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Actualités - REPORTAGE

dons d’organes - Congrès organisé par l’Association de l’enfant souffrant des reins Des milliers de malades sur la liste d’attente des hôpitaux

Officiels, chefs religieux, avocats, médecins, présidents d’ONG, donateurs, receveurs, malades, journalistes... Tous ont pris part samedi au congrès sur le don d’organes organisé par l’Association de l’enfant malade des reins (AEMR), la municipalité de Beyrouth et le Centre saoudien pour le don d’organes à l’hôtel Marriott. Encore une fois, ce problème épineux refait surface et les appels se multiplient pour sensibiliser l’opinion à cette noble forme de générosité. L’expérience des associations dans la sensibilisation de l’opinion publique à l’importance du don d’organes a été au cœur de la première session de travail. Les présidentes de plusieurs ONG ont évoqué les circonstances dans lesquelles leur action humanitaire a débuté et les activités qu’elles organisent pour encourager les uns et les autres à faire don de leurs organes. Mais comment les religions perçoivent-elles cette action ? Mises à part quelques particularités propres aux religions célestes, l’islam et le christianisme invitent les fidèles à consentir au don personnel à condition qu’il soit gratuit et inconditionnel, sans favoriser le commerce d’organes. Le don ne peut toutefois être accepté sans le consentement éclairé du donneur vivant et sans une information suffisante sur les bénéfices attendus pour le receveur et les conséquences sur le donneur. Si le donneur est en état de mort céphalique, le prélèvement des organes ne doit être fait que si le défunt a donné son accord de son vivant et si la famille donne son consentement après sa mort. Deux décrets-lois, émis en 1983 et en 1984, rejoignent dans leurs grandes lignes les conditions de prélèvement posées par les chefs religieux. En ce qui concerne les greffes effectuées à partir d’un donneur vivant, la loi libanaise précise que le donneur doit avoir dépassé l’âge de 18 ans, être examiné par le chirurgien qui lui expose le risque de l’opération et donner son consentement par écrit. De même, elle stipule que le receveur et le donneur doivent être citoyens du pays dans lequel la transplantation est effectuée dans un souci d’empêcher ou de limiter autant que possible le commerce d’organes. Dans ce même cadre, elle précise que le donneur et le receveur doivent avoir des liens de parenté qui ne dépassent pas le quatrième degré. Également d’après la loi libanaise, les greffes doivent englober les organes doubles de l’organisme uniquement, les frais de l’opération étant couverts par le ministère de la Santé. L’Arabie saoudite, pionnière au Moyen-Orient Le temps fort de cette journée, qui s’est caractérisée plutôt par des exposés d’aspect théorique, demeure la quatrième session baptisée « Alain Khalifé ». Une session émouvante à plus d’un titre. Qui ne se souvient pas de ce jeune homme de 19 ans, victime d’un cadeau empoisonné déposé à l’Esib ? Après son décès, ses parents ont fait don de tous ses organes. Aujourd’hui, Alain vit dans le corps de sept enfants ayant pu bénéficier de ce généreux don. Témoignage après témoignage, c’est la petite Youmna qui bouleverse l’audience. Ayant besoin d’une transplantation du rein et du foie, Youmna fait appel à la « conscience des hommes » pour la débarrasser de son calvaire quotidien (elle subit une dialyse trois fois par semaine) afin qu’elle puisse mener une vie normale, à l’instar de ses amies. Les obstacles rencontrés par les médecins, principalement en ce qui concerne le refus manifesté par les parents du défunt et leur peur de défigurer son corps, figuraient également à l’ordre du jour de cette journée ainsi que le rôle des médias dans la sensibilisation de l’opinion publique à ce sujet. Un exposé de l’expérience saoudienne dans le don d’organes a été par ailleurs présenté, l’Arabie saoudite étant pionnière dans ce domaine au Moyen-Orient, avec plus de treize centres pour les transplantations rénales, douze pour les greffes des cornées et deux pour celles du cœur. Les malades figurant sur les listes d’attente des hôpitaux et ayant besoin d’une greffe de rein, de cœur, de cornée ou de foie se comptent par milliers. Leur attente se fait longue puisque les donneurs libanais ne dépassent pas les 4 sur un million de personnes par an, alors qu’à Chypre, aux États-Unis et dans les pays européens, ils sont 20 sur un million de personnes à faire don de leurs organes. Peut-être cette phrase de Pline Le Jeune vous encouragerait-elle à faire don de vos organes : « Puisqu’il n’est pas en notre pouvoir de vivre longtemps, laissons du moins quelque chose qui atteste que nous avons vécu. » N.M.
Officiels, chefs religieux, avocats, médecins, présidents d’ONG, donateurs, receveurs, malades, journalistes... Tous ont pris part samedi au congrès sur le don d’organes organisé par l’Association de l’enfant malade des reins (AEMR), la municipalité de Beyrouth et le Centre saoudien pour le don d’organes à l’hôtel Marriott. Encore une fois, ce problème épineux...