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Actualités - CHRONOLOGIE

PARTIS - Rencontre des partis nationaux hier à Moukhtara Joumblatt : « Qui est plus fort: France-Télécom ou le peuple libanais ? »

Oublié de la grande entente Lahoud-Hariri, exclu de l’accord tacite Berry-Hariri, Walid Joumblatt se cherche désormais un nouveau rôle. Autour de lui, il a réussi à rassembler tous les laissés-pour-compte du pouvoir, opposition chrétienne exceptée. Il a donc réuni hier, sans grande conviction apparemment puisque les débats n’ont pas duré plus d’une heure, les représentants des partis nationaux à Moukhtara, à 9h30 du matin. Fallait-il donc tenir à Walid bey pour s’y rendre si tôt et de surcroît par une journée si froide ? Résultat: de nouvelles critiques de la politique économique du gouvernement, mais aussi une menace de pousser les ministres « partisans » à prendre officiellement position. Comme s’il s’agissait d’accélérer l’éclatement du gouvernement. «France-Télécom est-elle plus forte que le peuple libanais ? » C’est du Joumblatt tout craché, ces formules lapidaires qui résument à merveille une situation choquante et la grogne d’une grande partie de la population. Cette déclaration a suivi la rencontre élargie des partis nationaux, notamment le Parti démocrate libanais de l’émir Talal Arslane, consolidant ainsi la grande réconciliation entre les deux camps druzes, le PSNS, le Baas, les Kataëb (représentés par le vice-président Rachad Salamé), le Hezbollah représenté par cheikh Ibrahim Sayyed, le Tachnag, les Ahbache et la Jamaa islamiya (soudainement réconciliés), l’Organisation populaire nassérienne, une série de petits groupes actifs pendant la guerre et qui essaient de se donner un nouveau souffle, le PSP naturellement, mais aussi la Ligue des travailleurs présidée par l’ancien député Zaher Khatib, que Joumblatt avait refusé de prendre sur sa liste en 2000. Les grands absents étaient le PCL, qui avait décliné l’invitation, le Bloc national et le camp du ministre Sleimane Frangié, qui n’avaient pas été invités. Mais ils pourrraient bien participer aux prochaines rencontres, car Joumblatt a précisé qu’il comptait coordonner son action avec eux. Préparer un document global Hier, l’objectif de la réunion était donc de préparer un document de travail global, qui sera ensuite soumis aux ministres membres des partis réunis afin qu’ils adoptent les positions conséquentes. À l’issue de la réunion, Joumblatt s’est adressé aux journalistes, critiquant avec virulence le gouvernement et le partage des rôles entre un président qui s’occupe de la politique et un autre qui se charge des questions économiques, car, selon lui, on ne peut séparer la politique de l’économie. « Ce qui se passe actuellement est une économie financière, loin des prestations sociales réclamées par nos partis », a-t-il déclaré, avant de réitérer son refus de la privatisation des biens de l’État. Joumblatt a précisé que si le projet de budget ne convient pas à son parti et à la population qu’il représente, il ne le votera pas, en raison notamment de l’annexe numéro 9 relative à l’adoption de nouveaux impôts et taxes. Le leader du PSP a nié préparer ainsi le terrain à la formation d’un nouveau gouvernement. « Le gouvernement est une question de forme. Il nous est arrivé de ne pas être représentés au sein d’un gouvernement et de peser sur les décisions. » Joumblatt a aussi refusé de considérer que cette réunion était dirigée contre le bloc de Hariri ou d’autres. « Il faut toutefois définir ses positions, a-t-il précisé. Au sein de la rencontre démocratique, par exmeple, nous ne sommes pas d’accord sur tous les points, c’est pourquoi chacun vote comme il veut au Parlement. Mais nous ne pouvons pas continuer ainsi. Parlons simplement. La question aujourd’hui est de savoir qui est plus puissant, France-Télécom ou, demain, Bouygues, Philip Morris et Mobil Oil, ou le peuple libanais ? Quels sont les intérêts les plus importants: ceux de la population et des partis réunis ou ceux des banques ou d’un groupe donné ? » Joumblatt n’a pas caché son amertume devant l’entente entre les présidents qui exclut les autres, et il a rappelé avoir été le premier à œuvrer pour une réconciliation entre Lahoud et Hariri parce que leur désaccord nuisait au Trésor...Mais aujourd’hui, le seigneur de Moukhtara n’a pas dit son dernier mot. S.H.
Oublié de la grande entente Lahoud-Hariri, exclu de l’accord tacite Berry-Hariri, Walid Joumblatt se cherche désormais un nouveau rôle. Autour de lui, il a réussi à rassembler tous les laissés-pour-compte du pouvoir, opposition chrétienne exceptée. Il a donc réuni hier, sans grande conviction apparemment puisque les débats n’ont pas duré plus d’une heure, les...