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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Conseil des ministres - Les nouveaux taux entreront en vigueur dès demain Forte baisse des droits de douane pour relancer la croissance

Comme prévu, le Conseil des ministres a décrété hier une forte baisse des droits de douane sur la majorité des produits importés, pour favoriser la relance d’une économie stagnante depuis plus de deux ans. Les taxes à l’importation seront réduites dans la plupart des secteurs, où la fourchette ordinaire sera désormais de 0 à 70 % au lieu de 6 à 105 %. Le ministre des Finances Fouad Siniora a déclaré à la presse que ce train de mesures de libéralisation, destinées à encourager la croissance, entrera en vigueur demain vendredi. Les matières premières comme les produits semi-transformés destinés à l’industrie pourront désormais entrer à droit zéro, selon une liste distribuée par le gouvernement à la presse. Droit zéro aussi sur les autres produits qui étaient frappés de taxes, dont le taux moyen était égal ou supérieur à 6 %, s’ils sont destinés aux industries. Il en sera de même sur tous les produits sur lesquels la taxe moyenne était de 2 à 3 %, quels que soient les secteurs. Les matériels informatiques entreront également à droit zéro. Sur les biens de consommation courante, la baisse sera également sensible. Par exemple, la taxe sur les produits de beauté et le sel de table passe de 55 à 15 %. Même si elles sont diminuées, les barrières douanières resteront élevées dans les secteurs où l’État risquait de perdre dans l’immédiat trop de recettes et ceux où les producteurs locaux pouvaient souffrir d’une baisse brutale de protection tarifaire. Ainsi, alors que la plupart des produits agricoles et agroalimentaires stagnent, sauf pour les denrées dont les taux étaient fixés à 105 % (bananes, olives, tomates, produits laitiers, etc.) et qui sont ramenés à 70 %, les alcools font l’objet d’une baisse spectaculaire, passant dans certains cas de 105 % à 15 % (le whisky), à l’exception de ceux où le Liban a une production nationale à soutenir, comme la bière (de 55 à 40 %) ou le vin (de 70 %). Sur les biens (non destinés à l’industrie) qui étaient frappés d’un droit de 6 % ou plus, celui-ci passe à 5 %, sauf sur le tabac, le ciment, les produits pétro-gaziers et les voitures particulières, dont les taux demeurent inchangés. Plusieurs produits de consommation importés, et dont il existe une production libanaise concurrente, baissent également, mais dans des proportions variables. Les vêtements, notamment, passent de 35 à 15 %, les meubles de 40 à 30 %. Les divers produits utilisés dans la construction baissent quant à eux de 5 %. Enfin, la taxe forfaitaire imposée à certains produits est réduite de 25 %. À noter que plus de la moitié des rentrées de l’État provient des droits de douane, la collecte de l’impôt sur le revenu ou les bénéfices étant notoirement défaillante. Au terme de la séance du Conseil des ministres, présidée par le chef de l’État Émile Lahoud, le ministre de l’Information Ghazi Aridi a annoncé les grandes lignes des mesures gouvernementales : «Le gouvernement a décidé de réduire les droits de douane sur les bases suivantes : «1 - Réduction des droits sur les matières premières non produites au Liban à zéro pour cent. «2 - Réduction des droits sur les produits semi-finis à usage industriel et non fabriqués au Liban également à zéro pour cent. «3 - Les droits sur les autres produits non fabriqués au Liban seront réduits à 5 %. «4 - Réduction de 25 % des droits forfaitaires sur les produits fabriqués au Liban. «5 - Maintien des droits sur les produits agricoles inchangés. «6 - Réduction à 70 % de tous les droits dépassant les 100 %». En outre, M. Aridi a indiqué qu’en ce qui concerne l’industrie, le Conseil des ministres «a décidé de charger les ministres de l’Industrie, des Finances et de l’Économie d’étudier les mesures susceptibles d’aboutir à une réduction des coûts de production, dans le but de renforcer la compétitivité de ce secteur». M. Aridi a ajouté que la question de la protection de l’industrie libanaise a été examinée en Conseil des ministres sous tous ses aspects. «Tout le monde est d’accord sur la nécessité de renforcer le rôle de l’industrie nationale et de ceux qui travaillent dans ce secteur». Il a indiqué que des propositions ont été faites et seront examinées par la commission ministérielle chargée de ce dossier, notamment au sujet des charges de la sécurité sociale, mais sans donner de précisions sur ces propositions. Pour le ministre de l’Information, les décisions concernant les droits de douane «constituent en premier lieu une application de la déclaration ministérielle