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Actualités - CHRONOLOGIE

Église Saint-Joseph des pères jésuites L’Orchestre symphonique national libanais : romantisme absolu

C’est à une cadence régulière et avec un programme à chaque fois riche et intéressant que l’Orchestre symphonique national libanais fraye son chemin et s’impose dans le paysage musical beyrouthin. Placé sous la direction de Wojieh Czepiel et dans le cadre de l’église Saint-Joseph des pères jésuites illuminée (et toujours pleine à craquer) l’orchestre a offert aux mélomanes deux belles œuvres, denses, puissantes et surtout éminemment romantiques. Au menu, concises et chargées de passion, des pages aux grandes chatoyances orchestrales de Schumann et Brahms. Ouverture fastueuse dans ses phrases longues et sinueuses et surtout le lumineux lyrisme de violoncelle en solo (à l’archet Roman Storojenco) avec le Concerto pour violoncelle et orchestre (en a mineur) de Schumann, celui qui campe dans l’histoire de la musique le personnage romantique par excellence dans ses aspirations au bonheur et sa fin, guettée par la folie, au tragique poignant. Trois mouvements pour dire toutes les beautés sonores de la nuit, du rêve, du désespoir, de l’impétuosité, de la fougue, de la passion, de l’infini de ces ténébreuses et séduisantes visions d’un Brummel pris aux pièges sournois de la vie... Place de choix, colorée et vibrante à la narration pleine d’émotion et de sentiments forts du violoncelle auquel Schumann accorde une attention et une sympathie particulières. En rappel de ce savoureux solo du violoncelle, Roman Storojenco a accordé à l’auditoire un bis avec un fervent Ave Maria de Gounod sur fond d’accords d’une harpe aux accents éthérés et séraphiques. Après l’entracte, ample et majestueux développement en quatre mouvements (allegro-andante-allegretto-allegro) de la Symphonie no 1 en Ut mineur écrite en 1876 de Brahms dont la vie et sans nul doute l’œuvre sont liées à jamais au nom de Schumann. Sobre, austère même parfois, la voix de Brahms ici est un peu à contre-courant du genre de l’époque. Mais timbres clairs et expressions attachantes allant des mélodies plaisantes à la grâce parfois des phrases mendelsohniennes. Le finale, en apothéose, est d’une architecture monumentale et dépasse en dimensions tout ce qui a été écrit dans le genre avant Brahms mis à part sans nul doute le dernier mouvement de la Neuvième de Beethoven. Déchaînement grandiose des archets sur fond de tambour roulant que le public a écouté le souffle coupé avant d’exploser dans un tonnerre d’applaudissements bien mérités. E.D.
C’est à une cadence régulière et avec un programme à chaque fois riche et intéressant que l’Orchestre symphonique national libanais fraye son chemin et s’impose dans le paysage musical beyrouthin. Placé sous la direction de Wojieh Czepiel et dans le cadre de l’église Saint-Joseph des pères jésuites illuminée (et toujours pleine à craquer) l’orchestre a offert aux...