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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le député de Beyrouth mène campagne en faveur du recours en invalidation de la loi électorale Wakim critique violemment l'équipe Hoss

Najah Wakim, le député frondeur et cinglant, est de retour. Après avoir fait preuve d’un loyalisme tempéré avec l’avènement du nouveau régime, il a glissé de nouveau petit à petit dans le camp de l’opposition, reprochant au Cabinet Hoss certains aspects de sa politique. Son opposition avait culminé avec le vote d’une loi électorale qu’il conteste énergiquement, mais c’est hier qu’il a littéralement explosé, critiquant violemment le gouvernement qu’il a accusé sans ambages d’«agir sottement». C’est donc un véritable réquisitoire que M. Wakim a dressé contre le gouvernement avant d’inviter ses collègues qui s’étaient exprimés contre la loi électorale, et notamment, les députés de Beyrouth, à cosigner le recours en invalidation du texte qu’il conteste. «Je ne sais vraiment pas par où et par quoi commencer tellement les problèmes de la population sont nombreux». Le ton est ainsi donné. «Devons-nous poser des questions à propos de la transparence ou de l’absence de clientélisme, alors que les exemples d’absence de transparence et de clientélisme sont là devant nos yeux. Il y a, entre autres, la nomination de la commission de contrôle des banques qui est entachée de curieuses anomalies, dont la désignation de certains de ses membres sur proposition de l’Association des banques. Comment des membres d’une Commission de contrôle des banques peuvent-ils être nommés sur recommandation de l’Association ?», s’est-il écrié dans une conférence de presse qu’il a tenue place de l’Étoile, avant de s’étonner, sur un ton ironique, de ce qu’une «personne ayant pour seul diplôme un BT peut, avec l’intervention du ministre (de l’Intérieur, M. ) Michel Murr devenir membre de la Commission de contrôle des banques». M. Wakim est ensuite passé à la nomination des membres du Conseil économique et social «dont nous ignorons l’auteur, tout comme l’auteur de la loi électorale». Il ne s’est toutefois pas étendu sur la question, promettant de la soulever durant le prochain débat de politique générale, «pour mettre ces données douloureuses et regrettables devant l’opinion publique et pour nous enquérir sur l’État qu’ “ils” ont promis d’édifier». « Une équipe plus subtile qu’une autre » Établissant un parallèle entre le gouvernement actuel et son prédécesseur, le député de Beyrouth a formulé les remarques suivantes : «L’ancienne équipe appliquait le clientélisme, mais plus subtilement que ses successeurs. À l’approche de la date du débat budgétaire et étant donné la politique financière du gouvernement, je commence à regretter Fouad Siniora (ancien ministre d’État aux Finances). Il y avait au moins de l’adresse dans ses bluffs alors que les bluffs de ceux-là (le gouvernement) sont empreints de sottise». Selon le parlementaire, M. «Siniora nous persuadait que celui qui emprunte avec la main droite est différent de celui qui emprunte avec la main gauche et que chaque prêt était déposé dans un compte. Les simples d’esprit le croyaient, mais ceux-là (le gouvernement toujours) n’arrivent même pas à convaincre les simples d’esprit de leur politique». Après avoir critiqué la politique d’endettement du gouvernement, M. Wakim s’en est pris au ministre des Finances, M. Georges Corm, lui conseillant de se consacrer à la rédaction de livres. «Au début, j’ai regretté de n’avoir pas lu certains de ses ouvrages. Maintenant qu’il est au ministère des Finances, je regrette de les avoir lus», a-t-il poursuivi, estimant qu’il ne suffit pas de parler du lourd legs financier pour justifier la crise socio-économique. «Si les gens sont affamés, ce n’est pas seulement à cause de ce legs, mais parce que la puissance monétaire qui dominait à l’époque est toujours aux commandes aujourd’hui». Appel aux députés de Beyrouth Le principal élément de la diatribe de M. Wakim reste la loi électorale et les reproches qu’il a formulés à l’encontre de l’équipe Hoss n’ont fait en quelque sorte qu’introduire la partie relative à ce texte. M. Wakim a exhorté ses collègues parmi ceux qui s’étaient opposés à la loi électorale à cosigner le recours en invalidation du texte qu’il a élaboré avec MM. Nassib Lahoud et Nadim Salem, en insistant sur le fait que la loi est «en contradiction avec la Constitution et qu’elle porte en elle les prémices d’un projet de discorde communautaire et confessionnelle». Le député a estimé que le texte qu’il conteste comprend plusieurs points similaires à ceux qui avaient été invalidés en 1996 par le Conseil constitutionnel lorsqu’il avait été saisi d’un recours en invalidation de la loi électorale à l’époque. «Une décision du Conseil constitutionnel reste contraignante pour les deux autorités législative et exécutive, même après quarante ans. Lorsque le gouvernement répète une infraction, commise quatre ans plus tôt, cela démontre que l’État ne respecte pas les lois, la Constitution et les décisions du Conseil constitutionnel», a-t-il dit. Après avoir rappelé que «la majorité des parlementaires qui s’étaient opposés à la loi électorale avaient mis l’accent sur son caractère anticonstitutionnel», M. Wakim en a appelé aux députés de Beyrouth, oubliant du coup sa profonde hostilité à l’égard de M. Rafic Hariri et son inimitié avec un grand nombre des membres du bloc parlementaire de Beyrouth présidé par l’ancien chef du gouvernement. Il les a exhortés à signer le texte du recours pour qu’il soit recevable sur le plan de la forme, insistant sur le danger que représente la division de Beyrouth en plusieurs circonscriptions. Rappelons qu’un recours en invalidation d’une loi devant le Conseil constitutionnel doit impérativement porter la signature de dix députés au moins. Quant au délai fixé par la loi fondamentale pour la présentation d’un recours en invalidation, il expire jeudi prochain, selon M. Wakim.
Najah Wakim, le député frondeur et cinglant, est de retour. Après avoir fait preuve d’un loyalisme tempéré avec l’avènement du nouveau régime, il a glissé de nouveau petit à petit dans le camp de l’opposition, reprochant au Cabinet Hoss certains aspects de sa politique. Son opposition avait culminé avec le vote d’une loi électorale qu’il conteste énergiquement,...