Maintenant !

 L’idéal. Être jeune, aujourd’hui. Être musulman, druze, chrétien. Et être conscient. Pourquoi les universitaires, tous les universitaires, doivent, maintenant ou jamais, (re)prendre, enfin, le chemin de la rue... Pourquoi ils doivent, maintenant ou jamais, remplir une des clauses – la clause en or, censée être inscrite en tête de leur cahier des charges. Charges morales, charges intellectuelles, charges du coeur. Charges citoyennes surtout. On a puni la démocratie. On l’a mise au coin, on l’a affublée du bonnet d’âne. On a puni la volonté, affichée, exhibée même – qui peut encore en douter vraiment aujourd’hui ? – d’en finir avec des années et des années de haine. Des années et des années de «faits accomplis». Même les Forces Libanaises, dissoutes ou pas, se disent solidaires de Walid Joumblatt. C’est un comble ? Sans doute. Mais c’est incontestablement le début d’une nouvelle vision, d’une nouvelle révision. Après le grand pardon, l’union sacrée. Et inversement. L’université dans la rue. Calmement. Fermement. L’ensemble des universités. Unies et réunies. Pas pour défendre un homme. Mais plutôt ses idées. Sa conception d’une patrie. Walid Joumblatt court peut-être derrière ses intérêts. Tant mieux. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui ses intérêts coïncident avec ceux de tout un pays. De toute une population. De toute une jeunesse. Chrétienne, musulmane et druze. Si si. Les universitaires dans la rue. Ça serait beau. C’est toujours beau une cause. Walid Joumblatt, Nassib Lahoud, Albert Moukheiber, Pierre Gemayel, Nayla Moawad, Farès Souhaid, Omar Karamé et Hussein Husseini, pourquoi pas... Et s’ils commençaient, tous ceux-là dont on attend avec impatience chaque déclaration, à être efficaces ? Et s’ils profitaient de tout ça pour créer non seulement un bloc parlementaire, mais aussi un parti ? Un vrai parti, comme en Europe, avec une vraie ligne politique, et pluriconfessionnel – évidemment. Un peu (trop) naïf, n’est-ce pas ? Un peu candide... Pas grave. Parce que la surprise serait de taille : un nombre incalculable de jeunes, toutes confessions confondues, ferait la queue pour retirer leur carte de membre. Sans aucun doute. Et maintenant ! Ziyad MAKHOUL