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Actualités - OPINION

Le budget, pomme de discorde, mais pas de rupture, entre Joumblatt et Hariri

Signal diplomatique clair : les ministres Marwan Hamadé et Ghazi Aridi n’ont pas, cette fois, accompagné Joumblatt lors de sa visite dominicale coutumière au président Hariri. En leur lieu et place, Bassem el-Sabeh, haririen élu sur une liste joumblattiste à Baabda et membre de la Rencontre démocratique. Les proches des deux ministres soutiennent que leur absence n’a pas de signification politique déterminée. Mais durant le week-end ils ont tous deux affichés des positions fermes, allant dans le droit fil des orientations actuelles, pour le moins critiques, de leur chef de file. Sans compter la petite affaire du documentaire vidéo américain diffusé par la Future et blackboulé par les médias officiels. Aridi, en charge de l’Information, a adressé à la chaîne haririenne une note d’avertissement. D’autant plus fondée, à son avis, que le président du Conseil aussi bien que le président de la République avaient approuvé sa décision de court-circuiter ce documentaire. Qu’il juge comme un produit de propagande consacré à la prétendue félicité des musulmans américains et aux soi-disant relations idylliques des USA avec le monde arabe et islamique. Toujours de l’avis d’Aridi, le film révèle indirectement des pulsions US racistes et ségrégationnistes, surtout si on le lit à la lumière des comportements adoptés après le 11 septembre. Pour le ministre, il est clair que si les reproches de discrimination ou même d’oppression n’étaient pas justifiés, l’Administration US n’aurait pas ressenti le besoin de produire un tel plaidoyer audiovisuel. Plus diplomatiquement sans doute, d’autres dirigeants ont estimé que la diffusion n’était pas nécessaire, puisque les bonnes relations avec les USA vont de soi, tout comme le bon traitement que les Arabes et les musulmans recevraient aux States. La décision a été communiquée à Vincent Battle et le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne lui a pas plu. Il semble donc être parvenu à obtenir gain de cause et à faire passer le film via la Future haririenne. Qui a répondu à Aridi en faisant valoir que nul ne l’avait notifiée d’une quelconque interdiction. Ce que l’intéressé explique par le fait que le Premier ministre ayant approuvé le blocage, il ne lui serait pas venu à l’esprit que la chaîne haririenne passe outre. Passant à un autre front, le ministre a critiqué le gouvernement pour ses prestations financières. Il a soutenu qu’au moment où une baisse des taux d’intérêt est décidée, une banque de la place, qu’il n’a pas nommée, se voit accorder 20 % sur les bons du Trésor. Quant au ministre Hamadé, il a déclaré à la télévision qu’il avait participé à la marche de la CGTL parce qu’il est contre l’interdiction gouvernementale frappant le droit de manifester. Ajoutant qu’il appuie les revendications sociales car le parti auquel il appartient défend les droits des gens. Pour en revenir à la rencontre dominicale entre Hariri et Joumblatt, ce dernier a sans doute voulu montrer que les ponts ne sont pas rompus, que les divergences certaines ne provoquent pas (encore ?) de brouille. Quant au Premier ministre, il a tenu à déployer beaucoup de cordialité lors de cette entrevue hebdomadaire. On sait en effet qu’il tente d’amadouer Joumblatt pour que le puissant bloc parlementaire de ce leader ne vote pas contre le budget. Ce qui laisserait éventuellement le gouvernement avec une majorité étriquée. Mais on ne note pas d’assouplissement marqué de la part du seigneur de Moukhtara. Il veut d’abord que l’Exécutif fonctionne dans les règles, que le Conseil des ministres redevienne l’instance de vraie décision et que son règlement intérieur émane d’une loi plutôt que d’un simple décret, comme c’est le cas aujourd’hui. Il veut ensuite que l’on ne touche ni aux pauvres ni aux Libanais moyens. Donc que l’on revoie à la baisse les tarifs des taxations prévus dans le fameux bordereau fiscal budgétaire numéro 9. Il veut enfin que l’on souscrive aux droits des travailleurs qui grognent. Pour tout dire, Joumblatt milite pour une révision d’un certain nombre d’articles du projet de budget. Sans quoi, il menace de voter non, avec son groupe. D’ailleurs, il réunit la Rencontre démocratique jeudi, pour élaborer une formule de proposition détaillée qui serait ensuite soumise à Hariri. Philippe ABI-AKL
Signal diplomatique clair : les ministres Marwan Hamadé et Ghazi Aridi n’ont pas, cette fois, accompagné Joumblatt lors de sa visite dominicale coutumière au président Hariri. En leur lieu et place, Bassem el-Sabeh, haririen élu sur une liste joumblattiste à Baabda et membre de la Rencontre démocratique. Les proches des deux ministres soutiennent que leur absence n’a pas de...