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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Syrie - Première réunion de la commission ad hoc aujourd’hui et inquiétudes des ONG Les prisonniers seront livrés au Liban avant les fêtes

Le procureur général près la Cour de cassation, Adnan Addoum, a annoncé hier que la commission mixte judiciaire et de sécurité, à laquelle les détenus libanais en Syrie seront livrés, se réunira aujourd’hui à 13h30 pour la première fois. Elle doit étudier un à un les cas de ces prisonniers aux yeux de la justice libanaise et préparer leur prise en charge par les autorités, qui aura lieu, selon lui, «avant les fêtes». Des sources au sein de la commission ont fait savoir «qu’aucune liste de noms officielle n’était en sa disposition» et que le nombre des détenus était encore «indéterminé». Par ailleurs, des associations de défense des droits de l’homme ont continué de critiquer le chiffre de 43 détenus avancé ces derniers jours par les sources officielles, faisant état de plus de 200 prisonniers dans les geôles syriennes. Le président de l’association libanaise Soutien aux Libanais détenus et exilés (Solide), Ghazi Aad, qui «craint une tentative de clore définitivement le dossier», sera reçu aujourd’hui par le patriarche maronite à Bkerké. À l’issue d’un entretien hier avec le président de la République Émile Lahoud au palais de Baabda, M. Addoum a affirmé que la commission, qui groupe également le directeur des services de renseignements de l’armée, le général Raymond Azar, le directeur de la Sûreté générale, le général Jamil Sayed, et le directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Marwan Zein, étudiera l’organisation de l’accueil des détenus relaxés par la Syrie, et leur situation judiciaire. M. Addoum a souligné «qu’il y avait certains cas différents des autres». Le président Lahoud a de son côté demandé au procureur général près la Cour de cassation «de prendre les mesures nécessaires pour la prise en charge des détenus dans les plus brefs délais, avant les fêtes». Conférence de presse La commission examinera également les noms contenus dans des différentes listes et procédera à un tri des informations en possession des différents services de sécurité libanais concernant les personnes disparues ou arrêtées. Citant des sources au sein de la commission, l’Agence nationale d’information (Ani, officielle) a affirmé hier que celle-ci «ne possède aucune liste officielle des noms des prisonniers et que leur nombre est toujours imprécis». Une conférence de presse est prévue après la réunion. Le chef de l’État a par ailleurs évoqué le dossier des détenus en Syrie ainsi que la situation politique et économique aux plans local et régional avec le président de la Chambre Nabih Berry, puis avec le secrétaire général du haut conseil libano-syrien Nasri Khoury, qui a mis l’accent sur la nécessité «d’un suivi de l’affaire après la prise en charge des détenus par les autorités libanaises», et le directeur général de la Sécurité de l’État, le général Édouard Mansour. L’association pour la défense des droits de l’homme Mirsad (Multi Initiative on Rights : Search, Assist and Defend) a fait part de ses appréhensions, craignant que «la libération des prisonniers libanais en Syrie ne soit en réalité qu’un transfert d’une minorité très limitée d’entre eux des prisons syriennes aux prisons libanaises». Dans un communiqué publié hier, Mirsad a estimé que «si les autorités libanaises désirent réellement libérer ces détenus, la création d’une commission officielle pour leur prise en charge et l’étude de leurs dossiers est inutile». Elle a également estimé que «cette démarche était insuffisante pour clore le dossier des détenus libanais en Syrie depuis 25 ans, alors que la plupart d’entre eux avaient été capturés au Liban puis transférés en Syrie, dans des conditions entravant la loi libanaise et les chartes et lois internationales». Mirsad a également demandé aux autorités syriennes de «faire état publiquement des noms de tous les prisonniers libanais détenus dans ses geôles, ceux qui ont été jugés et ceux qui attendent encore de l’être». Elle a également demandé à la Syrie «d’accepter qu’une partie internationale neutre, comme la Croix-Rouge, effectue une enquête pour vérifier ces informations». «Cette partie devrait également être là pour accueillir les détenus au moment de leur libération et poursuivre une enquête sur les circonstances et les motifs de leur incarcération», a-t-elle ajouté. De son côté, le président de Solide, Ghazi Aad, a affirmé que la relaxation des 40 détenus annoncée par la Syrie était une «tentative de clore le dossier définitivement», alors qu’il reste, selon lui, «beaucoup de détenus qui se trouvent sûrement en Syrie». M. Aad évoque, à ce sujet, une liste de 270 noms de personnes détenues par les Syriens.
Le procureur général près la Cour de cassation, Adnan Addoum, a annoncé hier que la commission mixte judiciaire et de sécurité, à laquelle les détenus libanais en Syrie seront livrés, se réunira aujourd’hui à 13h30 pour la première fois. Elle doit étudier un à un les cas de ces prisonniers aux yeux de la justice libanaise et préparer leur prise en charge par les...