Lui et elles

«La fidélité m’agace», disait Roger Vadim. Et cet incorrigible séducteur l’a prouvé en conquérant quelques-unes des plus belles femmes du monde dont Brigitte Bardot, Catherine Deneuve et Jane Fonda. Le cinéaste se défendait toutefois d’être un playboy. «Un playboy est un professionnel des femmes. Qui ne les aime pas, mais qui aime le succès qu’il obtient auprès d’elles», jugeait-il. La carrière de ce fantastique découvreur de jolies femmes a commencé avec Brigitte Bardot lorsqu’elle avait 16 ans et que Vadim était journaliste à Paris-Match. Épousée en 1952, BB deviendra une star grâce à Et Dieu créa la femme. Mais, cinq ans plus tard, c’est le divorce. «Lui faire l’amour m’excitait de moins en moins. Avec elle, j’ai compris ce que signifiait l’expression : remplir son devoir conjugal», se justifiera-t-il dans un livre de souvenirs. En 1958, Vadim se remarie avec Annette Stroyberg, dont il a une fille Nathalie. Le divorce suit deux ans après. Quand Catherine Deneuve rencontre Vadim, elle a 17 ans. «Nous sommes tombés amoureux en une soirée», raconte-t-il. Mais très vite, l’actrice devient, selon lui, «de plus en plus dure et agressive, déjà star gâtée». La naissance de leur fils Christian en 1963 ne rapproche pas le couple. Vient ensuite une autre beauté blonde, toujours, mais américaine, Jane Fonda. Elle a 27 ans. Vadim l’épouse à Las Vegas en 1965, la met en scène dans La Curée et Barbarella, elle lui donne une fille, Vanessa. «C’est une ménagère de classe moyenne. Elle est naïve et puritaine», estimera-t-il plus tard. Ces propos guère flatteurs vaudront à Vadim quelques démêlés avec Brigitte Bardot et Catherine Deneuve qui lui réclameront des dommages et intérêts. En 1975, il épouse Catherine Schneider, la moins connue du grand public, avec qui il aura une fille. «Le tort que j’ai eu est d’avoir rendu célèbres les femmes que j’avais épousées anonymes», jugeait-il, il y a quelques années. Mais sa dernière histoire d’amour aura été la plus longue. Son union avec la comédienne Marie-Christine Barrault aura duré dix ans, jusqu’à sa mort.