Partis - Hommage à 450 camarades de cheikh Pierre Gemayel Le courant réformiste et l’opposition Kataëb s’en prennent à Saïfi(photo)

Le mouvement réformiste au sein des Kataëb et l’opposition Kataëb ont honoré hier les contemporains du fondateur, cheikh Pierre Gemayel, à l’occasion de l’anniversaire du parti, au théâtre Saint-Joseph, à Kornet Chehwane. C’est devant une salle noire de monde que les plus jeunes au sein du courant Kataëb ont rendu hommage à 450 des compagnons de Pierre Gemayel, lesquels ont été décorés par l’ancien président de la République, Amine Gemayel, et le chef de l’opposition Kataëb, Élie Karamé. L’occasion pour les deux courants de l’opposition à la direction de Saïfi de tirer à boulets rouges sur l’équipe de M. Karim Pakradouni, président actuel du parti, qui a dévié, selon eux, des principes sur lesquels Pierre Gemayel avait fondé le parti. Le député Pierre Gemayel s’est adressé aux jeunes Kataëb présents à la cérémonie : « Vous êtes la promesse (...) au moment où certains tentent de salir l’image des Kataëb et de fouler au pied leur dignité à partir du siège du parti ». « Le véritable siège du parti est celui où vous vous trouvez (...). Nous vous promettons que nous rendrons aux Kataëb leur véritable visage, au service du Liban et non pas au service de quiconque. Ils nous ont menacés à toutes les étapes, pensant que nous serions effrayés. Qui leur a dit que nous avons peur des menaces et que nous n’aimons pas la résistance ? », s’est-il demandé. « Ils ont pensé que le courant réformiste Kataëb était mort-né. Ce courant représente les vrais Kataëb. C’est le parti Kataëb qui est à genoux, et dont les membres sautent d’un siège à l’autre, qui est mort. Les vrais Kataëb sont ceux qui disent la vérité, qui ne se rendent pas et qui ne courent pas après les sièges. Et s’ils ont recours à la force contre les étudiants dans les universités, il convient de rappeler que les premiers Kataëb ont connu le même sort à la place des Martyrs, mais ils ne se sont pas rendus », a-t-il poursuivi. « Les Kataëb ne sont pas faits pour danser des tangos à la place des Canons », a-t-il lancé, s’en prenant « aux mercenaires et aux lanternes qui se trouvent au siège du parti Kataëb ». « S’ils essayent aujourd’hui de nous attaquer à l’aide de pseudo-dossiers, il faut qu’ils sachent que nous sommes inébranlables. La cause libanaise n’est pas affaire de dossiers préfabriqués et de haine, mais une question de courage et de réconciliation nationale. Elle est actuellement perdue. Nous sommes Libanais, ce pays est le nôtre et nous n’abandonnerons pas notre revendication du Liban réel, celui de la vie commune entre ses fils », a-t-il conclu. Au service du Liban Le député Antoine Ghanem a de son côté dénoncé « les campagnes diffamatoires, les tentatives de semer la discorde dans les rangs des Kataëb et de modifier l’identité historique du parti, et les accusations portées contre ses représentants légitimes et à ses symboles nationaux ». M. Élie Karamé s’en est directement pris à la direction de Saïfi, estimant que « depuis 12 à 15 ans, ceux qui font partie de cette direction sont étrangers aux véritables principes des Kataëb ». « Ils ont dévié de la ligne, au plan moral, national, discursif et déontologique. Rien de ce qu’ils font ne nous rappelle Pierre Gemayel, sa sincérité, sa ligne nationale. S’ils avaient un minimum de sincérité , ils auraient créé un nouveau parti et n’auraient pas mutilé l’image des Kataëb en faisant accéder au parti des gens qui n’ont rien à voir avec ses principes et ses valeurs », a-t-il affirmé, ajoutant que les contemporains de Pierre Gemayel ont, eux, lutté pour « la souveraineté, l’indépendance et la libre décision du Liban ». Quant à M. Amine Gemayel, il a estimé que le courant Kataëb réformiste constitue « un mouvement de réforme au niveau de l’esprit et une renaissance pour le parti ». « Les Kataëb doivent être eux-mêmes, sans faillir, au service du Liban. Ils ne doivent pas être au service de ceux qui l’ont privé de ses valeurs et de son civisme, après lui avoir confisqué sa liberté, sa souveraineté et son indépendance. Les Kataëb doivent être un mouvement national populaire, fondé sur sa base, pas une rencontre de gens qui aspirent à des postes dans les assemblées, les sérails et les clubs. Ils doivent faire face au terrorisme sous ses formes multiples et ne pas devenir une de ses victimes », a-t-il indiqué. Enfin, les députés Mansour el-Bone et Farès Souhaid ont rendu hommage, dans un communiqué commun, au président Gemayel : « Il a apporté, à travers sa participation au Rassemblement de Kornet Chehwane, un appui moral et politique dans cette étape délicate de notre histoire. La famille Gemayel a donné au Liban des martyrs et des présidents, qui sont restés attachés aux constantes du Liban, celles de la liberté et de la dignité de l’homme ». Et de rendre hommage au député Pierre Gemayel, « en qui nous voyons tout ce aue nous espérons des jeunes Libanais attachés aux valeurs et remplis de fougue ».