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Actualités - INTERVIEWS

RENCONTRE - Elle donne un deuxième concert, ce soir à 21h, à l’amphithéâtre de l’USJ (rue de Damas) Jane Birkin : mythique et émouvante...(photos)

Émouvante. L’adjectif a beau être éculé, il s’impose lorsqu’on parle de Jane Birkin. Encadrée par Irène Bourse et Paul Matar (de la Mission culturelle française et du théâtre Monnot, les organisateurs des concerts de Birkin à Beyrouth), c’est une vedette émouvante qui est apparue aux journalistes, nombreux, qui l’attendaient dans les salons de l’hôtel «Albergo » Toujours cette voix particulière, qui sort comme d’un souffle, cet accent qui est sa marque déposée et la même silhouette longiligne. Mais l’éternel jeans a cédé la place à un large treillis, assorti à un débardeur kaki. Exit aussi le petit panier en osier des fameuses années sixties. Des lunettes finement cerclées ainsi que les cheveux ramenés en petit chignon – fou – lui donnent quand même une touche de maturité. L’ingénue, de Je t’aime moi non plus, la Baby Doll de Serge Gainsbourg a cédé la place à une femme tout en tendresse et en sentiments. Et qui est en passe de devenir un mythe. À l’instar de son célèbre ex-compagnon et Pygmalion, dont elle semble vouloir propager partout la mémoire, en portant ses mots, génialement et poétiquement provocateurs, aux quatre coins du monde, où elle se produit. Aujourd’hui à Beyrouth, hier à Paris, auparavant en Algérie, mais aussi à Sarajevo, à Kigali, en Birmanie, où elle se rend accompagnée de son seul pianiste pour offrir le seul pansement qu’elle sache faire, dit-elle, pour soulager les gens qui souffrent de la guerre. Troublée Touchante. Par cette fragilité, cette gentillesse profonde qui émane d’elle et cette bonne volonté qu’elle semble mettre dans tout ce qu’elle fait. Oui, elle veut bien élever la voix, pour suppléer à la défaillance des micros posés devant elle, mais il faudrait aussi qu’elle l’a préserve pour les concerts. Et puis vous savez, elle est un peu troublée, émue par toutes ces choses importantes qui se passent dans sa famille, ces quelques jours et qu’elle est en train de rater. Pensez donc, sa fille Charlotte doit accoucher d’une minute à l’autre. « C’est pour cela que je suis beaucoup au téléphone », s’excuse-t-elle presque. Elle va aussi rater la première, à Londres, du one-woman-show de sa mère, Judy Campbell (une célèbre comédienne classique). Sans compter qu’elle a manqué la messe donnée, il y a trois jours, en mémoire d’Anno, son neveu, poète et musicien, mort il y a tout juste un an, dans un accident. En mémoire duquel, elle a introduit dans son tour de chant un de ses poèmes. « Parce que j’aime espérer que les poètes ne meurent jamais si vous continuez de dire leurs paroles. » Les taximen libanais Et malgré tout cela, Jane Birkin se dit « ravie d’être au Liban, dont m’a beaucoup parlé Olivier Rolin (ndlr : écrivain, un des hommes de sa vie) qui était venu, il y a quelque temps, et qui m’a chargée de contacter tous ses amis ici. Et puis beaucoup de “taximen” libanais m’ont raconté le Liban de ces dix dernières années. » Ce qui l’a aussi motivée à venir chez nous c’est «l’idée romanesque», dit-elle, de mettre ses pas dans ceux de sa mère, qui était venue trente ans plus tôt jouer à Baalbeck. « J’ai d’ailleurs une grande photo d’elle au pied des fameuses colonnes. Et puis, ajoute-telle, comme Arabesque (le titre de son spectacle) réorchestre les chansons de Serge, les habillant de sonorités orientales, grâce à la musique de Djamel Benyelles, il m’a semblé que c’était idéal de venir le présenter ici. Parce que même pour les personnes qui ne parlent pas français, ça passe tout seul, comme moi quand j’ai écouté Feyrouz, à Paris, sans comprendre un seul mot, mais en étant enchantée toute la soirée. » Au programme de son concert donc des reprises de Baby Alone in Babylonne, Élisa, Fuir le bonheur, Les dessous chics, mais aussi une chanson de Zazie en hommage à Gainsbourg intitulée C’est comme ça, et une composition d’Anno. Des airs majoritairement mélancoliques, mais qui montrent un autre visage que celui de la provocation, de l’homme à la tête de choux. Et c’est cela qui fait chanter Jane… Zéna ZALZAL
Émouvante. L’adjectif a beau être éculé, il s’impose lorsqu’on parle de Jane Birkin. Encadrée par Irène Bourse et Paul Matar (de la Mission culturelle française et du théâtre Monnot, les organisateurs des concerts de Birkin à Beyrouth), c’est une vedette émouvante qui est apparue aux journalistes, nombreux, qui l’attendaient dans les salons de l’hôtel «Albergo...