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Actualités - REPORTAGE

ARCHÉOLOGIE - Les Amis du musée de l’AUB lancent leur cycle de conférences Les maisons des agriculteurs du Akkar du IIe millénaire av. J-C(photos)

Le nouveau cycle de conférences des Amis du musée de l’AUB a débuté cette année avec l’archéologue français Jean-Paul Thalmann, qui a présenté la plus importante découverte de cette année à Arqa. Intitulée «Les maisons brûlées de tell Arqa: la vie quotidienne au Liban il y a 4300 ans», la conférence a intéressé et enthousiasmé un public nombreux. M. Thalmann n’a pas hésité à utiliser l’informatique pour vulgariser les données scientifiques et reconstituer ces édifices détruits il y a des millénaires. En effet, la couche de destruction, qui a atteint les deux mètres de hauteur, s’est révélée être une véritable mine d’informations sur l’architecture et la vie à cette époque. Il semble que les habitants de cette demeure l’aient quittée en tout hâte, laissant tous les objets et ustensiles à leur place. Les archéologues n’ont par conséquent trouvé aucune trace de squelettes humains, mais un grand nombre d’objets en céramique. De plus, cette fouille a permis aux archéologues de connaître l’architecturale de l’habitat rural du Liban à l’âge du bronze. «Cette maison était composée de trois étages, explique M. Thalmann. Le soubassement servait au stockage et était composé de petites chambres, séparées par des murs où étaient entassées les grandes jarres. D’ailleurs, une importante quantité de grains de blé avait été découverte dans ce niveau. Quant au premier et second étages de la maison, ils servaient à l’habitat. » Ces données ont permis à cet archéologue responsable des fouilles de restituer la maison de l’extérieur et de l’intérieur. Elle serait alors entourée d’un grand mur d’enceinte sans aucune porte d’entrée. Selon M. Thalmann, les habitants utilisaient les échelles pour entrer chez eux. Les toits des différents étages de cette maison étaient faits d’une charpente de bois de cèdre reliée à un pilier central. Des restes de bois calciné ont été soigneusement prélevés par les archéologues et seront étudiés au carbone 14, permettant ainsi une datation exacte de l’incendie. La charpente en bois était recouverte d’un sol en argile dallé sur lequel était déposés des jarres et des tabourets. «Cette maison constitue un échantillon représentatif de l’architecture du tell, note M. Thalmann. Il s’agissait d’ une société rurale qui ne connaissait pas l’écriture ni la grande hiérarchie sociale. C’est un simple village vivant dans les périphéries des grands empires de l’époque. » À ce titre, il est important de rappeler que Arqa n’a pas changé de vocation depuis l’âge du bronze. C’est toujours un petit village oublié au fond du Akkar. Mais les fouilles ont donné à ce lieu une autre dimension culturelle qui sera mise en valeur lors de la réalisation du musée de site, dont on parle depuis des années. En fait, la Fondation Farès s’était engagée à financer la construction de ce musée. Mais on craint que les retards administratifs ne tuent ce projet avant même sa naissance. Joanne FARCHAKH
Le nouveau cycle de conférences des Amis du musée de l’AUB a débuté cette année avec l’archéologue français Jean-Paul Thalmann, qui a présenté la plus importante découverte de cette année à Arqa. Intitulée «Les maisons brûlées de tell Arqa: la vie quotidienne au Liban il y a 4300 ans», la conférence a intéressé et enthousiasmé un public nombreux. M. Thalmann n’a pas...