Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Frontière L'on reparle d'une force internationale d'interposition

Que nous réservent les prochaines semaines, voire les prochains mois, maintenant que les effets du raid israélien ont été contenus et que le choc psychologique produit par la visite inopinée du président égyptien Hosni Moubarak a fait ses effets ? Au Sud, c’est depuis deux semaines le calme relatif. Les opérations de la Résistance islamique ont diminué en nombre et en audace, et les ripostes israéliennes s’inscrivent à nouveau dans le cadre de la routine militaire antérieure à la grave violation du 8 février. Certes, Israël continue de menacer le Liban de ses foudres, en cas de bombardement de son territoire, mais cet élément n’est pas nouveau. Par contre, une certaine ambiguïté subsiste sur la nature des représailles israéliennes, au cas où une succession de revers élèverait le nombre des victimes militaires israéliennes, comme ce fut le cas avant les raids contre les stations électriques. Barak continue d’affirmer en outre qu’il retirera l’armée israélienne du Sud en juillet, qu’il soit parvenu à un accord avec la Syrie et le Liban ou pas. Du côté de la Résistance islamique, le son de cloche n’a pas varié. Les opérations militaires, y souligne-t-on, obéissent à la seule logique militaire et sont totalement indépendantes du contexte politique. On ajoute toutefois, selon ces milieux, que le succès militaire n’est pas toujours au rendez-vous, et que la succession de victoires enregistrées fin janvier et début février ne peut se répéter tous les jours. On ajoute que l’objectif du combat n’est pas de détruire pour détruire, et d’aggraver la tension entre le Liban et Israël. Si tel était le cas, l’arme de la katioucha aurait été plus efficace. Selon une source diplomatique, les États-Unis, l’Union européenne et certains États arabes, Égypte en tête, déploient d’incessants efforts en ce moment pour obtenir la reprise des réunions du groupe de surveillance des arrangements d’avril. Ils en escomptent un retour à la normale, et un apaisement des esprits propice à une reprise des pourparlers syro-israéliens et, à terme, à l’ouverture de pourparlers libano-israéliens. Ces milieux estiment qu’il faut profiter de la période de calme actuelle, pour presser le pas en direction de la paix. Le raid israélien, la visite de Moubarak, le revirement de l’administration américaine, le calme qui prévaut actuellement, autant de facteurs qui doivent encourager à la reprise des pourparlers, avant que leurs effets conjugués ne disparaissent. Du côté libanais, on est prêt pour la reprise des réunions du groupe de surveillance, et les arguments à opposer aux Israéliens ne manquent pas. Aux allégations selon lesquelles la Résistance islamique tire à partir de zones habitées, ce qui constitue une violation des arrangements d’avril, le Liban répondra par la voix du Hezbolah, et de son secrétaire général plus précisément : «Les opérations victorieuses contre les places fortes de Radar, d’Azziyé et de Blat sont des raids en profondeur. Pour les mener à bien, les résistants ont dû franchir des espaces à découvert, loin des villages. À partir d’une certaine distance, les tirs de missiles ne sont plus précis. Les Israéliens exagèrent la question et en font une histoire, car c’est le seul prétexte qu’ils peuvent invoquer pour justifier leurs raids et ripostes contre des civils. Notre code militaire a toujours été précis, et nous nous sommes toujours refusé à tirer à partir de régions habitées. Ces villages sont nos villages». Et d’ajouter : «Ils ont frappé les stations en affirmant que nous avions violé les arrangements d’avril. Mais la véritable raison, ce sont les victimes militaires qui sont tombées dans leurs rangs. Ce n’était pas la première fois que les Israéliens prétendaient que nous avions violé les arrangements d’avril. Par le passé, ils avaient toujours eu recours au groupe de surveillance. Ce qui a changé, c’est l’importance de leurs pertes en hommes. C’est ce qu’ils n’ont pas supporté. Leur opération avait pour but de remonter le moral de leur armée». Mais la question demeure : faut-il s’attendre à une recrudescence de la tension en cas de persistance du désaccord sur la reprise des réunions du groupe de surveillance ? Et en cas de persistance du blocage sur le volet syro-israélien ? Voici quelques éléments de réponse : le Premier ministre Ehud Barak souhaite la conclusion d’un accord avec la Syrie et le Liban qui s’accompagnera d’arrangements de sécurité sur la frontière nord d’Israël. Il redoute, par contre, un retrait unilatéral sans accord qui, malgré sa conformité formelle aux dispositions de la résolution 425 du Conseil de sécurité ( 1978), pourrait ne pas mettre fin aux attaques du Hezbollah. Pour les éviter, le gouvernement de M. Barak déclarerait solennellement qu’il a décidé de se conformer aux injonctions des résolutions 425 et 426, en aviser officiellement le Liban, les États-Unis et le Conseil de sécurité, et réclamer le déploiement d’une force internationale d’interposition sur la frontière nord de son pays, pour éviter toute infiltration à partir du Liban.
Que nous réservent les prochaines semaines, voire les prochains mois, maintenant que les effets du raid israélien ont été contenus et que le choc psychologique produit par la visite inopinée du président égyptien Hosni Moubarak a fait ses effets ? Au Sud, c’est depuis deux semaines le calme relatif. Les opérations de la Résistance islamique ont diminué en nombre et en...