CONCERT - Opera Beirut au palais de l’Unesco Douceur et émotion des chants de Noël

Voilà de retour sur scène les chanteurs de l’Opéra Beirut sous la férule de Penny Pavlakis, non dans des arias du répertoire lyrique mais un bouquet de chants fleurant bon Noël, sa neige, sa crèche, les grelots des traîneaux, son bonhomme au bonnet rouge, à la barbe blanche et aux bottines noires, et ses sapins scintillants. Une forêt de lumignons rouges où vacille en douceur la lueur des bougies allumées, des guirlandes vertes festonnant la rampe avec des boules argentées et s’élèvent les premières mesures du célèbre We Wish you a Merry Christmas. Le ton est déjà donné par une chorale accompagnant sagement chanteurs et musiciens. On chante dans la ferveur, l’enthousiasme et la joie Noël. Deux jeunes hommes à la voix superbe animent l’espace scénique : un baryton, Rony Scheib (look de chanteur de charme et belle présence), et un ténor à la voix profonde et puissante, Camille Hanna, qui iront tous les deux l’année prochaine défendre les couleurs libanaises de l’art lyrique au Festival international d’Athènes. À leur côté, une mezzo-soprano, Flavia Acra, familière déjà au public pour plus d’une prestation remarquée. Et se succèdent dans une délicieuse farandole Edelweiss, White Christmas, Minuit Chrétien, A child is Born, Joy to the World… Mais le clou de la soirée est sans nul doute l’apparition sur scène d’un véritable rayon de soleil nommé Marie Abou-Khaled. Du haut de ses sept ans, les cheveux châtain clair flottant au-dessus des épaules, le regard pétillant, arborant une robe ravissante, le sourire à croquer, la petite Marie a littéralement séduit la salle entière en chantant, avec beaucoup d’aplomb, juste, haut et clair. Il faut dire qu’elle venait de remporter dans la même soirée un autre triomphe à l’hôtel al-Bustan où elle chantait aussi avec la chorale de Noha Hatem. Voilà une petite étoile dont il faut suivre le parcours… Pour terminer, sanglée dans une longue robe bordeaux paillettée et une longue écharpe noire, Penny Pavlakis rejoint la troupe entière où, à travers rythmes, cadences et mélodies, la fête de la Nativité a brillé de mille éclats…Vibrant credo aussi avec cet émouvant I believe entonné a cappella avec juste quelques notes de saxo qui mettent un peu de chaleur par ces froides nuits de décembre. Une belle prestation où les enfants étaient rois. C’était le cadeau de Noël de l’Opéra Beirut au public libanais. E.D.