Paris II - Schröder et Chrétien représenteront leurs pays à la conférence d’aide internationale L’Élysée appelle la communauté internationale à se mobiliser en faveur du Liban

Les efforts du président Chirac ont abouti. Sollicités par le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, plusieurs pays ont décidé de relever au maximum leur niveau de représentation à la conférence d’aide internationale au Liban, dite « Paris II », qui se tient samedi 23 novembre dans la capitale française. Gerhard Schröder, Jean Chrétien, Guy Verhofstadt, Anders Fogh Rasmussen seront samedi au nombre des participants, a annoncé hier l’Élysée. « La France, qui avait pris en février 2001 l’initiative de la conférence “Paris I”, considère, au vu des efforts significatifs déjà accomplis par le Liban, que la communauté internationale doit à nouveau se mobiliser pour lui apporter maintenant le soutien décisif nécessaire », indique-t-on à l’Élysée. La conférence débutera samedi à 9 heures (10 heures à Beyrouth) à l’Élysée sous la présidence de Jacques Chirac. Une conférence de presse est prévue en fin de matinée, suivie d’un déjeuner de travail. Les pays et institutions financières représentés seront les suivants : l’Allemagne, par Gerhard Schröder, le Canada, par le Premier ministre Jean Chrétien, les États-Unis, par le secrétaire d’État adjoint William Burns, la Belgique, par le Premier ministre Guy Verhofstadt, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Japon, l’Espagne, par des personnalités dont le nom n’a pas été encore annoncé, le Danemark, par le Premier ministre Anders Fogh Rasmussen, président en exercice de l’Union européenne. Le président de la Commission européenne, Romano Prodi, sera présent. Seront également représentés : l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, Oman, le Qatar, la Malaisie, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, le Fonds monétaire arabe, le Fonds saoudien pour le développement, le Fonds koweïtien pour le développement arabe, le Fonds arabe pour le développement économique et social. Hariri reste à Paris Le Premier ministre Rafic Hariri, qui devait rentrer au Liban hier, a décidé, pour sa part, de rester à Paris, pour suivre de plus près les préparatifs de la conférence internationale. Le Premier ministre a pris contact au téléphone, hier, avec le chef de l’État et le président de la Chambre, pour s’excuser de ne pouvoir être présent au défilé de l’Indépendance, et en a profité pour les tenir au courant des derniers détails des préparatifs et des résultats de ses entretiens à Washington, où il a été reçu par le président George Bush et pu se réunir avec les responsables de la Banque mondiale et du FMI. Le président de la Chambre a déclaré hier que Paris II devra être considérée comme un succès si Beyrouth parvient à obtenir « 3 milliards de dollars ou plus... » de fonds garantis. S’exprimant devant des députés, au cours de ses rencontres traditionnelles du mercredi, M. Berry a rendu hommage au rôle joué par M. Hariri pour assurer le succès de Paris II, estimant que la conférence devrait être considérée comme « un bon début de règlement » de la crise économique et financière. La conférence aura, dans le cas où l’objectif de 3 milliards est atteint, « une attestation de crédibilité accordée au Liban » susceptible de « stimuler la confiance » dans le pays. De son côté, M. Fouad Siniora, ministre des Finances, a déclaré mardi, à l’iftar de l’Orphelinat islamique, que les Libanais ne doivent pas s’attendre à « une solution magique » de la conférence Paris II, mais que l’apport de fonds qu’elle permettra sera complémentaire des autres mesures destinées à assainir les finances publiques et à éteindre la grande dette du Liban. La dette publique du Liban était estimée à 30 milliards de dollars, soit 180 % du PIB, en avril 2002. Les autorités ont émis le souhait d’obtenir cinq milliards de dollars de prêts pour redresser l’économie nationale.