GOUVERNEMENT - Hariri à Baabda puis à Aïn el-Tiné On en aura le cœur net dans les 48 heures

C’est toujours dans la discrétion la plus totale que se poursuivent les tractations en vue de la formation du nouveau gouvernement. Aussi bien à Baabda qu’à Aïn el-Tiné où M. Rafic Hariri a été reçu hier, on a commenté en termes de généralités les entrevues de l’ancien président du Conseil avec le général Émile Lahoud et M. Nabih Berry. On a surtout insisté sur le caractère positif de l’entretien Lahoud-Hariri : une manière peut-être de dire qu’entre les deux hommes, les obstacles à une éventuelle cohabitation ont été aplanis. En principe, on devrait en avoir le cœur net dans les prochaines quarante-huit heures, avec l’entrée en fonctions de la nouvelle Chambre, souligne-t-on de diverses sources concordantes. Du moins en ce qui concerne la désignation du nouveau chef du gouvernement qui pourrait être annoncée avant le sommet arabe, prévu en principe les 21 et 22 octobre au Caire, estime-t-on de mêmes sources. Mais rien n’est moins sûr si l’on tient compte des informations contradictoires qui circulent à ce sujet et de la discrétion qui marque les tractations en cours. De sources dignes de foi, on insistait hier sur le fait que la tenue du sommet arabe auquel le président Lahoud et M. Sélim Hoss doivent assister ne justifie en aucun cas une précipitation au niveau de la mise en route de la procédure qui doit déboucher sur la formation du gouvernement. De mêmes sources, on indique que «rien n’a été encore tranché» et que «l’image sera plus claire dans les prochaines quarante-huit heures». Ce sont ces mêmes sources qui mettent l’accent sur le fait que «le climat politique est à la détente» et que les résultats de l’entretien Lahoud-Hariri ont «même été cette semaine plus positifs que ceux de dimanche dernier». M. Hariri, qui a été reçu dimanche 8 octobre au palais présidentiel, pour la première fois après les élections législatives, a pris de nouveau hier la route de Baabda pour un entretien d’une heure et demie avec le chef de l’État. Selon les seules informations obtenues de Baabda, l’entrevue «s’est déroulée dans un climat positif et de détente». Le général Lahoud et M. Hariri ont «passé en revue la situation à la lumière des récents développements locaux et régionaux», selon les mêmes informations. L’ancien chef du gouvernement, qui s’était rendu samedi à Msayleh auprès de M. Berry, a gagné Aïn el-Tiné après son entretien avec le président. Il devait se rendre quelques heures plus tard, dans l’après-midi, de nouveau auprès du chef du Parlement. Si donc certaines sources estiment que le président de la République ne veut pas faire preuve de précipitation, d’autres font valoir que le chef du nouveau gouvernement sera nommé avant vendredi, ce qui va un peu dans le sens de ce que le président de la Chambre avait annoncé mercredi dernier. M. Berry, rappelle-t-on, avait indiqué que la nomination d’un chef du gouvernement et la formation de la nouvelle équipe ministérielle auront lieu avant le sommet arabe. De mêmes sources, on indique que le Parlement compte présenter à la présidence de la République un programme serré pour le défilé de parlementaires à Baabda dans le cadre des consultations qui doivent déboucher sur la nomination du chef du gouvernement. Celles-ci commenceraient mardi, dans l’après-midi, après la réunion parlementaire au cours de laquelle le président et le bureau de la Chambre seront élus. Le mandat du Parlement sortant a expiré à minuit, mais c’est mardi que la nouvelle Chambre entrera en fonctions, puisque la session ordinaire d’automne s’ouvre, conformément à la Constitution, le premier mardi après le 15 octobre. En ce qui concerne la composition du prochain Cabinet, rien n’a été encore tranché. On sait que le nouveau Cabinet serait composé de 24 ministres : 5 maronites, cinq sunnites, cinq chiites, deux grecs-orthodoxes, deux grecs-catholiques, deux druzes et deux Arméniens.