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Actualités - ANALYSE

Corps constitués - Les organismes concernés refusent la confessionnalisation du poste Bataille en coulisses pour la présidence du Conseil économique et social

Convoqué par le doyen d’âge, M. Toufic Aboukhalil, le Conseil économique et social doit tenir sous peu sa première réunion, au siège principal de l’Université libanaise, administration centrale. Ce conseil se compose comme on sait de 71 membres censés représenter les différents secteurs actifs de la société civile. Son rôle est cependant de nature purement consultative. Sa séance inaugurale doit être évidemment consacrée à l’élection d’un président et d’un vice-président. Pendant plusieurs années, le conseil est resté à l’état de projet à cause de frictions entre les anciens partenaires de la troïka. Le nouveau régime a pour sa part tout de suite mis le dossier en chantier, à la satisfaction des organismes concernés. Selon un ministre informé, le pouvoir se garde d’intervenir dans ce scrutin, bien qu’il y ait dilemme. C’est simplement à titre officieux, précise-t-il, que des contacts sont entrepris par les responsables avec les différentes parties en conflit. Mais quel conflit ? Confessionnel, bien sûr, comme toujours. En effet, on estime naturel dans un pays bâti sur le consensus, que ce nouveau siège d’influence entre dans le panel des postes de commande répartis entre les communautés. Selon les critères arithmétiques, la présidence du CEES devrait revenir à un grec-orthodoxe ou à un grec-catholique. Mais les druzes la réclament pour eux. Et, à titre personnel, M. Sélim Hoss insiste pour qu’on attribue ce fauteuil à une personnalité déterminée, qui se trouve être comme par hasard un sunnite de Beyrouth. Le chef du gouvernement se défend cependant de faire un choix partisan ou confessionnel. Il affirme que son option est dictée par des considérations purement techniques. Et il ajoute qu’il faut en finir avec les us et coutumes qui consacrent le partage confessionnel du gâteau. Le chef du gouvernement fait remarquer que le CEES étant une instance spécialisée, il ne convient pas de le classer parmi les présidences ou les positions sujettes à répartition entre les communautés. Les piliers des organismes économiques sont tout à fait de cet avis. Ils relèvent que pour cette raison même, il n’y a pas lieu que des pôles extérieurs au conseil, organisme autonome, affichent des préférences déterminées. «Les 71 membres, disent-ils, sont par définition même tous qualifiés pour assumer la présidence. Et ils sont assez grands pour choisir eux-mêmes leur président. En se fiant aux seuls critères de compétence et en laissant de côté les questions communautaires ou d’influence politique». Abondant dans ce sens, M. Jacques Sarraf, président de l’Association des industriels, trouve inadmissible que l’on confessionnalise ce sujet. Il relève que ce n’est pas en fonction de facteurs relatifs aux équilibres politiques ou communautaires que les membres ont été désignés, mais uniquement sur base de représentation sectorielle. «Je n’en fais pas partie en tant que grec-orthodoxe et Adnan Kassar non plus en tant que sunnite», souligne M. Sarraf, qui répète que le conseil existe essentiellement pour dynamiser le domaine socio-économique. Il pense dès lors que les 71 membres ne seront pas confrontés à des candidatures provenant d’une seule et même communauté et qu’en tout cas, le facteur confessionnel n’entrera pas du tout en ligne de compte lors du scrutin. À son avis, on ne doit considérer que les critères ou les aptitudes permettant à tel de mieux assumer la fonction que tel autre. Il note que le gouvernement pour sa part devra désigner le chef de cabinet du conseil, un fonctionnaire qui pourrait avoir le titre de secrétaire général. Cela étant, si l’on met de côté la question importante de la disponibilité personnelle, les noms les plus fréquemment cités en coulisses sont ceux de M. Sarraf lui-même, de MM. Roger Nasnas, Tahsine Khayat et Nawaf Salam. Certains politiciens proposent que la durée du mandat soit d’un an renouvelable, au lieu des trois ans prévus, pour permettre une rotation plus rapide... entre les communautés. Comme quoi, on n’en sort pas.
Convoqué par le doyen d’âge, M. Toufic Aboukhalil, le Conseil économique et social doit tenir sous peu sa première réunion, au siège principal de l’Université libanaise, administration centrale. Ce conseil se compose comme on sait de 71 membres censés représenter les différents secteurs actifs de la société civile. Son rôle est cependant de nature purement...