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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Message du ministre des AE à Kofi Annan Hammoud : La guerre contre l’Irak est inévitable

Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a adressé hier au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, un message insistant sur « l’importance d’une solution pacifique à la question de l’Irak ». M. Hammoud semble toutefois ne pas croire à une telle solution puisque, dans une interview publiée le matin même par notre confrère as-Safir, il considérait que la guerre contre Bagdad était « inévitable ». Outre le message à M. Annan, M. Hammoud a annoncé, dans une déclaration à la presse, qu’une réunion de neuf ministres arabes des Affaires étrangères prévue aujourd’hui et demain à Damas doit examiner la situation en Irak après l’arrivée des inspecteurs de l’Onu. « La réunion qui aura lieu mercredi soir à Damas revêt un caractère exceptionnel et vise à étudier notamment les développements en cours en Irak après le retour du chef des inspecteurs en désarmement onusiens Hans Blix, accompagné du directeur de l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA), Mohammed el-Baradei, à Bagdad », a affirmé M. Hamoud, qui s’exprimait en sa qualité de chef de la diplomatie du pays qui préside le sommet arabe. Jeudi, une source à la Ligue arabe au Caire avait indiqué que les ministres des Affaires étrangères arabes, membres du comité dit de suivi, doivent « formuler une vision par rapport à la feuille de route américaine » qui vise à promouvoir un plan de paix du quartette (États-Unis, Russie, Union européenne, Onu) prévoyant la création en trois étapes d’un État palestinien, d’ici à 2005. Le comité de suivi, issu du sommet arabe de Beyrouth, regroupe le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Maroc, le Yémen, Bahreïn ainsi que l’Autorité palestinienne et le secrétaire général de la Ligue arabe. La réunion du comité de suivi avait été décidée lors d’une réunion urgente des ministres des Affaires étrangères, le 10 novembre au Caire. M. Hammoud a poursuivi en mettant l’accent sur la nécessité de maintenir la « cohésion » et la « solidarité » entre les Arabes au sujet de l’Irak, exprimant le souhait qu’une solution soit trouvée à ce problème « dans le cadre des Nations unies ». Dans son interview au Safir, M. Hammoud se montrait autrement plus sceptique, mettant, pour une fois, de côté la langue de bois traditionnelle. « La frappe (américaine) est acquise, et le débat maintenant est centré sur la manière de la reporter », déclare-t-il, ajoutant que la résolution 1441 adoptée à l’unanimité le 8 novembre par le Conseil de sécurité est « piégée ». Selon lui, cette résolution comporte quatre points susceptibles de provoquer des litiges et d’être utilisés par les États-Unis pour justifier une guerre : la question de la liste exhaustive que Bagdad doit fournir d’ici au 8 décembre sur son arsenal d’armes de destruction massive ; celle de la liste des scientifiques qui ont contribué à ses programmes d’armements depuis 20 ans et leur localisation actuelle; la manière dont l’Irak est censé faciliter le travail des inspecteurs alors que, remarque M. Hammoud, la résolution n’a déterminé ni comment ni selon quels critères et, enfin, la référence à l’utilisation de documents et de photos d’origine américaine pour les investigations des inspecteurs. Interrogé sur les assurances que la Syrie, actuellement l’un des membres non permanents du Conseil de sécurité, dit avoir reçues avant de voter la résolution 1441, le ministre a répondu: « Ces assurances concernent la non-utilisation de la résolution pour une frappe automatique et le retour au Conseil de sécurité. » Mais pour ce qui est de savoir si le retour devant le Conseil pourra éviter la frappe contre l’Irak, M. Hamoud estime « l’affaire compliquée ». « Cela dépend de la coopération de l’Irak à l’application de la résolution et de l’accueil qui sera réservé (à cette coopération) par les États-Unis et par l’Onu », a-t-il dit. « La responsabilité finale incombe aux grandes puissances, car je crains qu’il n’y ait une tendance grave à outrepasser l’Onu et à mettre fin à son rôle », a déclaré le chef de la diplomatie.
Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a adressé hier au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, un message insistant sur « l’importance d’une solution pacifique à la question de l’Irak ». M. Hammoud semble toutefois ne pas croire à une telle solution puisque, dans une interview publiée le matin même par notre confrère as-Safir, il...