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Actualités - ANALYSE

L’Onu menace de retirer la Finul en décembre

À Beyrouth, un rapport diplomatique relève que les Nations unies, agacées par le refus des autorités libanaises d’envoyer l’armée dans la région frontalière, menacent de retirer la Finul du terrain à l’expiration de son présent mandat, en décembre prochain. Ce rapport résume ensuite de la sorte la position du palais de verre par rapport à la situation qui prévaut à la frontière sud : – Pour l’Onu, par son retrait de mai dernier, Israël s’est soumis à la 425 et l’a appliquée. De son côté, la Finul a accompli la mission que lui impartit la 426 en se déployant le long de la frontière libano-israélienne. Par contre, l’État libanais n’a pas assumé les obligations qu’impliquent les résolutions du Conseil de sécurité. À savoir l’envoi de l’armée dans la région frontalière pour y assurer l’ordre. En effet, les Casques bleus n’ont pas la responsabilité d’interdire les rassemblements aux portes, d’en fermer les accès routiers et de prohiber la présence d’éléments armés appartenant aux milices ou aux forces de facto. L’objectif des contingents de l’Onu, précise la 425, se limite «à aider le Liban à rétablir son autorité effective dans la région». Et si la résolution ne mentionne pas explicitement l’armée libanaise, c’est parce que les accords de Taëf l’avaient déjà fait, noir sur blanc. Dans la clause concernant la libération, ce texte précise en effet que «les autorités libanaises, aux fins d’établir la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire, doivent déployer «l’armée dans la zone des frontières internationales». Ajoutant que «l’armée libanaise doit conforter la présence de la Finul, en vue du retrait israélien, par le retour de la sécurité comme de la stabilité dans la région». L’Onu estime que la ligne bleue qu’elle a tracée ne doit être outrepassée par aucune des deux parties. Elle considère que la capture des trois soldats israéliens, ainsi que les tirs, les cocktails Molotov, les grenades et les pierres qui sont lancés aux portes frontalières constituent une violation de cette ligne. Si le gouvernement libanais s’obstine à ne pas vouloir établir son autorité effective dans la région, son éventuelle demande pour une nouvelle reconduction du mandat de la Finul pourrait bien être rejetée en décembre prochain. Le gouvernement libanais deviendrait alors seul responsable de toute violation de la ligne bleue. De plus, la contribution de pays donateurs au plan de reconstruction du Sud ne serait plus garantie. Car le chantier n’aurait plus lieu d’être dans une région toujours déstabilisée et menacée de nouvelles destructions. Si les autorités libanaises avaient assumé leur devoir, en bloquant les portières et en comblant toutes les brèches à la frontière, les tensions occurrentes ne se seraient pas produites. Et le Sud ne se retrouverait pas en péril par suite des retombées de l’intifada en Cisjordanie et dans le secteur de Gaza. – Quant au point de vue de Beyrouth, le même rapport diplomatique le condense, en rappelant qu’aux yeux du Liban la 425 n’est toujours pas appliquée, vu que la région de Chebaa ploie toujours sous l’occupation israélienne. Avant que la 425 ne soit appliquée, que la question des réfugiés palestiniens ne soit réglée et que les prisonniers libanais détenus en Israël ne soient libérés, il n’est pas question d’envoyer l’armée. Et même, avant qu’un accord de paix global, avec restitution de tous les territoires arabes occupés, ne mette un terme à toutes les tensions. Car, autrement, l’armée libanaise serait responsable non seulement de la sécurité à l’intérieur mais aussi de la quiétude d’Israël, puisqu’elle devrait interdire toute action pour la libération de Chebaa. Pour ce qui est de la capture de trois soldats israéliens, elle ne constitue pas une violation de la ligne bleue, mais une riposte au maintien de prisonniers libanais en Israël. Émile KHOURY
À Beyrouth, un rapport diplomatique relève que les Nations unies, agacées par le refus des autorités libanaises d’envoyer l’armée dans la région frontalière, menacent de retirer la Finul du terrain à l’expiration de son présent mandat, en décembre prochain. Ce rapport résume ensuite de la sorte la position du palais de verre par rapport à la situation qui prévaut à...