Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Jugement premier

 Cette légèreté avec laquelle un interdit suprême est dévalué puis jeté en pâture à la piétaille. Un p’tit coup de fil, et hop ! On nous annonce avec force trémolos ce que l’abruti de base connaissait déjà depuis dix ans : les geôles des frérots hébergeaient gratis d’autres bipèdes que des Syriens pur jus. Dix ans au cours desquels ces humanoïdes ont eu tout le temps de tourner légumes, puis de fermenter doucement à l’ombre des miasmes. À l’heure qu’il est, ils ont dû se transformer en organismes bio… Je vois d’ici la tronche fière et altière des juges qui, après avoir glandé pendant dix ans, vont maintenant se magner le fion pour dépoussiérer les dossiers. Ils portent bien leur nom, tiens ! Des juges d’instruction qui, à défaut d’instruction, attendent les instructions. Je pense aussi à l’interrogatoire que s’apprête à subir le bougre qui a passé dix ans de sa vie, sans l’ombre d’un jugement, dans un trou black parfumé aux senteurs de bidasse. Tu le vois, toi, après ce bail interminable, venir se faire tarter à écouter les âneries d’un rond-de-cuir judiciaire, venu lui débiter ses droits alors que jusque-là il n’avait que le droit de la boucler ? Sans oublier la mise à jour politique qui vient avec : le discours abscons sur l’État de droit, la concomitance des dossiers, le complot des vaches folles israéliennes venues brouter dans les fermes de Chebaa dont il n’a jamais entendu parler, l’armée qui se met en vacances parce que c’est la guerre, et tout le toutim. Il aura beau avoir passé dix ans en enfer, tiendra pas dix minutes face à Ubu et sa jupette noire d’apparat. Sera tellement débecté, qu’aussitôt libéré, n’aura plus qu’une obsession : détaler comme un dératé et rejoindre dare-dare son cache-taupes pour tarés dans les confins syriens. Gaby NASR
 Cette légèreté avec laquelle un interdit suprême est dévalué puis jeté en pâture à la piétaille. Un p’tit coup de fil, et hop ! On nous annonce avec force trémolos ce que l’abruti de base connaissait déjà depuis dix ans : les geôles des frérots hébergeaient gratis d’autres bipèdes que des Syriens pur jus. Dix ans au cours desquels ces humanoïdes ont eu tout le...