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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris II - « Un pas de plus sur la voie d’un règlement de la crise économique », affirme Ali el-Khalil Hariri s’attelle à l’élaboration d’un plan de réformes répondant aux engagements pris à l’Élysée(photo)

Si le marché financier continue à réagir positivement aux résultats de la conférence de Paris II, les milieux politiques de tous bords affichent une certaine prudence à cet égard. À commencer par le Premier ministre Rafic Hariri qui reste visiblement lucide, et conscient du fait que les quelque quatre milliards de dollars de crédits alloués par plusieurs pays et institutions financières ne régleront pas évidemment à eux seuls la crise économique qui sévit dans le pays. En effet, selon des sources gouvernementales citées par l’agence al-Markazia, M. Hariri aurait commencé à élaborer un plan de réformes économiques et administratives conforme aux engagements pris à l’Élysée, samedi dernier. Préparé loin des feux de la rampe, pour le chef du gouvernement, il est évident que ce plan devra être nécessairement approuvé par les présidents de la République, le général Émile Lahoud, par le chef du Parlement, Nabih Berry, et par les leaders influents du pays. Qui plus est, les mêmes sources prévoient un début d’application de ce plan dès le début de l’année prochaine. C’est dans ce cadre que s’inscrit sans doute l’entretien du Premier ministre avec le président de la Chambre, hier, place de l’Étoile. Cet entretien a été suivi d’une réunion que M. Hariri a tenue avec la commission parlementaire des Affaires étrangères. Son président, Ali el-Khalil, a notamment indiqué au terme des discussions que le Liban n’avait fait aucune concession politique en échange des prêts accordés par les bailleurs de fonds réunis à Paris, d’un montant global de 4,42 milliards de dollars. Environ le quart de la somme servira à financer des projets de développement dans le pays. M. Khalil a souhaité que les régions les plus déshéritées soient privilégiées dans ce cadre, conformément au principe du développement équilibré. Et d’ajouter : « S’il est vrai que les résultats (de la conférence de Paris II) n’aboutiront pas au règlement de la crise économique dans le pays, ils constituent néanmoins un pas de plus sur la voie d’une solution, à condition de nous engager à mettre en application le programme gouvernemental de réforme financière et de consolider l’unité nationale. » Selon M. Khalil, l’appui de la communauté internationale au Liban est tributaire de l’application de ce projet de réforme en collaboration avec le Fonds monétaire international. Le président de la commission a tenu à préciser dans ce cadre qu’il n’est pas question pour le Liban de s’engager à respecter le mécanisme prévu par le FMI en cas de crise économique. En d’autres termes, « le gouvernement libanais n’est pas tenu de dévaluer sa monnaie ou de prendre des mesures socio-économiques qui ne s’adaptent pas à notre situation », a-t-il ajouté. La réunion de KC ajournée Entre-temps, les réactions positives à Paris II se multiplient, tandis que l’opposition fait en général preuve de modération, ou se donne le temps de « consulter des experts pour évaluer les résultats de la conférence et ses répercussions sur la situation économique ». C’est le cas du Rassemblement de Kornet Chehwane qui a décidé ainsi d’ajourner la réunion de cette semaine à la semaine prochaine. De son côté, l’ancien ministre des Affaires étrangères, le député Farés Boueiz, a estimé que Paris II a donné au pays « une bouffée d’oxygène qui permettra à l’État d’élaborer une politique à long terme de réduction de la dette ». M. Boueiz souligne d’autre part l’importance de l’impact psychologique de cette conférence dans la mesure notamment où les Libanais ou les étrangers qui s’étaient débarrassés ces derniers temps de leurs bons du Trésor seront encouragés à les récupérer. Mais pour l’ancien chef de la diplomatie, les effets de Paris II doivent être accompagnés de certaines initiatives politiques indispensables. Selon lui, il convient notamment de former un gouvernement « crédible apte à prendre des mesures (économiques) tout aussi crédibles ». Membre du bloc parlementaire de Walid Joumblatt, le député Élie Aoun fait preuve de « prudence » sinon de scepticisme par rapport aux engagements qui concernent aussi bien le programme de réformes financière et économique que les crédits octroyés par certains pays qui ont participé à la réunion des bailleurs de fonds. « En effet, notre expérience avec certains de ces États n’est pas très encourageante », a-t-il dit, faisant sans doute ici allusion aux pays arabes. Quant aux partisans du Premier ministre, ils ont décidé, semble-t-il, de s’en prendre à ceux qui « mettent en doute les résultats extrêmement positifs de Paris II ». Tel est le cas du député Antoine Andraos qui a ainsi critiqué l’ancien ministre des Finances, Georges Corm. Selon lui, celui-ci « navigue toujours à contre-courant, comme s’il vivait sur une autre planète ». M. Andraos ajoute dans ce cadre qu’« on se passerait volontiers des conseils donnés par des gens dont les actions (négatives) restent gravées dans la mémoire des Libanais ». Reste à signaler la réaction positive du mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, qui a appelé au téléphone le chef du gouvernement, Rafic Hariri, pour le féliciter des résultats obtenus à Paris.
Si le marché financier continue à réagir positivement aux résultats de la conférence de Paris II, les milieux politiques de tous bords affichent une certaine prudence à cet égard. À commencer par le Premier ministre Rafic Hariri qui reste visiblement lucide, et conscient du fait que les quelque quatre milliards de dollars de crédits alloués par plusieurs pays et institutions...