FESTIVAL DU FILM EUROPÉEN - Hufters en Hofdames (Bastards and Bridesmaids) d’Eddy Terstall Des hommes, des femmes... à Amsterdam

Alors voilà. Pour Eddy Terstall, metteur en scène de Hufters en Hofdames, les hommes sont, grosso modo, divisés en deux catégories. Les Hufters (salauds) et les Hofdames (garçons d’honneur). Les femmes, on l’aura deviné, sont irrévocablement attirées par les premiers. Alors que les «garçons d’honneur» ne sont bons qu’à accueillir leurs confidences. Gino (Arthur de Boer) est un macho de première. Il traite les filles comme bon lui semble et elles en redemandent. Dimitri (Marc van Uchelen) est du genre doux, romantique (ennuyeux ?). Dimitri et Esther ont une relation platonique depuis des années. Le film est un portrait des mœurs à Amsterdam. Des thèmes, comme l’amitié, les relations, sont allégés à la sauce couleur locale. On cultive le marijuana sur les balcons, on fait son jogging au Vondelpark, on bronze topless à la plage, on travaille comme «night chemist» (chimiste de nuit : dealer dans les boîtes de nuit). Eddy Terstall , 36 ans, a écrit et dirigé son premier long-métrage, Transit , à l’âge de 27 ans. C’était l’histoire de cinq Brésiliens illégaux vivant à Amsterdam. Le film a remporté le Prix spécial du public au Festival du film de Sao Paolo. Son second film , Walhalia (1994), a été interprété par des acteurs belges et hollandais connus : Huub Stapel et Antje de Boeck. Hufters en Hofdames est son troisième long-métrage, mais le premier film dont il était responsable de la créativité et du «final cut», lui donnant l’ opportunité de démontrer son style en écrivant le script et en le filmant. «Avec ce film à petit budget, j’ai acheté ma liberté . Hufters en Hofdames est le film qui me tient le plus à cœur,» souligne Terstall , présent à Beyrouth pour la promotion de son film. Un long-métrage qui a été filmé en 12 jours. «Nous avions loué la caméra pour cette durée de temps. Les acteurs du film sont des amis . Et les 20 000 dollars de budget ont été dépensés pour le développement du film et la boustifaille en cours de tournage». La réaction des féministes dans son pays ? «Mes films s’adressent à un public qui a un sens de l’humour assez développé. Les personnages et les situations sont inspirés du réel mais ils sont caricaturés». M.G.H.