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Actualités - CHRONOLOGIE

Les épigones with the wind

 – Une petite histoire pour commencer : Une petite boutique, tapie dans un recoin de la belle époque. À l’heure de la aasrouniyé, les enfants en tablier noir y défilaient, tenus en main par de robustes nounous musculeuses, qui dégageaient une forte odeur de musc et mastiquaient le misk à longueur de journée. Sur ce plan, rien n’a changé : les Oumm Tanios de l’an 2 000 sont des gorilles, des body guards à limo, holster de Magnum et sempiternel chewing-gum. Dans l’antre du aammo à cheveux blancs, toutes les merveilles du monde : les toupies rutilantes, les billes scintillantes, le souss, le bizr, la maattara, les ardoises et leurs fins bâtonnets cerclés d’une spire bicolore comme des serpentins de fête. Puis le bocal magique des boules de gomme irisées et les crayon vernissés, presque fluos, made in Japan, pays qui tenait alors le rôle de papa Noël des brimborions dévolu maintenant à la Chine. Quand le vieux boutiquier est mort, son fils, promu aammo à son tour, a pris la relève. Comme son propre fils, bambocheur invétéré est parti courir le guilledou à Epsom, l’heure de la retraite venue, le brave homme a vendu. L’église voisine s’est ainsi agrandie d’un salon pour recevoir les morts, leurs proches éplorés et les curieux du quartier. – La petite histoire ensuite : Aujourd’hui, George junior par George senior. Hier, Hannibal par Hamilcar, Alexandre par Philippe. Quels pedigrees et quelle macédoine !, dirait le cousin Antoine. Les continents et les siècles sont cloutés de figures ( de proue) père-fils. Tandem naturel, tant l’enfant est le père de l’homme et que celui-ci rêve toujours de se prolonger à travers sa mâle progéniture. Ici même, quelle friture ! Depuis l’indépendance, nous en sommes à la troisième génération de zaïms héréditaires. Certains sont meilleurs que leurs pères, du moins on l’espère. D’autres sont visiblement insipides et transitaires. Il y a enfin les sympathiques opprobrés du moment, dont on se demande, avec curiosité, s’ils vont faire face aux totalitaires. Ou préférer se taire. J.I.
 – Une petite histoire pour commencer : Une petite boutique, tapie dans un recoin de la belle époque. À l’heure de la aasrouniyé, les enfants en tablier noir y défilaient, tenus en main par de robustes nounous musculeuses, qui dégageaient une forte odeur de musc et mastiquaient le misk à longueur de journée. Sur ce plan, rien n’a changé : les Oumm Tanios de l’an 2 000...