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Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement - Réponses techniques du Premier ministre et de Corm aux diatribes des députés Le budget voté au terme d'une séance de 13 heures

Le Parlement a clôturé hier un débat budgétaire de trois jours par une réunion-marathon. C’est en effet au bout de 13 heures de débats (avec une pause d’une heure) ponctués par la réponse du gouvernement aux nombreuses critiques et remarques des députés, que la Chambre a voté le projet de budget 2000 par 68 voix contre 21, soit une majorité étriquée par rapport au nombre total des députés : 128. Le vote a eu lieu à 0h 30. Entre-temps, le Parlement avait amendé quatre articles du texte et abrogé cinq autres. Les principales modifications concernent l’échelonnement des indemnités de réajustement des salaires des fonctionnaires qui ont pris leur retraite avant le 16 septembre 1983, la suspension de la perception de la taxe forfaitaire imposée aux sociétés et aux professions libérales et le montant des fonds consacrés au réaménagement des routes. Les fonctionnaires à la retraite percevront 50 % de leurs indemnités de réajustement de salaires cette année et 50 % en l’an 2001. Quant à la perception de la taxe forfaitaire, elle sera suspendue dans l’année qui suivra l’arrêt de travail d’une société ou d’un membre d’une profession libérale. La clause relative à la réhabilitation du réseau routier a été retirée du texte du budget parce que les députés souhaitent porter la somme destinée à ce projet à 100 milliards de livres au lieu de 30 milliards. Le débat budgétaire a pris donc fin sans que l’opposition ou le gouvernement ne puissent vraiment marquer des points l’un contre l’autre, après un duel de trois jours, caractérisé non seulement par les diatribes des détracteurs de l’équipe Hoss, mais par les multiples reproches de députés loyalistes. Aux yeux de ces derniers, le gouvernement n’a pas déployé suffisamment d’efforts pour mettre en place un mécanisme devant atténuer à court terme la crise socio-économique. Ce à quoi MM. Hussein Husseini et Moustapha Saad ont répondu en faisant valoir que le Cabinet ne peut pas être jugé sur base de ses réalisations alors qu’il n’est au pouvoir que depuis 16 mois et que les effets d’une politique visant à régler une crise économique aussi aiguë que celle que le Liban traverse actuellement ne se font réellement sentir qu’«au moins» trois ans après la mise en application d’un plan de redressement. Au total, 60 députés ont pris la parole au cours des trois derniers jours, dont 21 hier, pour développer à quelques nuances près et plus ou moins sévèrement les mêmes idées. Quoique violemment pris à partie, le gouvernement s’est contenté d’apporter une réponse technique et pondérée aux critiques dirigées contre lui, prenant toutefois soin d’égratigner au passage les pôles de l’opposition. «Ils ne savent pas établir une différence entre le taux du déficit et la valeur absolue de ce déficit alors qu’on enseigne ces deux notions dans les classes secondaires», constate le ministre des Finances, M. Georges Corm, flegmatique. Il n’ira pas plus loin dans ses critiques. Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, non plus. La contre-argumentation du gouvernement et le ton employé pour répondre aux critiques dénotent peut-être une volonté de ne pas envenimer la polémique ou du moins d’éviter que l’Exécutif ne soit tenu pour responsable de la tension qui pourrait prévaloir au niveau politique au cas où le bras de fer se poursuivrait avec l’opposition. Même les ministres qui ont également répondu aux remarques les concernant (MM. Mohamed Youssef Beydoun, Sleiman Traboulsi, Karam Karam et Issam Naaman) ont ignoré les diatribes dont ils ont été la cible, à l’exception de M. Naaman qui a failli provoquer un tollé en exigeant des excuses de M. Georges Kassarji. Ce dernier l’avait accusé, entre autres, d’avoir conclu avec LibanPost un contrat qui avait été rejeté par la commission parlementaire des Finances et du Budget. Ce n’est que lorsque l’examen des 59 articles de la loi de finances commence que le climat se détend. Et pour cause : les télévisions ne sont plus autorisées à retransmettre la séance en direct.
Le Parlement a clôturé hier un débat budgétaire de trois jours par une réunion-marathon. C’est en effet au bout de 13 heures de débats (avec une pause d’une heure) ponctués par la réponse du gouvernement aux nombreuses critiques et remarques des députés, que la Chambre a voté le projet de budget 2000 par 68 voix contre 21, soit une majorité étriquée par rapport au...