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Actualités - CHRONOLOGIE

Universités - La grogne continue de monter après la nomination des directeurs Étudiants et enseignants de la section II font leur « deuil de l’UL »(photo)

La grogne continue de monter dans les sections II de l’Université libanaise, trois jours après la nomination des directeurs de sections, samedi dernier, par le recteur Ibrahim Kobeyssi. Les étudiants et les professeurs de la faculté des lettres et des sciences humaines-section II, à Fanar, se sont réunis hier en assemblée générale pour protester contre la manière « illégale » dont les nouveaux directeurs ont été « parachutés », particulièrement leur directeur, Georges Abou Najm. Les étudiants de l’UL ont interrompu les cours entre 10h et 14h, et ont organisé une « cérémonie funèbre » pour « enterrer l’Université libanaise ». Ils ont porté un cercueil drapé des couleurs de l’UL et accompagné de couronnes de fleurs portant le nom des différentes facultés de l’université. « L’UL a rendu son âme à Dieu sous le mandat de M. Ibrahim Kobeyssi », pouvait-on lire sur l’un des calicots. Les étudiants ont condamné « les compromis politiques qui se sont faits aux dépens de l’UL », exprimant leur volonté de « boycotter le nouveau directeur ». Ils ont mis l’accent sur « l’unité des rangs entre les enseignants et les étudiants concernant ce combat à mener ». « Nous ne sommes pas contre les personnes qui ont été nommées, mais contre le processus de violation des lois et de marginalisation des conseils représentatifs et de l’opinion des responsables de l’université. L’administration centrale n’a pas consulté ces personnes avant de procéder aux nominations », se sont-ils indignés. Le mouvement estudiantin a par ailleurs annoncé qu’il déclencherait une campagne contre la décision du recteur, en concertation avec les professeurs, après la fête du Fitr. Le porte-parole des professeurs de la deuxième section de la faculté des lettres, Issam Khalifé, a condamné avec virulence « l’attaque que subit l’université sur plus d’un front ». « Le gouvernement étouffe cette institution à travers un budget qui frappe les services offerts par la mutuelle des enseignants, et qui menace par conséquent la sécurité médicale de ceux-ci et de leurs familles. Il porte atteinte à l’indépendance académique, à travers les immixtions dans les nominations des professeurs, impose des taxes aux enseignants actifs et retraités, reporte les projets de loi relatifs aux immeubles et passe outre les promesses faites l’an dernier concernant la réactivation des prérogatives des conseils représentatifs et la titularisation des contractuels à plein temps et des contractuels à l’heure », a affirmé M. Khalifé. « La circulaire qui a été publiée par le gouvernement, et qui rappelle aux enseignants l’article 15 du décret-loi 112 relatif à la nécessité pour eux d’obtenir la permission des directeurs pour écrire quelque chose ou faire uen déclaration, a constitué le deuxième front », a-t-il indiqué. « Le troisième front a été créé à l’intérieur même de l’université, après la décision arbitraire de M. Kobeyssi de nommer les directeurs, en violation des lois et des coutumes académiques », a souligné M. Khalifé. Bazar ouvert Cette triple attaque vise les enseignants et les étudiants et cherche à provoquer l’effondrement de l’université. Elle vise à la soumettre à la tutelle des forces de facto et à annihiler sa capacité à se défendre concernant le financement gouvernemental, les libertés académiques, la réforme sur base de la compétence et de la loi, et pas sur base du partage du gâteau. Rappelant que la nomination de M. Kobeyssi était « elle-même illégale », il a estimé que le recteur avait « ouvert un bazar et avait offert des postes à ceux qui n’en demandaient même pas ». « Le recteur a raisonné ainsi pour les nominations : ce directeur doit démissionner parce qu’il a autorisé telle personnalité à tenir une conférence à l’université, tel enseignant à exprimer son opinion et tel étudiant à accrocher des calicots aux murs de la faculté. Par conséquent, il ne contrôle rien », a poursuivi M. Khalifé. Et d’ajouter : « Dans leur optique, l’affaire se résume à une seule chose : ne permettre à personne, étudiant ou professeur, d’exprimer son opinion ». Mettant l’accent sur le fait que le mouvement de protestation « se tient à l’écart de la politique », il s’est solidarisé avec la grève et la manifestation prévues pour le 17 décembre par le conseil des ligues des enseignants et les employés du secteur public. Avant d’appeler une fois de plus le recteur à démissionner « parce qu’il est incapable d’assurer la gestion de l’institution ». Le représentant de la faculté des lettres au sein du conseil de l’université, Mounzer Jaber, a pour sa part décidé de geler sa participation au conseil en guise de protestation contre la décision de M. Kobeyssi, dénonçant la manière dont les nominations ont été effectuées. Par ailleurs, le conseil des ligues des enseignants a publié un communiqué dans lequel il a maintenu sa décision d’observer une grève et de manifester à Beyrouth le 17 décembre. La grève sera observée dans toutes les écoles privées et publiques, les sections de l’UL, les différentes administrations du secteur public. Le conseil a appelé tous les professeurs et les enseignants des deux secteurs et les fonctionnaires de toutes les régions à participer au mouvement de protestation.
La grogne continue de monter dans les sections II de l’Université libanaise, trois jours après la nomination des directeurs de sections, samedi dernier, par le recteur Ibrahim Kobeyssi. Les étudiants et les professeurs de la faculté des lettres et des sciences humaines-section II, à Fanar, se sont réunis hier en assemblée générale pour protester contre la manière «...