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Actualités - ANALYSE

Le pouvoir approuve et soutient la Résistance Une surprise : Beyrouth s’efforcerait de réactiver la convention d’armistice

Les autorités locales réaffirment, après la récente opération du Hezbollah dans le secteur de Chebaa, leur plein soutien à la Résistance. Mais cela ne les empêche pas, indiquent des sources généralement bien informées, d’effectuer de pressantes démarches diplomatiques dans les coulisses de l’Onu comme auprès de Washington, pour obtenir la réactivation de la convention d’armistice de 1949, par la reconstitution de la commission mixte de surveillance issue de ce traité. Si cette information devait se confirmer, Beyrouth aurait effectué en douce un revirement sensible car, après le reflux israélien du printemps dernier, les pouvoirs publics locaux ont laissé entendre que la convention d’armistice, remplacée par la 425, était caduque. Une réaction facilement compréhensible : cette convention, contrairement à la 425, prévoit explicitement le déploiement de l’armée le long de la frontière et en fixe même les effectifs comme l’équipement. Redisons-le : si la nouvelle concernant le regain d’intérêt libanais pour la convention d’armistice se confirme, cela voudrait dire, en principe, que le Liban se sent désormais prêt à envoyer son armée au Sud. À moins qu’il ne s’agisse là d’une simple manœuvre diplomatique dilatoire. Ou encore à moins que sans trop se soucier de paraître se contredire, les autorités libanaises veulent que la communauté internationale reconnaisse, sur le plan juridique pur, la poursuite de l’état de guerre, et la non-application de la 425 par Israël. En d’autres termes, il y aurait éventuellement une réhabilitation de la convention de 49 mais sans envoi de l’armée au Sud. Ce qui serait très étonnant, car la commission mixte n’aurait techniquement aucune raison d’exister, sa mission étant de surveiller les forces légales en présence. Quoi qu’il en soit, pour le moment, Beyrouth joue à fond le jeu de la Résistance. Ainsi des cadres sécuritaires affirment que «l’opération menée dans la nuit de jeudi à vendredi a bien eu lieu en territoire libanais occupé, dans le secteur de Chebaa. C’est un droit de résistance légitime, dûment consacré par la Charte des Nations-unies, qui s’exerce de la sorte. Du reste ces actions comportent un message destiné à l’Onu et aux États-Unis pour qu’ils fassent pression sur Israël afin de le porter à se retirer du territoire libanais qu’il continue à occuper». De leur côté, des politiciens craignent que «les bruits qui ont couru sur la localisation de l’opération nocturne, qui se serait produite hors du territoire encore occupé, ne soient propagés pour servir de prétexte à des représailles israéliennes élargies». Mais les cadres sécuritaires ne partagent pas ces inquiétudes. À leur avis, «il est prouvé depuis longtemps qu’Israël n’a pas besoin de prétexte pour attaquer, s’il veut le faire. Sans motif aucun, il viole le territoire, les eaux maritimes et l’espace aérien libanais quasiment tous les jours. Aujourd’hui moins que jamais, Israël ne craint pas les États-Unis, plongés dans l’imbroglio de leur présidentielle, et encore moins l’Onu dont il mesure parfaitement l’impuissance. De plus, Washington et le palais de verre se rangent avec une totale partialité aux côtés de l’État hébreu, surtout après la capture de trois soldats israéliens dans la zone de Chebaa. Actuellement, Israël ne semble pas avoir intérêt à ouvrir un deuxième front après la Cisjordanie, par une agression massive contre nous. Mais il n’est pas impossible qu’il organise une opération à caractère spectaculaire en territoire libanais, pour détourner un peu l’attention de ses tracas intérieurs. D’ailleurs, Israël a déjà effectué un premier test dans ce sens. Il y a quelques jours, il a envoyé des hélicoptères de combat qui ont atterri à dix kilomètres à l’intérieur du territoire libanais, entre Kuneitra et Ghandourieh, pour une station de vingt minutes». De leur côté, des loyalistes se demandent «si le battage fait par l’Onu et Washington sur la nécessité impérieuse d’envoyer l’armée libanaise au Sud ne constitue pas une justification préliminaire pour une action militaire israélienne contre nous». À quoi d’autres sources politiques répondent que, «paradoxalement, le meilleur moyen d’éviter le piège des Occidentaux, si piège il y a, c’est encore de faire ce qu’ils demandent et d’envoyer l’armée à la frontière». Philippe ABI-AKL
Les autorités locales réaffirment, après la récente opération du Hezbollah dans le secteur de Chebaa, leur plein soutien à la Résistance. Mais cela ne les empêche pas, indiquent des sources généralement bien informées, d’effectuer de pressantes démarches diplomatiques dans les coulisses de l’Onu comme auprès de Washington, pour obtenir la réactivation de la convention...