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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Les difficultés ont été aplanies selon Addoum Le Liban et le Brésil préparent un accord d'extradition(photo)

Le Liban et le Brésil ont entamé hier à Beyrouth des discussions en vue de la conclusion d’un accord d’extradition entre les deux pays, dans le cadre de deux conventions de coopération judiciaire bilatérale, l’une en matière civile et l’autre dans le domaine pénal. Les pourparlers, qui se déroulent au palais Bustros, doivent se poursuivre et s’achever aujourd’hui, mais on souligne de source informée que l’accord ne sera pas pour autant bouclé de sitôt, une longue procédure et des négociations supplémentaires étant sans doute nécessaires avant que l’on en arrive à la conclusion. Toujours est-il que la visite du président brésilien Fernando Enrique Cardoso, attendu à Beyrouth en mars, devrait faire progresser ce dossier, important pour Beyrouth dans la mesure où un accord d’extradition permettrait aux autorités libanaises de récupérer les ressortissants libanais poursuivis en justice et qui ont trouvé refuge au Brésil, et de façon générale, d’obtenir enfin que ce pays ne soit plus le havre inviolable qu’il a longtemps été pour un certain nombre de fugitifs. Aujourd’hui, le plus notoire de ces «réfugiés» est l’ancien mohafez du Mont-Liban Souheil Yammout, poursuivi dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds publics. Une première réunion hier au palais Bustros a duré près de deux heures et demie. Participaient aux discussions, du côté libanais, le président du centre d’études et de consultations juridiques au ministère des Affaires étrangères Gilbert Aoun, le directeur des Affaires internationales Michel Gehchan, le chef du département Amérique Gebrane Soufan, et une délégation judiciaire conduite par le procureur général de la République Adnan Addoum, et comprenant le directeur général du ministère de la Justice Sélim Ladki, le président de l’Institut des études judiciaires Chebib Moukalled, le chef du service des contentieux Béchara Matta, l’avocat général près la Cour de cassation Rabiha Ammache, le président du service des avis et consultations Chucri Sader et la juge unique à Beyrouth Randa Kfoury. La délégation brésilienne était formée de l’ambassadeur à Beyrouth Sergio Barcellos Telles, du directeur des affaires consulaires et juridiques au ministère des Relations extérieures, de la sécrétaire nationale à la Justice Elizabeth Sussekind, du procureur de la République Artur de Brite Gueiros de Souza, du chef de la division juridique au ministère des Relations extérieures Suzan Kleebank et du chef du département des étrangers au ministère de la Justice Luis Paulo Teles Barreto. Au terme de la réunion, le procureur général Addoum a indiqué dans une déclaration à la presse que les discussions ont porté sur un accord d’extradition entre les deux pays. À la question de savoir si les deux parties étaient parvenues à s’entendre sur une formule unique, M. Addoum a expliqué qu’il existait «des grandes lignes communes sur la plupart des points» et que «les difficultés ont été aplanies». Il a fait état de la formation d’un comité de rédaction qui se chargera d’une reformulation en un seul texte des deux projets présentés par chacun des deux pays. Selon lui, les tractations ont eu lieu «dans le calme». Interrogé sur l’éventualité d’une conclusion rapide, le procureur a répondu : «Cela viendra plus tard. Nous devons d’abord nous entendre sur un projet d’accord sur l’extradition des criminels entre les deux pays et puis il y a la question de la coopération judiciaire en matières civile et pénale, que nous examinerons demain (aujourd’hui)». Prié de dire combien d’individus libanais poursuivis par la Justice se trouvent présentement au Brésil, M. Addoum a refusé de donner des précisions. «Là n’est pas la question. Nous parlons d’un projet lié à des principes généraux judiciaires et qui n’a rien à voir avec tel ou tel individu», a-t-il dit, soulignant qu’il existait au Brésil une «importante colonie libanaise». «Nous ne légiférons pas pour telle ou telle personne. Les discussions portent sur toutes les questions judiciaires entre le Liban et le Brésil, dans tous les domaines du droit, y compris l’extradition», a-t-il insisté. Le procureur a en outre souligné que, «contrairement à ce que pensent certains, les pourparlers ne rencontrent pas de difficultés». «Nous avons ainsi découvert que les principes contenus dans les lois libanaises, dans les coutumes internationales et dans les précédents accords sont ceux-là mêmes qui sont défendus par le gouvernement brésilien. C’est pourquoi nous avons pu nous entendre rapidement sur la plupart des points que nous jugions difficiles», a-t-il expliqué, sans dire quels étaient ces points. Il a enfin souligné qu’il s’agissait de discussions «ordinaires» et qu’il ne fallait pas les lier à de quelconques arrière-pensées. «Le Liban est favorable au principe de la coopération internationale en matière judiciaire et législative. De plus, il a un rôle essentiel à jouer dans ce domaine à une époque où voient le jour des tribunaux pénaux internationaux qui légifèrent pour lutter contre le crime organisé dans le monde et qui s’activent pour unifier les législations pénales. Notre pays est pour cette évolution et il est même pionnier en la matière», a conclu M. Addoum.
Le Liban et le Brésil ont entamé hier à Beyrouth des discussions en vue de la conclusion d’un accord d’extradition entre les deux pays, dans le cadre de deux conventions de coopération judiciaire bilatérale, l’une en matière civile et l’autre dans le domaine pénal. Les pourparlers, qui se déroulent au palais Bustros, doivent se poursuivre et s’achever aujourd’hui,...