Virulente attaque d’Arslan

M. Talal Arslan a violemment critiqué hier les méthodes utilisées pour la formation du nouveau Cabinet. Il s’en est également pris au président de la République le général Lahoud et au chef du gouvernement désigné, M. Rafic Hariri, à qui il a fait assumer la responsabilité découlant de la formation d’un gouvernement déséquilibré. Le député d’Aley a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a exposé les raisons qui l’ont poussé à boycotter les consultations parlementaires qui doivent déboucher sur la formation du prochain gouvernement. M. Arslan s’est plaint «de la manière avec laquelle les druzes ont été traités». Il estime que «toute la communauté druze est exclue de la participation à la décision politique». «Nous ne permettrons à personne, ni à Walid Joumblatt, ni à Rafic Hariri, ni à Émile Lahoud de “toucher” à l’équilibre druzo-chrétien», a déclaré M. Arslan. «Où en sommes-nous du discours d’investiture du président Lahoud ? Où en sommes-nous de l’État de droit et des institutions ?», s’est demandé le député d’Aley en se déchaînant contre les procédés «inacceptables» employés pour la formation du nouveau gouvernement. Pour le député d’Aley, «il est clair que la formation du gouvernement a précédé la nomination du président du Conseil» et d’ajouter que «les noms des ministrables ainsi que les portefeuilles qui leur seront confiés sont rapportés par la presse avant même que le Premier ministre désigné ne commence ses consultations». M. Arslan considère que «cette situation reflète la déliquescence qui marque le processus démocratique au Liban et rend les consultations parlementaires purement formelles». M. Arslan a indiqué que «son courant politique a été exclu de la participation sans motif, au moment où on appelle à la participation de toutes les forces politiques». «Il existe donc un paradoxe puisque nous représentons le tiers de la communauté druze ainsi que d’autres communautés et nous appelons constamment à la participation de tous à la décision politique», a ajouté M. Arslan. Il a indiqué que «la marginalisation de la communauté druze a atteint son paroxysme, puisqu’il est interdit à ses représentants de détenir des portefeuilles importants, par exemple : les ministères de la Défense, de l’Intérieur, des Finances, de la Justice ou des Travaux publics». Le député d’Aley a affirmé «qu’il n’était permis à personne d’essayer d’éliminer une partie de la communauté druze». «Notre courant politique jouit d’une base populaire importante, il n’est ainsi permis à personne de nous réduire à notre plus simple expression» a indiqué M. Arslan. Il a également prévenu contre «la formation d’un gouvernement ne garantissant pas l’équilibre entre les communautés et la coexistence druzo-chrétienne».