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Actualités - REPORTAGES

C'est jeune ... Janane Mallat : la télévision pour changer le monde(photo)

Nom : Mallat Prénom : Janane Date de naissance : 1. 04. 1963 Signe particulier : a contribué à rendre la télévision plus intelligente… Avec Janane Mallat, «ça passe ou ça casse». Lorsque ça passe, tout devient possible. Déplacer des montagnes, des gens, des concepts, construire des châteaux en Espagne ou ailleurs, tenter de guérir les plaies béantes d’un monde devenu fou... Naît alors une relation de qualité, une vraie communication. Et sinon, sinon, c’est bien dommage... Janane, qui voulait être cosmonaute lorsqu’elle avait huit ans, sa soif de liberté n’ayant jamais eu de limites, trouvait alors que la terre, vue de loin, dépouillée de son écorce, paraissait plus belle. Elle aimerait sans doute encore aujourd’hui décrocher la lune, la suspendre ailleurs et puis l’offrir, si cela pouvait changer la face du monde. Car le monde, tel qu’il est, ne lui plaît pas. Ce monde rouillé, souffrant, enfermé dans des prisons de non-dits, de valeurs inversées, de maux incurables. Occupé par des gens, trop souvent passifs, qui se contentent de ne rien changer à cet immobilisme ambiant. Alors, elle a choisi le mot, provoqué le débat, amélioré l’image, pour dénoncer, mettre en évidence et surtout trouver un début de solution à ces nombreux problèmes de société, de vie. Janane et sa «fausse» jumelle mais vraie sœur, Raya, sont nées comme deux poissons d’avril! Drôle de duo, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, et des parcours en solitaire, où il était important de se démarquer, trouver sa propre empreinte et la déposer, au détour d’un chemin, d’un choix. Le parcours de Janane Mallat est toujours passé par le cœur, avec des rencontres qui l’ont emmenée ailleurs. La première, essentielle, fut celle qu’elle eut avec son professeur, le trop tôt disparu Raja Boulos, qui avait su, presque instinctivement, mettre en valeur son adolescence et sa révolte, lire en elle tous ces mots silencieux qu’elle révéla, enfin, en décrochant une place d’honneur avec un 15 en philosophie au bac français et une mention bien. Le monde littéraire l’attire, elle pénètre ses dédales sans s’y perdre, obtient un DEA en littérature française et une licence en littérature américaine, et retourne au pays en 1988 pour y passer dix jours de vacances, dix jours de «reconnaissance». Et de nouvelles connaissances. Pierre el-Daher demande à voir cette jeune personne qui, lui semble-t-il, saura donner à la C33, nouvelle chaîne exclusivement francophone, une grille, une âme, une identité. Il l’impressionne, elle le convainc. Les deux semaines d’essai qu’elle se donne vont durer six ans. Des années de luttes, où il lui faudra s’imposer, Libanaise autrefois en exil, femme de surcroît, nommée directrice de programmation, et des années de belles collaborations qui transformeront l’expérience en défi réussi. Elle l’a clamé tout haut, qu’elle était à prendre ou à laisser. On la prendra, la reprendra, avec sa détermination, son entêtement, ses exigences. La C33 tire sa révérence, en octobre 1996, au grand regret des quelques francophones qui font encore de la résistance; Janane n’a pas dit son dernier mot. La production Bien au contraire, Janane a envie de s’exprimer, non plus à travers les programmes des autres, autres réalisateurs, producteurs, autres pays, mais à travers un langage local qui traite des problèmes inhérents à notre société malade de ses fléaux cachés, incurables, de ses tabous, de sa pudeur et de ses silences. Elle commencera timidement par tourner des documentaires qui feront couler beaucoup d’encre et quelques larmes indiscrètes. Le premier sujet abordé, en 1989, sera celui du sida, repris deux ans plus tard avec «Badrieh», elle-même atteinte du mal du siècle, venue illuminer le plateau télévisé de sa présence courageuse, son témoignage pudique mais à visage découvert, son cas banal et extraordinaire à la fois. L’émission obtient le prix du «Best Medical Report», gracieusement remis par CNN International. Badrieh s’en ira, elle aussi, rejoindre le maître Raja. Sa photo demeure dans un petit coin de l’appartement de Janane et un grand coin de sa mémoire. Les deux coups d’essai, devenus des coups de maître, aiguisent en cette jeune productrice l’envie de faire plus, dire plus et faire parler la majorité silencieuse. Avec Al-chater yehki, elle fera parler plus d’un courageux. L’émission se prépare en silence, durant huit mois. Janane jettera une trentaine d’émissions, en pleurera de rage, avant de passer à l’antenne pour la première fois en avril 1995 et... sourire enfin. Le direct suivra un an et demi plus tard, lorsque la machine sera rodée et que la demoiselle Mallat, qui déteste la routine, sent grandir en elle le besoin de plus, plus de défis, plus d’adrénaline, plus de réactions spontanées. Le mariage civil, les femmes battues, les problèmes sexuels, l’inceste, les prisons, le pardon et bien d’autres sujets brûlants vont animer le plateau durant quatre heures de stress majeur, comme elle qualifie cette émotion contenue. Avant de choisir de se taire en juin 1998, l’envie de vendre du rêve venant presque légitimement remplacer celle de vendre du réel. Le rêve illustré par «la fureur du samedi soir», émission française de divertissement, visionnée la première fois en 1996. L’idée grandit, devient une envie, une obsession. «Ya leil, ya ein», diffusée depuis quelques mois sur la LBC, bat les records d’audience. Janane «l’intellectuelle» a brisé, une fois de plus, les idées reçues, en réussissant à amuser et s’amuser, après avoir donné son âme à «Al-chater yehké» . «Je crois que je suis une personne aussi vulnérable que forte, aussi fragile que solide, aussi douce que violente, aussi totalitaire que tolérante. Je crois que je suis vraie». À prendre ou à prendre.
Nom : Mallat Prénom : Janane Date de naissance : 1. 04. 1963 Signe particulier : a contribué à rendre la télévision plus intelligente… Avec Janane Mallat, «ça passe ou ça casse». Lorsque ça passe, tout devient possible. Déplacer des montagnes, des gens, des concepts, construire des châteaux en Espagne ou ailleurs, tenter de guérir les plaies béantes d’un monde devenu fou......