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Actualités - CHRONOLOGIE

Sfeir aux jeunes manifestants à Bkerké : « Nous célébrons toujours l’indépendance, même si elle est incomplète »

«Notre religion est celle de l’amour, le Christ nous a appris à aimer même nos ennemis. Aujourd’hui nous célébrons l’indépendance, et nous la célébrerons toujours, même si cette indépendance est incomplète». C’est ce qu’a déclaré le patriarche maronite le cardinal Nasrallah Sfeir aux centaines d’élèves qui se sont rendus mardi à Bkerké pour contester l’admission des étudiants syriens sans concours à l’Université libanaise. Le rassemblement de jeunes, âgés tous de moins de 18 ans, était en fait une manifestation contre la présence syrienne au Liban, slogan, banderoles et posters à l’appui. Interrogés devant les caméras de télévision, les jeunes ont rêvé tout haut d’un «pays souverain, vaste de 10 452 kilomètres carrés, d’une fin de l’occupation syrienne dans tous les domaines (armée, université et emploi)». Afin de contester la présence syrienne et demander la libération de tout le territoire libanais, certains ont brandi des portraits de Béchir Gemayel, assassiné bien avant leur venue au monde. Évidemment, il existe de ces symboles qui ne meurent jamais. D’autres ont agité des drapeaux libanais portant l’inscription : «Ceci est notre drapeau et pas l’autre». «Y en a marre de la Syrie», clamaient les étudiants comme un seul homme. Le cardinal Sfeir, qui a interrompu à deux reprises la réunion de l’Assemblée des patriarches catholiques et orthodoxes d’Orient pour s’adresser aux étudiants venus de Amchit, de Ghosta et d’autres régions du Kesrouan, a déclaré : «Nos mains sont tendues à tous, et nous ne sommes hostiles à personne. Notre religion est celle de l’amour et nous ne voulons pas que vous portiez dans le cœur des sentiments hostiles à quiconque», a-t-il dit. «Nous célébrons aujourd’hui l’indépendance, même incomplète. Avant d’être relative au territoire et aux traités, l’indépendance est celle de l’esprit», a assuré le patriarche maronite. Et de souligner que «l’indépendance ne se donne pas, elle se prend. Chaque génération de ce pays devrait lutter dans ce sens». Des responsabilités à assumer Rassurant les étudiants, le cardinal Sfeir a indiqué : «Vos places à l’université sont garanties, préparez-vous donc à accumuler des connaissances pour parvenir un jour à l’indépendance ; élargissez vos horizons, le Liban n’est pas seulement formé du Kesrouan mais aussi du centre, du Nord et du Sud. Dans ce pays, nous ne sommes pas chrétiens uniquement. Chrétiens et musulmans, nous formons un seul peuple». «L’indépendance est avant tout une responsabilité. Devenez donc des hommes qui assument leurs responsabilités». a-t-il dit. Hier mercredi, s’adressant à une délégation formée d’élèves de l’école des sœurs des Saints-Cœurs de Batroun, le patriarche maronite a souhaité que le «pays recouvre sa pleine souveraineté et son indépendance, car seule l’indépendance permettra au Liban de prendre ses propres décisions». Soulignant encore une fois l’importance des responsabilités à assumer, il a noté que «la responsabilité implique de la part de celui qui l’assume de rendre des comptes. C’est là l’essence du système démocratique». «Les responsables devraient donc rendre des comptes aux citoyens», a souligné le patriarche. «Dès aujourd’hui, sur les bancs de l’école, apprenez à assumer vos responsabilités, sinon vous resterez à jamais immatures, incapables de remplir vos obligations vis-à-vis de vous-mêmes, de votre familles et de votre pays», a déclaré le cardinal Sfeir. Hier, plusieurs personnalités se sont rendues à Bkerké, notamment le représentant des Forces libanaises au sein du bureau de coordination des mouvements chrétiens Toufic Hindi, les députés Albert Moukheiber Mansour el-Bone et Farès Souheid, l’avocat Élie Assouad, le président et le vice-président de l’Association des commerçants d’Aley, MM. Raïdan Chmeit et Saïd Chehayeb, ainsi que le secrétaire général des écoles catholiques, Mgr Camille Ziadé.
«Notre religion est celle de l’amour, le Christ nous a appris à aimer même nos ennemis. Aujourd’hui nous célébrons l’indépendance, et nous la célébrerons toujours, même si cette indépendance est incomplète». C’est ce qu’a déclaré le patriarche maronite le cardinal Nasrallah Sfeir aux centaines d’élèves qui se sont rendus mardi à Bkerké pour contester...