Justice - L’ancien directeur général des Antiquités et ses deux fils reconnus coupables Camille Asmar condamné à 7 ans de prison pour détournement de fonds

Arrêtés depuis avril 1999, l’ancien directeur général des Antiquités (DGA) et 7 autres personnes, parmi lesquelles ses deux fils, ont été condamnés hier à des peines de prison pour détournement de 4 millions de dollars. La cour criminelle de Beyrouth siégeant sous la présidence de M. Georges Ghantous a condamné à 7 années de détention Camille Asmar, ex-directeur général de la DGA, et à 6 ans l’ancien responsable des fouilles, Mohammed Toufic Rifai. C’est la première condamnation d’un directeur général après la campagne anticorruption lancée par le président Émile Lahoud après son entrée en fonctions (novembre 1998). Trois autres employés de la DGA, Jean Yaacoub Samaha, Antoine Ojeil et l’un des fils de Camille Asmar, Daniel, ont été condamnés à des peines allant de deux à trois ans de détention. Deux autres prévenus, Toufic Saliba et Manuel Asmar, le deuxième fils de l’ex-directeur, ont été jugés par contumace et condamnés à une peine de 6 ans de prison. La cour a condamné les prévenus à restituer les 6 milliards de livres libanaises (4 millions de dollars) détournés. Camille Asmar, son fils Daniel et les autres employés de la DGA avaient été arrêtés le 27 avril 1999, lors d’une campagne anticorruption. Le tribunal a reproché à Camille Asmar les faits suivants : – Omission de tenue de registres de comptabilité et de travaux exécutés – Omission de nomination d’un organisme de supervision de l’exécution des travaux – Exécution de travaux sans plans – Enregistrement sans motif de travaux effectués sur un site comme ayant été effectué sur un autre site – Octroi de travaux de gré à gré sans motif de force majeure – Établissement de factures imaginaires pour des sites où aucun travail n’a été effectué – Dépenses exorbitantes sur des sites non archéologiques appartenant aux accusés Camille Asmar et à ses deux enfants Daniel et Manuel, à sa fille et à sa mère à Mohammed Toufic Rifaï, Antoine Ojeil et Toufic Saliba – Accords de gré à gré avec certains fonctionnaires de la DGA, notamment Jean Yaacoub Samaha et Mohammed Toufic Rifaï – Réception de fonds avant l’exécution des travaux ou du prix de matérieux avant leur achat – Falsification de factures au bénéfice de tiers sans rapport avec la DGA, et perception de leur montant – Travail forcé gratuit des ouvriers rattachés à la DGA sur des chantiers privés, notamment des chantiers relevant de son directeur Camille Asmar. Par ces moyens, les prévenus ont réalisé d’énormes bénéfices illégaux pour eux-mêmes et certains de leurs proches, ont déclaré les juges. C’est dès 1970, alors qu’il était encore ingénieur en bâtiment à la DGA, que l’ex-directeur de la DGA faisait exécuter des travaux dans sa villa de Barbara, aux frais de la DGA, selon le jugement rendu.