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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Parlement Berry : il n'est pas permis de porter atteinte à la liberté de l'information pour préserver la liberté des élections

Les contacts se sont multipliés hier entre divers pôles parlementaires, en prévision du débat budgétaire qui s’ouvrira ce matin, place de l’Étoile, et qui promet d’être mouvementé. L’opposition parlementaire s’apprête en effet à attaquer le gouvernement sur un double front : celui de la politique économique et celui de la publicité électorale, contestée dans plusieurs milieux parlementaires. Même le chef du Parlement, M. Nabih Berry, ne cache pas ses réserves à l’égard du projet de loi adopté la semaine dernière par le Conseil des ministres. «Il n’est pas permis de porter atteinte à la liberté de l’information afin de protéger la liberté des élections qui est pour nous sacrée», a-t-il déclaré hier à la presse. Des députés membres des blocs de M. Berry et de l’ancien chef du gouvernement Rafic Hariri ne manqueront pas d’ailleurs de soulever le dossier de l’information et de publicité électorale (le projet de loi contesté accorde à Télé-Liban le droit exclusif d’assumer les campagnes électorales des divers candidats aux législatives de l’été et fixe à 150 millions de livres le plafond des dépenses électorales). M. Hariri, qui estime que ce texte est essentiellement dirigé contre lui et qu’il vise à lui rogner les ailes, a entrepris une série de contacts avec des parlementaires faisant partie de l’opposition pour organiser l’offensive qui sera menée aujourd’hui contre le gouvernement de M. Hoss, mais qui, selon des sources proches du bloc Hariri, «restera dans les limites du normal». Les députés proches de M. Hariri ne s’attarderont pas sur le dossier de l’information et de la publicité électorale parce qu’ils estiment qu’ils auront tout le temps de formuler leurs remarques lorsque le texte sera examiné place de l’Étoile. En début de soirée, l’ancien chef du gouvernement a présidé une réunion de son bloc parlementaire pour coordonner les interventions de ses membres. Chaque membre du bloc Hariri devra axer son intervention sur un volet déterminé de la politique économique et financière du gouvernement. Les membres du bloc parlementaire de M. Walid Joumblatt doivent probablement appliquer la même tactique en axant peut-être davantage sur le programme prévu pour le retour des déplacés. Jusqu’à hier soir, 37 députés avaient inscrit leurs noms auprès du secrétariat de la Chambre pour prendre la parole au débat budgétaire dont les séances seront retransmises en direct par les médias audiovisuels. Mais ce nombre peut changer à tout moment puisque le nombre des orateurs peut aller crescendo ou au contraire régresser. Berry : « Et la liberté des candidats ? » Toujours est-il que l’opposition ne sera pas la seule à formuler des remarques au sujet du budget proposé ou du projet de loi sur la publicité électorale. M. Berry, qui s’est rendu hier place de l’Étoile, pour la première fois après sa convalescence, a formulé de fortes réserves au sujet de l’annexe à la loi électorale. Devant les journalistes accrédités à la Chambre, M. Berry a jugé qu’il est «pratiquement impossible de parler d’une liberté des élections en l’absence d’une carte électorale», après avoir déclaré qu’«il n’est pas permis de porter atteinte à la liberté d’information pour protéger la liberté des élections». Si le dossier de la publicité électorale sera abordé aujourd’hui, ce sera essentiellement sous l’angle de liberté de l’information et du coup que le projet de loi porte à cette liberté, selon les détracteurs du texte. «Tout le monde parle de la liberté des électeurs mais personne n’évoque la liberté des candidats. Qui dit qu’un candidat aurait 150 millions de livres et qui dit que cette somme suffit ou peut-être ne suffit pas» pour couvrir les dépenses électorales ?, s’est exclamé M. Berry. Après avoir donné une série d’exemples sur la dispersion des électeurs dans certaines circonscriptions électorales, Il a plaidé en faveur de l’élaboration de lois «qui soient applicables». «L’idée proposée mérite d’être débattue, mais le projet de loi nécessite un examen long et approfondi», a-t-il déclaré. Concernant le projet de loi de finances, M. Berry a indiqué que certains articles du texte doivent faire l’objet d’un examen et affirmé s’attendre à ce que les interventions des parlementaires ne soient pas axées sur le budget seulement, tout en estimant que «le gouvernement et les députés seront à la hauteur des responsabilités parce que la situation est délicate sur le double plan local et régional». «La situation au Liban-Sud n’est guère rassurante», a-t-il déclaré en se félicitant par ailleurs de l’attentat du Hezbollah contre le numéro 2 de l’Armée du Liban-Sud, Akl Hachem. Selon lui, la mort de Hachem doit inciter les membres de l’ALS à «se repentir et à se livrer aux autorités». M. Berry a aussi réaffirmé que l’ambassadeur des États-Unis, M. David Satterfield, a pris contact avec lui dimanche soir pour l’informer que les Israéliens nient toute volonté de vouloir modifier le tracé des frontières . «Ils lui ont affirmé que ce qu’ils entreprennent au sud du pays n’est pas une modification du tracé des frontières et j’ai insisté pour savoir ce qu’ils manigancent», a-t-il ajouté, soulignant qu’il compte proposer aujourd’hui au chef du gouvernement – avec qui il doit s’entretenir avant le débat budgétaire – de solliciter de l’Onu l’ouverture d’une enquête pour déterminer la nature des mouvements israéliens sur la frontière. Sur un autre plan, le chef du Parlement a débattu avec le ministre des Finances, puis avec le président de la commission parlementaire des Finances, du débat budgétaire et du climat dans lequel il sera ouvert. Corm : « Des propos pleins de démagogie » À sa sortie de la Chambre, M. Corm a vivement critiqué l’opposition qu’il a accusée de «manipuler les chiffres des dépenses et des recettes» et de donner une piètre image du gouvernement «pour détourner l’attention de l’opinion publique de problèmes fondamentaux et la distraire par des questions secondaires». M. Corm a insisté sur le fait que la politique monétaire, économique et financière suivie par le gouvernement est la bonne. «Il n’y pas de substitut à cette politique. Ce qu’il y a en revanche, ce sont des propos pleins de démagogie et destinés à distraire l’opinion publique au lieu de mettre l’accent sur les mesures positives que nous prenons pour tirer le pays de l’état dans lequel il se trouve», a-t-il déclaré. Rappelons que le débat budgétaire, qui s’étalera sur trois jours, moyennant deux séances quotidiennes, commencera aujourd’hui par la lecture du rapport de la commission parlementaire des Finances et du Budget. Le chef du gouvernement et le ministre des Finances devront répondre aux remarques des députés avant l’examen du projet de budget article par article.
Les contacts se sont multipliés hier entre divers pôles parlementaires, en prévision du débat budgétaire qui s’ouvrira ce matin, place de l’Étoile, et qui promet d’être mouvementé. L’opposition parlementaire s’apprête en effet à attaquer le gouvernement sur un double front : celui de la politique économique et celui de la publicité électorale, contestée dans...