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CIMAISES Le maître graveur de la Renaissance, Albrecht Dürer, exposé à Londres

Albrecht Dürer, maître de la Renaissance allemande et dans l’art de la gravure, est l’objet, au British Museum de Londres, d’une fascinante rétrospective rassemblant jusqu’au 23 mars plusieurs centaines d’œuvres. L’exposition « Albrecht Dürer et son héritage », dont la plupart des gravures, aquarelles et dessins ont été puisés dans les riches fonds du British Museum, marque le coup d’envoi du 250e anniversaire de la vénérable institution britannique. Albrecht Dürer (1471-1528) fut peut-être le premier artiste véritablement international. Les nombreux voyages qui ont nourri sa technique et sa renommée (qui a franchi de son vivant les frontières) en ont fait l’un des premiers acteurs culturels européens à l’âge humaniste. À travers un parcours chronologique, l’exposition montre à la fois l’influence qu’ont eue sur Dürer ses contemporains italiens et flamands, et la contribution durable qu’il a apportée à l’art occidental. De ses voyages à travers l’Europe, Albrecht Dürer, jeune apprenti, retient avant tout les leçons de la Renaissance italienne et ses maîtres-mots : perspective, profondeur et proportion. C’est aussi de ces voyages, en particulier en Italie, qu’il ramène des aquarelles de paysages, peintes en extérieur, la plus ancienne trace de ce genre pictural dans l’histoire de l’art occidental, selon les conservateurs de l’exposition. Ces œuvres, remarquables par leurs jeux de couleurs et effets de transparence, telle le Paysage avec une mare au milieu des bois (1496), annoncent déjà la sensibilité à la nature de l’artiste et la précision méticuleuse de ce fils d’orfèvre. Ces qualités trouvent leur apogée dans les gravures, qui constituent la majorité des œuvres exposées. Dürer choisit très tôt d’en faire le cœur de son art, conscient de l’avantage commercial qu’il peut tirer d’un procédé quasi industriel. Gravure sur bois, gravure sur cuivre, l’artiste gagne en habileté, mettant à profit les avancées techniques de l’époque. Il se spécialise dans les estampes fourmillant de détails, que les visiteurs peuvent choisir de savourer à la loupe. Parmi les estampes exposées figurent ses illustrations de l’Apocalypse, et ses œuvres de maturité les plus célèbres, Saint Jérôme dans son étude, Le Chevalier, la Mort et le Diable et surtout Melencolia. Dürer est le premier à apposer son monogramme AD sur chacune de ses œuvres, une marque de fabrique qui devint le signe de reconnaissance d’une œuvre prisée et parfois plagiée dès son vivant. Après sa mort, il était devenu l’objet d’un véritable culte au cours de la «renaissance de Dürer», de 1570 à 1630. Puis l’homme et son œuvre « virile », selon les termes de Goethe, acquirent sous l’ère romantique au XIXe siècle une dimension quasi mythique. Qu’il s’agisse de l’homme ou de l’artiste, l’exposition montre que Dürer est en permanence préoccupé de sa propre figuration.
Albrecht Dürer, maître de la Renaissance allemande et dans l’art de la gravure, est l’objet, au British Museum de Londres, d’une fascinante rétrospective rassemblant jusqu’au 23 mars plusieurs centaines d’œuvres. L’exposition « Albrecht Dürer et son héritage », dont la plupart des gravures, aquarelles et dessins ont été puisés dans les riches fonds du British...