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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris II - Hoss qualifie de « relativement bons » les résultats de la conférence Réactions plutôt positives dans les milieux politiques et économiques

En gros, et jusqu’à présent, les personnalités politiques de tous bords et les milieux économiques du pays ont réagi positivement aux résultats de la conférence de Paris II. Même l’ancien Premier ministre Sélim Hoss, pourtant farouchement hostile à la politique économique du cabinet Hariri, a qualifié ces résultats de « relativement bons ». «Relativement bons », parce qu’en fait seuls trois des 4,4 milliards de dollars seront exclusivement consacrés à la restructuration de la dette, tandis que les 1,4 milliard de dollars restants serviront à financer des projets de développement. Or, selon M. Hoss, ce dernier montant n’entre donc pas en ligne de compte dans la réduction du service de la dette. Il constitue au contraire une nouvelle dette qui s’ajoute à celle qui existe déjà. L’ancien chef de gouvernement ajoute : « À supposer que l’intérêt sur les prêts décidés à Paris soit de 5 %, sachant que l’intérêt sur la dette actuelle est de 12 %. Le service de la dette ne serait donc plus que de 7 %, ce qui économiserait au Trésor l’équivalent de 200 millions de dollars par an », précise M. Hoss, qui estime qu’une telle économie ne constitue pas toutefois une solution au problème financier du Liban. À ses yeux, en effet, la véritable solution proviendrait « de la bonne exécution des autres mesures préconisées dans le programme de réformes financières préparé par le cabinet Hariri pour cette conférence, or nous avons des doutes sur ce point en raison de la politique suivie ». Corm : De nombreux points d’interrogation L’ancien ministre des Finances au sein du gouvernement Hoss, Georges Corm, a été encore plus précis dans ses critiques concernant les résultats de la conférence des pays donateurs, dans une déclaration à la chaîne de télévision LBC. Il a d’abord émis des doutes sur la nature des crédits alloués. « Il existe de nombreux points d’interrogation sur les sommes allouées. Les chiffres manquent de transparence, et ni les conditions, ni la période, ni le processus d’utilisation de ces crédits ne sont clairs, que ce soit dans le communiqué final de Paris II ou dans le tableau distribué aux journalistes », a-t-il dit. Il a estimé que les chiffres fournis englobent probablement des sommes déjà allouées au Liban, à l’instar des dépôts faits par l’Arabie saoudite auprès de la Banque centrale pour soutenir ses finances, ou l’assistance indirecte de la Malaisie qui avait souscrit à la quasi-totalité d’un emprunt en eurobonds lancé par le Liban. M. Corm s’est également interrogé sur la somme de 500 millions de dollars accordée par la France, relevant l’absence dans ce pays d’un processus permettant à la Banque de France ou au gouvernement français de déposer une telle somme auprès de la banque centrale d’un pays en voie de développement. Il a par ailleurs formulé la crainte que le Liban n’ait souscrit, lors de la conférence, à intégrer le Club de Paris pour le rééchelonnement de sa dette, « une voie que le Liban ne doit emprunter à aucun prix ». « La Banque mondiale a proposé à plusieurs reprises d’avancer des sommes énormes si nous acceptions de nous engager dans un programme, ce que j’ai toujours refusé », a-t-il rappelé. Dans un entretien accordé à la même chaîne, le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, s’est étendu pour sa part sur l’importance politique de la réunion. D’après lui, en effet, la décision d’aider le Liban est d’abord et avant tout une décision politique motivée notamment par le souci des États réunis à Paris de veiller à la stabilité dans la région du Moyen-Orient. Preuve en est, a-t-il précisé, que si l’Administration américaine l’avait voulu, elle aurait pu inciter nombre de pays participants à boycotter la conférence. De son côté, le ministre d’État Béchara Merhej, proche du président du Conseil, Rafic Hariri, a estimé que le succès de Paris II offrait au gouvernement « une occasion en or » qu’il convient d’exploiter pour entreprendre « immédiatement l’opération de réforme et de modernisation de l’administration ». Selon lui, il s’agit d’abord d’en extirper la corruption et d’en faire un organisme placé totalement à la disposition du citoyen. « En effet, ce dernier a le droit d’être servi sans avoir recours au piston traditionnel ou au pot-de-vin », a précisé M. Merhej, avant de rappeler que les participants à la réunion de Paris, qui ont donné leur caution au Liban, surveillent l’usage que celui-ci va faire des fonds qui lui ont été accordés. Toujours selon le ministre, la deuxième mesure essentielle à prendre est de nature politique : « Il faut traiter les relations à l’intérieur du pays dans un esprit positif (...) et amorcer un dialogue serein pour s’entendre sur un certain nombre de constantes comme l’accord de Taëf, le droit à la résistance, les relations fraternelles avec la Syrie, la consolidation du système démocratique parlementaire, la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice . » Deux réactions aux résultats de Paris II méritent encore d’être signalées : celle du président de l’association des commerçants de Beyrouth, Nadim Assi, et celle de l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun. M. Assi a notamment estimé que le succès de la réunion des bailleurs de fonds était dû à l’action des deux présidents Rafic Hariri et Jacques Chirac. Il a en outre affirmé que les résultats de la conférence ont donné satisfaction aux milieux économiques et commerçants. Enfin, si le général Michel Aoun a remercié la France pour ce qu’elle fait au Liban, il a toutefois indiqué que la crise économique qui sévit dans le pays ne peut être résolue par des emprunts. Dans un entretien à Radio France Internationale, le général Aoun a estimé que cette crise découle de raisons politiques, « l’occupation syrienne du Liban en tête ». « Les ressources libanaises sont systématiquement pillées par la Syrie », a-t-il affirmé, avant de préconiser « la formation d’un gouvernement d’union nationale qui inspire la confiance aux Libanais et qui rende des comptes au peuple libanais, pas aux Syriens », comme entrée en matière à une solution pour le Liban.
En gros, et jusqu’à présent, les personnalités politiques de tous bords et les milieux économiques du pays ont réagi positivement aux résultats de la conférence de Paris II. Même l’ancien Premier ministre Sélim Hoss, pourtant farouchement hostile à la politique économique du cabinet Hariri, a qualifié ces résultats de « relativement bons ». «Relativement bons »,...