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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

FRANCOPHONIE - Première réunion de la CAC consacrée à l’année 2001 Salamé insiste sur la très rare et très haute autorité morale de la commission

C’est la première manifestation officielle consacrée à la francophonie et ne serait-ce que symboliquement, l’événement est d’importance. Pourquoi ? Parce qu’il concerne, d’abord, la préparation du sommet d’octobre qui verra se réunir à Beyrouth les chefs d’État et de gouvernement de plus de 50 pays, ainsi que les délégués de plus d’une douzaine d’organisations. Parce qu’il concerne aussi, et l’enjeu est loin d’être négligeable, la préparation de l’ensemble des manifestations, culturelles surtout, qui rythmeront toute l’année 2001. Cette première manifestation s’est concrétisée par une réunion de la CAC, la commission de sélection des activités culturelles prévues pour l’an prochain. Réunis dans la salle de conférences du ministère de la Culture, et sous la présidence de Ghassan Salamé, les treize membres de la CAC ont adopté le règlement intérieur de la commission, établi les critères de sélection des différents projets, examiné un certain nombre d’entre eux et fait une première sélection. Il y avait, d’une part, les ambassadeurs de six pays francophones, Philippe Lecourtier pour la France, Haig Sarafian pour le Canada, Françoise Gustin pour la Belgique, Jürg Streuli pour la Suisse, Abdelalil Fenjiro pour le Maroc et Henri Mbira-Nze pour le Gabon. De l’autre, sept membres libanais, représentant certes chacune des six communautés, mais dont le dénominateur commun est la francophonie : outre le ministre de la Culture lui-même, il y avait le ministre des Déplacés Marwan Hamadé, celui de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, les anciens ministres Michel Eddé et Ghassan Tuéni, le président de la Cour constitutionnelle Amine Nassar, l’universitaire professeur de droit Hassane Rifaat, ainsi que le conseiller pour la francophonie du Premier ministre Rafic Hariri, l’avocat Basile Yared. Ne pas galvauder la francophonie Ghassan Salamé a ouvert la réunion à huis clos en s’adressant aux membres de la CAC et en mettant l’accent sur la «lourde tâche» qui les attendra durant l’année 2001. «L’année de la francophonie sera riche en événements culturels, universitaires, juridiques, etc, et son éclat devra être tout particulier : il faudra introduire et présenter la francophonie aux citoyens libanais et le Liban à l’ensemble des 55 pays membres, aux entités subétatiques, ainsi qu’aux diverses organisations», a indiqué M. Salamé. «Quant à la profusion des propositions qui nous ont été soumises, elle prouve et confirme l’intérêt massif que l’année de la francophonie suscite auprès de nos concitoyens comme de nos partenaires étrangers», tout en prévenant de l’indispensable nécessité «de ne pas galvauder le label de la francophonie» en invitant n’importe qui à faire n’importe quoi. «Nous ne nous attendions pas à cette noria de propositions ni à ce degré d’enthousiasme : voilà pourquoi nous avons créé la CAC», a déclaré Salamé à l’issue de la réunion au cours de son point de presse. Une commission de sélection façon grand jury «qui donnera son avis sur chacune des offres, statuant sur l’intérêt et la qualité de chacune d’entre elles». Elle auditionnera lors de sa prochaine réunion, mardi 19 décembre à 15 heures, les auteurs d’une partie des projets. Sa réponse pourra être négative ou positive, ou alors, dans ce dernier cas, soumise à une ou plusieurs conditions : une éventuelle fusion avec un autre projet ou un financement complémentaire. Un seul mot d’ordre pour le ministre de la Culture : faire en sorte, notamment par le choix que fera la CAC, de donner naissance à un cru «exceptionnel». Le principal critère de sélection est la corrélation du projet avec le thème du sommet d’octobre 2001, à savoir le dialogue des cultures. La solidité du dossier présenté sera certainement prépondérante : la qualité des protagonistes, l’originalité de la démarche, l’implication multiple des partenaires, ainsi que l’impact sur le public. Autre critère probablement rédhibitoire, la crédibilité du montage financier et le degré d’autofinancement. Entreront également en jeu : l’état d’avancement du projet, sa faisabilité dans le cadre d’un calendrier global et sa cohérence par rapport à l’image de l’année de la francophonie ou bien l’existence de projets similaires ou complémentaires. «Nous avons débattu des projets que l’on financera, ceux que l’on promouvra, et puis ceux que l’on a refusé, et pour certains, que l’on adoptera, il faudra aller très vite», a-t-il précisé. La qualité et la compétence Dans une intervew accordée à L’Orient-Le Jour au lendemain de sa nomination officielle, il y a quelque temps, par le Conseil des ministres, Ghassan Salamé avait annoncé qu’il n’avait que onze mois pour préparer un sommet qui en nécessite le triple. «Il y avait un retard certain, mais grâce aux décisions prises par les autorités libanaises et à l’approbation des représentants des pays francophones, ce retard a été comblé», a-t-il assuré, répondant aux journalistes, rappelant qu’il s’était entretenu, il y a deux ou trois jours à Paris, avec neuf de ses homologues des pays francophones. Il a également décrété le 30 janvier 2001 comme date-butoir pour la présentation des projets, exprimant également le souhait que les projets présentés répondent à une volonté de décentralisation, de manière à faire participer toutes les régions du Liban à ce sommet. Ghassan Salamé a répondu à deux questions de L’Orient-Le Jour, d’abord sur le quota des projets libanais qui seront agréés par la CAC, «il n’y a pas de quota, a-t-il assuré, le plus important est la qualité intrinsèque du projet». La CAC cédera-t-elle, lorsqu’elle statuera sur les projets, à ce mal libanais devenu quasiment un sport national, à savoir les pressions, les pistons, et autres petits désagrements ?... La compétence primera-t-elle réellement ? «La moitié de la commission est faite d’ambassadeurs de pays qui, normalement, ne sont pas sensibles à ce genre de pratiques. Quant à l’autre, elle me paraît y être au moins aussi étrangère, puisque les personnes qui la composent n’ont plus besoin de faire leurs preuves. Il est très rare qu’au Liban l’on réunisse une commission jouissant d’une telle autorité morale». Les dés sont jetés. Une synergie entre dirigeants et citoyens du Liban est maintenant indispensable pour qu’octobre 2001, et au-delà toute l’année de la francophonie, soient une réussite. Pure. Ziyad MAKHOUL
C’est la première manifestation officielle consacrée à la francophonie et ne serait-ce que symboliquement, l’événement est d’importance. Pourquoi ? Parce qu’il concerne, d’abord, la préparation du sommet d’octobre qui verra se réunir à Beyrouth les chefs d’État et de gouvernement de plus de 50 pays, ainsi que les délégués de plus d’une douzaine...