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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Liban-Sud - Incident à caractère confessionnel circonscrit à Kleya Sept miliciens d’Amal arrêtés après l’enlèvement de deux jeunes chrétiens

L’enlèvement à Kleya de deux jeunes éléments chrétiens de la Défense civile par des miliciens du mouvement Amal a mis toute la bande frontalière en émoi au cours des dernières 48 heures. Toutefois, grâce à une intervention rapide et sans ménagement du ministère de l’Intérieur, et à la coopération du mouvement Amal qui a dénoncé le comportement «irresponsable» de certains de ses éléments, l’incident a pu être rapidement circonscrit, et l’émotion a commencé à retomber. L’incident pose toutefois la question du maintien de la sécurité dans une région placée sous le commandement d’une force mixte Armée-FSI, mais où les miliciens du Hezbollah, d’Amal et d’autres groupes demeurent libres de circuler, au nom de la résistance anti-israélienne. L’incident qui a déclenché la crise, un accident de la circulation, s’est produit mercredi à 14 heures. Il a opposé deux jeunes de la Défense civile originaires de Kleya, William Hasbani et Gerges Rizk, à deux membres du mouvement Amal originaires de Debbine circulant à bord d’une voiture conduite par Mohammed Hikmat Abbas. Des insultes, on en est vite passé aux coups. Des coups de feu d’intimidation ont été tirés par les miliciens armés. Les démarches d’apaisement d’un groupe d’habitants sont restés vains, et sept membres du mouvement Amal, arrivés à la rescousse, ont enlevé, sous les yeux indignés de la population humiliée, les deux jeunes membres de la Défense civile, qu’ils ont conduit vers une de leurs permanences. Alerté, le ministre de l’Intérieur Élias Murr a pris contact avec le député Ali Hassan Khalil, responsable du mouvement Amal au Sud, tandis que des renforts de la force mixte Armée-FSI de la garnison de Marjeyoun se déployaient et quadrillaient la région, avec des instructions très strictes. Ces mesures, et l’arrestation des sept miliciens du mouvement Amal responsables de l’acte d’enlèvement, ont contribué au retour au calme dans la région. Les sept miliciens, dont les deux occupants du véhicule accidenté, ont été déférés devant le tribunal militaire, tandis que les deux éléments de la Défense civile étaient interrogés. Le ministre de l’Intérieur s’est rendu hier très tôt à la caserne de Marjeyoun, où il a présidé une réunion de sécurité en présence du commandant de la gendarmerie, le général Saïd Eid, du chef des SR de l’armée au Sud le colonel Hassan Ayoub, du commandant de la force mixte Armée-FSI, le général Nazih Abinader, ainsi que des officiers supérieurs de la garnison. M. Murr a tenu, à l’issue de la réunion, à s’adresser aux représentants de la presse pour expliquer certains tenants et aboutissants d’un «incident qui a commencé comme un incident mineur et s’est achevé par l’enlèvement de deux éléments de la Défense civile, conduits vers une destination inconnue par des éléments partisans». M. Murr a insisté sur le caractère «isolé» de l’incident et a assuré qu’il a concerné des «éléments indisciplinés» des deux côtés, «dont les agissements ne sauraient en aucun cas être attribués à leurs commandements». Des instruction strictes ont été données à la force mixte Armée-FSI, placée sous le commandement du ministère de l’Intérieur, afin que soient préservées «la sécurité et la cœxistence, qui sont à la base de la vie nationale», a enchaîné M. Murr. Des barrages ont été établis et des perquisitions ont été effectuées dans tous les villages où des troubles ont été signalés, a-t-il poursuivi. L’État a insisté pour que les éléments qui ont provoqué l’incident soient arrêtés et livrés au parquet militaire. «J’ai tenu à être présent parmi vous, aujourd’hui, pour dire que l’État seul représente la légalité institutionnelle et assume la responsabilité de la sécurité du Sud et de ses habitants. Que la force mixte a pour mission d’assurer l’existence d’un climat de sécurité, et accomplit sa mission avec excellence. Je suis là aussi pour lui exprimer mon appui à cette force et vérifier personnellement les mesures prises et l’état de coordination entre les services de sécurité présents (…) afin, aussi, qu’aucun incident du genre ne se reproduise et que ce qui est acte isolé ne revête pas un autre cachet». «J’aimerai rassurer les habitants de la région», a enchaîné le ministre de l’Intérieur, et leur dire que la force mixte veille sur leur sécurité et qu’elle est là pour les protéger. «J’espère que les fêtes se passeront sans incidents, et assure que nul ne saurait se considérer au-dessus de la loi ni se considére plus fort que l’État (…) Nous avons prouvé que nous sommes en mesure de rétablir le calme en quelques heures et d’arrêter les fauteurs de trouble». M. Murr a insisté sur le fait que les 1 200 éléments de la force mixte étaient mobilisés durant les fêtes, afin de maintenir l’ordre dans la région, «d’autant plus qu’à la faveur des congés, beaucoup d’habitants regagnent leurs villages pour y passer les fêtes». Pour sa part, M. Ali Hassan Khalil a tenu à Marjeyoun une conférence de presse dans laquelle il a annoncé que le mouvement Amal a coopéré avec les services de sécurité et a livré les suspects pour être interrogés, «afin que la justice suive son cours et que la loi soit appliquée». À l’occasion des fêtes, le ministre de l’Intérieur a effectué des visites de courtoisie, hier, au patriarche maronite, au patriarche grec-catholique et au mufti de la République. M. Murr a également tenu à inspecter les salles d’opérations des FSI à Jounieh et à Beyrouth.
L’enlèvement à Kleya de deux jeunes éléments chrétiens de la Défense civile par des miliciens du mouvement Amal a mis toute la bande frontalière en émoi au cours des dernières 48 heures. Toutefois, grâce à une intervention rapide et sans ménagement du ministère de l’Intérieur, et à la coopération du mouvement Amal qui a dénoncé le comportement «irresponsable» de...