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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Droits de l’homme - Des centaines de personnes manifestent à Rmeich aux obsèques de Barakat Saïd Amil Enquête du parquet militaire sur le décès en prison d’un ex-milicien de l’ALS

Les appels d’organisations de défense des droits de l’homme à la suite du décès mercredi en prison de Barakat Saïd Amil, un ex-milicien de l’Armée du Liban-Sud (ALS), semblent avoir été entendus par les autorités. Le parquet militaire a ainsi ordonné hier une enquête sur cette affaire, alors qu’un mouvement jusque-là inconnu, l’Organisation du Liban-Sud, a affirmé qu’il est mort sous la torture. Lors de son enterrement à Rmeich, son village d’origine, des centaines de personnes ont exprimé leur colère. Le procureur général près le tribunal militaire Nasri Lahoud a confirmé le décès de Barakat Saïd Amil, ancien adjudant au sein de l’ALS, âgé de 45 ans. Il s’agit du deuxième décès dans une prison libanaise d’un ex-milicien de cette milice, depuis le retrait israélien du Liban-Sud, le 24 mai dernier. M. Lahoud a indiqué avoir ordonné une enquête «pour élucider les causes et les circonstances du décès» mercredi à l’aube de l’ex-adjudant. Ce dernier, selon le procureur, a été écroué le 17 novembre et interrogé par le juge d’instruction militaire le 21 novembre. En prison, l’accusé a été examiné à plusieurs reprises, et la dernière fois mardi par des médecins en raison d’une hausse de sa tension artérielle. Les médecins lui ont administré un traitement mais n’ont pas jugé que son cas nécessitait une hospitalisation, indique le communiqué du procureur. Pour sa part, l’Organisation du Liban-Sud a annoncé, dans un communiqué distribué à la presse, que l’ex-milicien, à qui elle attribue le nom de Charbel Amil, est mort sous la torture et faute de soins médicaux. Cette organisation, qui s’est présentée comme «représentante légale du Liban-Sud opprimé», affirme que l’homme avait été arrêté «il y a quelques semaines par les services de renseignements communs libano-syriens et conduit à la prison du ministère de la Défense à Yarzé». «Soumis à de violentes tortures, il est mort dans sa cellule, les autorités refusant de l’hospitaliser comme elles auraient dû le faire en vertu de la loi libanaise et du droit international», poursuit le communiqué. Rendant les autorités responsables de cette mort ainsi que «les services de renseignements libanais qui agissent de connivence avec les services de renseignements syriens», l’organisation indique qu’elle a l’intention de les poursuivre en justice et d’alerter les organisations internationales de défense des droits de l’homme. Pour sa part, une organisation humanitaire, Cedar Watch, affirme dans un communiqué que les indications données par le procureur militaire au sujet du décès de l’ex-milicien «manquent de crédibilité et sèment le doute sur la réalité de ce qui s’est passé». Cedar Watch établit un parallèle entre les circonstances de ce décès et de celui d’un autre ex-milicien de l’ALS, Gergès Saïd, âgé de 72 ans, mort en détention fin juin. Selon sa famille, il est mort à la suite de mauvais traitements et faute de soins médicaux. Saïd était diabétique et souffrait de tension artérielle, mais, selon ses proches, l’administration de la prison lui avait confisqué ses médicaments lors de son incarcération sous prétexte qu’ils étaient de fabrication israélienne. Mercredi, une autre ONG, l’Association des droits de l’homme et du droit humanitaire (Liban), avait fait état de la mort de Barakat Saïd Amil, indiquant que la dégradation de l’état de santé des personnes détenues n’est pas prise en considération. Selon cette association, Amil avait été «transporté à l’hôpital à plusieurs reprises durant une période de deux semaines mais son état de santé n’a pas été pris en considération». Amnesty International avait dénoncé les conditions de détention des ex-miliciens de l’ALS et affirmé qu’ils étaient soumis à la torture. Cette organisation internationale avait également dénoncé les procès de ces ex-miliciens et les avait qualifiés de «parodie de justice». Environ 2 200 ex-miliciens ou collaborateurs d’Israël ont été poursuivis devant le tribunal militaire de Beyrouth depuis le retrait israélien du Liban-Sud et beaucoup sont incarcérés dans des prisons gérées par l’armée ou dans des casernes. Au total, 1 581 jugements ont été jusqu’à présent rendus. La plupart des anciens miliciens de l’ALS ont été condamnés à des peines de un à deux ans de prison, assorties d’une interdiction de séjour de même durée dans la zone où ils vivaient au Liban. Certains condamnés ont toutefois écopé de peines de plus de 15 ans de prison alors que d’autres ont été acquittés ou condamnés seulement à des amendes. À Rmeich, tout près de la frontière libano-israélienne, près de 300 parents, amis et sympathisants de Barakat Saïd Amil ont défilé de la place centrale du village à l’église, où ses obsèques ont été célébrées. «Où sont les autorités ?», pouvait-on lire sur une banderole, tandis qu’une autre affirmait: «Nos enfants meurent en prison».
Les appels d’organisations de défense des droits de l’homme à la suite du décès mercredi en prison de Barakat Saïd Amil, un ex-milicien de l’Armée du Liban-Sud (ALS), semblent avoir été entendus par les autorités. Le parquet militaire a ainsi ordonné hier une enquête sur cette affaire, alors qu’un mouvement jusque-là inconnu, l’Organisation du Liban-Sud, a...