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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Sécurité - Une étape moins douloureuse pour les détenus étrangers La Sûreté générale inaugure une nouvelle prison

Ce n’est pas encore l’hôtel cinq étoiles, mais ils seront sûrement mieux logés qu’à la prison de la Sûreté générale de Furn el-Chebbak. Désormais, les quelque 20 000 détenus de nationalité étrangère seront installés dans la nouvelle prison provisoire située sous le pont Élias Hraoui, dans le secteur de Adlieh. Inaugurée hier, cette prison était devenue une nécessité urgente. En effet, les anciennes geôles se trouvaient dans le soubassement d’un immeuble d’habitation dépourvu des conditions sanitaires indispensables à toute installation collective. Le directeur de la Sûreté générale a profité de la cérémonie d’inauguration du centre carcéral pour fournir quelques précisions au sujet de l’affaire d’«An-Nahar». Ils seront toujours entassés à 30 ou 40 par cellule. Mais ils pourront partager les deux toilettes réservées à chacune des cellules, se doucher à l’eau chaude qu’on leur promet, et boire à satiété l’eau potable tant espérée. Plutôt spacieux, le nouveau local comporte treize cellules alignées, dont trois réservées aux femmes et isolées des regards indiscrets par des rideaux blancs. Il compte également des chambres prévues pour les interrogatoires, les entretiens avec les avocats, les soins médicaux, les rencontres avec les assistants sociaux et les aumôniers des prisons, ainsi qu’une salle d’attente. Construite grâce à des campagnes de collecte de fonds organisées notamment par Caritas-Liban et l’aumônerie des prisons relevant de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques, la prison est également munie des équipements d’aération adaptés à l’espace, d’un système de surveillance qui contrôle tous les recoins de la prison, ainsi que d’un système d’alarme relié à la direction centrale de la Sûreté générale. La cérémonie d’inauguration a eu lieu en présence notamment du ministre de l’Intérieur Élias Murr, du procureur général près la Cour de cassation Adnan Addoum, du directeur de la Sûreté générale le général Jamil Sayed, du chef des services de renseignements le colonel Raymond Azar, du chef du département d’investigations le général Pierre Bou Hanna, ainsi que du chef de la gendarmerie, et de l’aumônier des prisons le père Élie Nasr, et des représentants de Caritas-Liban. Prenant la parole en premier, le général Jamil Sayed a exposé les raisons de la convocation de MM. Ounsi el-Hajj et Joseph Nasr respectivement rédacteur en chef et directeur responsable d’An-Nahar, dans l’affaire de la plainte pour diffamation concernant un article politique paru dans le quotidien, rédigé par le lieutenant-colonel à la retraite Adnane Chaabane. Le général Sayed a précisé que cette démarche a été effectuée par le biais du parquet, sur base d’une lettre qui lui avait été adressée par la direction générale de la Sûreté générale. «Je souhaite commenter le fait que les An-Nahar et Al-Moustaqbal qui ont présenté cette affaire comme étant une atteinte aux libertés ou un enchevêtrement des prérogatives entre la sécurité et la justice, ou la sécurité et la politique», a-t-il déclaré. En ce qui concerne la bataille des libertés, le général Sayed a affirmé qu’il y a «une grande différence entre le fait de dire ce qu’on veut dans une analyse ou un commentaire et de nuire à quelqu’un en bafouant la dignité des institutions et des personnes». «Il ne faut pas se prévaloir de son immunité sous prétexte qu’on est écrivain, poète, agent de sécurité, avocat», a-t-il insisté. Selon le directeur de la Sûreté générale, cette immunité existe pour protéger une saine pratique de la liberté et non pour protéger les auteurs d’abus. Au sujet de l’enchevêtrement des prérogatives entre la politique, la sécurité et la justice, le général Sayed a indiqué que pour lui, «les limites sont très claires puisque la sécurité agit sous l’autorité du pouvoir politique qui définit les priorités et les orientations. De même, la sécurité est sous l’autorité de la justice en tant que police judiciaire». «(...) et nul n’est au-dessus de la loi», a-t-il conclu. De son côté, le colonel Bou Hanna a défini les prérogatives de la Sûreté générale, en tant que source d’information, et de la police judiciaire, spécialisée dans tout ce qui concerne les étrangers. Le problème, selon lui, c’est que les étrangers détenus dans la prison de la Sûreté générale attendent souvent longtemps leur rapatriement. Prenant la parole en dernier, le ministre Élias Murr a insisté sur la nécessité de respecter les droits de l’homme, s’engageant à améliorer les conditions de détention et annonçant que les portes de son ministère sont ouvertes à toutes les ONG qui s’occupent des droits de l’homme. Nada MERHI
Ce n’est pas encore l’hôtel cinq étoiles, mais ils seront sûrement mieux logés qu’à la prison de la Sûreté générale de Furn el-Chebbak. Désormais, les quelque 20 000 détenus de nationalité étrangère seront installés dans la nouvelle prison provisoire située sous le pont Élias Hraoui, dans le secteur de Adlieh. Inaugurée hier, cette prison était devenue une...