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Actualités - CHRONOLOGIE

DANSE - « Le secret de la clef » au Théâtre Monnot Amour en pas de deux

«Ils ne se disent rien, ils s’attendent déjà» : c’est bien d’amour qu’il s’agit dans Le secret de la clef, chorégraphie de Michel Hallet Eghayan et troisième et dernier volet de Méditerranées. Huit tableaux et 7 danseurs pour raconter l’histoire d’Éros et Psyché, sur la Neuvième Symphonie de Mahler ou un solo de piano de Bill Evans. Mais le chorégraphe a surtout retenu du mythe son rapport étroit avec une actualité brûlante : le dialogue entre l’Orient, incarné par la femme, et l’Occident, par l’homme. Alors il y a deux scènes : la grande, face au public, dans le fond de laquelle s’articulent trois portes, et une autre, plus petite et carrée, qui lui fait face à sa gauche, parmi le public. C’est l’espace de May Ogden-Smith, émouvante dans son rôle de femme orientale se drapant dans un long tissu translucide. Elle donne la réplique à Michel Hallet Eghayan, alias Éros, évoluant sur la grande scène dans son habit noir : «Sa voix comme un creux dans le creux de l’oreille», s’exclame-t-il en découvrant la femme, récitant le poème, au rythme et à l’ampleur du «Cantiques de cantiques», conçu pour le spectacle par Jean-Christophe Gavard-Perret. Dieu en apesanteur En réponse à ces personnages uniques, des doubles d’Éros et de Psyché évoluent sur la grande scène : dans des costumes translucides, les bras et les jambes sanglés par des bandes de velours, ils évoluent en pas de deux ou en pas de quatre. Sans doute les plus beaux moments du spectacle, où le dieu laisse exploser sa joie par des bonds impressionnants et où la déesse danse l’amour. Autre moment de grâce : l’avant-dernier tableau, La solitude des amants, qui montre le dieu en apesanteur, retenu par Vénus, faisant des efforts désespérés, derrière la porte latérale, pour rejoindre la femme qu’il aime et qui le cherche désespérément, désespoir en pas de quatre sur la grande scène. Pour ne pas perdre de vue le petit podium annexe lumineux, il vaut mieux s’installer à la droite de la scène et garder un œil, le gauche, sur les mouvements lents et amples de May Ogden-Smith et l’autre, le droit, sur les doublés majestueux de ces danseurs vraiment doués. Le secret de la clef est un beau spectacle, travaillé par une troupe lyonnaise et des artistes libanais : la musique, la poésie et la calligraphie arabes sont présentes et imprègnent de leur sensualité propre une mise en scène et une chorégraphie qui réactivent le plus célèbre mythe amoureux occidental. À découvrir jusqu’au 16 décembre. D.G.
«Ils ne se disent rien, ils s’attendent déjà» : c’est bien d’amour qu’il s’agit dans Le secret de la clef, chorégraphie de Michel Hallet Eghayan et troisième et dernier volet de Méditerranées. Huit tableaux et 7 danseurs pour raconter l’histoire d’Éros et Psyché, sur la Neuvième Symphonie de Mahler ou un solo de piano de Bill Evans. Mais le chorégraphe a...