sur la base de laquelle le gouvernement a été investi de la confiance du Parlement». «Ensuite, ces mesures viennent compléter une série d’autres décisions qui avaient été prises, comme notamment la libéralisation du trafic aérien, annoncée dès la première réunion du gouvernement après son investiture», a-t-il ajouté. Il a souligné, au sujet de l’application de la politique du «ciel ouvert», qu’il y avait unanimité à ce propos au sein du gouvernement et que les premiers effets commençaient à apparaître avec la baisse des prix des billets de voyage. M. Aridi a également assuré qu’aucun désaccord ne s’est manifesté entre les membres du gouvernement au sujet des tarifs douaniers. «Tout le monde a pris part aux discussions pour être en mesure d’aboutir à des décisions réfléchies et capables de nous mener à l’objectif recherché», a-t-il dit. Les explications de Siniora Prenant la parole, le ministre des Finances Fouad Siniora, qui s’était joint à M. Aridi en raison de la nature des décisions prises en Conseil des ministres, a souligné que les mesures adoptées allaient «contribuer à relancer l’économie et à remettre le pays sur la voie de la croissance que nous avons quittée durant une certaine période». M. Siniora a assuré que les Libanais «ressentiront progressivement l’amélioration». Il a estimé que les décisions prises aboutiront à réduire les coûts dans le pays, «ce qui rendrait le Liban plus attrayant pour les visiteurs étrangers et lui permettrait de recouvrer son rôle de centre commercial dans la région». «Certes, les droits de douane sur certains produits fabriqués au Liban ont été réduits, mais d’un autre côté, toutes les matières premières et les produits semi-finis essentiels à notre industrie ont été également touchés par la baisse. Cela se répercutera sur les coûts globaux de production, sans parler de l’élargissement du marché et de la croissance, qui auront également des effets positifs sur l’économie en général et l’industrie en particulier», a-t-il dit. Interrogé sur les mesures que compte prendre le gouvernement pour pallier le manque à gagner dû aux réductions douanières, M. Siniora a répondu : «Nous savons que ces décisions pèseront sur le Trésor. Mais le principal souci de tous les Libanais est de savoir comment sortir de la crise économique, comment renouer avec la croissance, attirer les investissements, créer des opportunités de travail. Une fois ces objectifs atteints, le Trésor pourra s’assurer davantage de rentrées parce que l’aire de l’économie aura été élargie». Pour ce qui est de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée), le ministre a indiqué que le gouvernement avait l’intention de l’examiner ultérieurement, probablement à partir de la fin de l’année prochaine. M. Siniora a estimé que les politiques adoptées depuis plus de deux ans (y compris au cours des derniers mois du gouvernement Hariri, en 1998) ont «mené au marasme économique». «Aujourd’hui, la politique du gouvernement est de réaffirmer le rôle ouvert de l’économie libanaise, une économie dans laquelle les barrières sont supprimées, les impôts et taxes réduits». Il a réaffirmé à ce sujet que le Cabinet n’avait nulle intention d’adopter de nouveaux impôts, à l’exception de la TVA. Au sujet de la répercussion des réductions douanières sur les prix, M. Siniora a indiqué que le gouvernement allait prendre toutes les mesures susceptibles de «renforcer la concurrence» commerciale au Liban. Enfin, il a précisé que les réductions allaient entrer en vigueur vendredi matin, et qu’au cours du mois de décembre, les services des douanes allaient travailler douze heures par jour afin de hâter les formalités des importateurs. Au sujet de la nouvelle loi sur les douanes, dont le principe avait été adopté la semaine dernière et qui est censée simplifier les opérations douanières, le ministre a indiqué que ce texte, qui subit actuellement des retouches, devra être définitivement approuvé en Conseil des ministres la semaine prochaine. Lors d’une conférence de presse en soirée, M. Siniora devait expliquer que la révision à la baisse des taxes sur la consommation concernant les automobiles et le ciment, exclus des réductions douanières, nécessitait un amendement législatif, et donc un vote au Parlement. Il devait en outre réaffirmer qu’il s’attendait à une croissance de l’ordre de 3 % en 2001.
Comme prévu, le Conseil des ministres a décrété hier une forte baisse des droits de douane sur la majorité des produits importés, pour favoriser la relance d’une économie stagnante depuis plus de deux ans. Les taxes à l’importation seront réduites dans la plupart des secteurs, où la fourchette ordinaire sera désormais de 0 à 70 % au lieu de 6 à 105 %. Le ministre des...