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CÉRÉMONIE - Ouverture officielle de l’année judiciaire en présence de Lahoud, Berry et Hariri La justice reste la garantie des droits et des libertés, soulignent les orateurs (photos)

À l’heure où les critiques pleuvent sur la justice, à la suite du jugement du tribunal des imprimés sur l’affaire de la MTV, le chef de l’État Émile Lahoud, le président de la Chambre Nabih Berry et le président du Conseil Rafic Hariri ont choisi d’assister à la cérémonie d’ouverture officielle de l’année judiciaire. Le message est fort et surtout clair : pour les piliers de l’État (pas encore de droit), la justice est digne de confiance et reste l’un des piliers du régime démocratique. D’ailleurs, les quatre orateurs qui se sont succédé à la tribune ont tous mis l’accent sur ce point, insistant toutefois, notamment le président du CSM Nasri Lahoud, le bâtonnier des avocats du Nord Georges Mourani, et celui de Beyrouth Raymond Chedid, sur la nécessité d’immuniser le corps de la magistrature contre les interférences politiques. L’immense salle des pas perdus, au Palais de justice de Beyrouth, n’avait plus connu une telle animation depuis longtemps. Autour de la statue du législateur romain Papinien, des fauteuils ont été installés pour les hôtes de la cérémonie officielle d’ouverture de l’année judiciaire 2002-2003. Le président du Conseil supérieur de la magistrature, Nasri Lahoud, a d’ailleurs voulu que cette cérémonie soit fêtée dignement, d’abord parce que la justice mérite le plus grand respect et ensuite parce qu’elle fait actuellement l’objet de certaines critiques. En fait, le président du CSM est convaincu que la magistrature a besoin d’un certain décorum pour imposer toute sa majesté. Déjà, sous sa houlette, les salles des tribunaux ont été rénovées, notamment celles des Cours de cassation, avec vitres colorées, mosaïques au sol et panneaux ilustrant l’histoire des lois, comme pour donner plus de prestance à la justice. La statue de Papinien Les travaux de réaménagement de la salle des pas perdus ont pris plus de temps et ils se sont achevés pour la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire, célébrée cette fois avec beaucoup de panache. À 13h30, le chef de l’État, le général Émile Lahoud, est arrivé sur les lieux, accueilli par MM. Nasri Lahoud, Adnane Addoum, Tarek Ziadé (chef de l’Inspection judiciaire) et Béchara Matta (du service du contentieux au ministère de la Justice), ainsi que par les présidents des cours d’appel. Auparavant, les présidents Berry et Hariri avaient été accueillis avec la même déférence, ainsi que l’ancien président Élias Hraoui, les ministres arabes de la Justice, les diplomates, les avocats, les députés et tous les responsables au sein de l’appareil étatique. Bref, un parterre de choix pour une cérémonie qui s’est voulue différente, pour rappeler aux sceptiques que la Justice reste une autorité dans laquelle il faut croire. Après avoir levé le voile sur la statue de Papinien – l’un des plus grands jurisconsultes romains – qui trône désormais face à l’entrée principale au Palais de justice, les responsables se sont installés pour écouter les quatre orateurs. D’abord, Nasri Lahoud, bien sûr, qui a insisté sur l’image de « Beyrouth, capitale du droit » et sur celle du juge, « libre de toute contrainte sauf celle de sa conscience ». Lahoud a aussi rappelé à ses collègues la cause et le message de la justice, qui restent au-dessus de toutes les autres considérations et qui font du magistrat un être à part, dont la mission est l’un des piliers de la démocratie. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Liban-Nord, M. Georges Mourani, a ensuite inisisté sur l’attachement du Liban à réclamer son droit sur l’eau du Wazzani, affirmant que la nation arabe qui souffre de l’injustice internationale a plus que jamais besoin d’une justice interne, pour que ses populations puissent conserver l’esprit de la résistance. Il a ajouté, à cet égard, qu’il est nécessaire d’adopter une nouvelle politique pour la justice, qui lui permette justement de résister aux assauts des politiciens. « Il reste encore beaucoup à faire » Le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth, Me Raymond Chedid, a mis l’accent sur les liens étroits qui unissent les avocats et les juges, tous au service des citoyens, pour leur donner la justice et préserver leurs droits. Il a rappelé aussi que la justice pour tous est l’une des bases de la démocratie et que l’indépendance ne peut être consolidée qu’à travers les libertés et la démocratie. Il a dressé ensuite un bref bilan de l’année écoulée, marquée par d’importants événements, dont les deux sommets, mais aussi un travail poussé sur les droits et les libertés, illustré par des séminaires. Me Chedid a condamné toutefois la multiplication des facultés de droit qui forment pour la plupart de futurs chômeurs. Le discours le plus long et le plus précis est celui du ministre de la Justice Samir el-Jisr, qui a commencé par établir un bilan de l’action de son ministère, rendant au passage hommage au prédécesseur de Nasri Lahoud, M. Mounir Honein, qui, grâce à sa coopération étroite avec le ministère, a permis l’introduction d’un système d’élection au sein du CSM, tout en augmentant ses prérogatives. Le ministre a précisé que si de grandes tâches ont été accomplies, il reste encore beaucoup à faire. Mais ce n’est pas une raison pour attaquer la justice. « De plus, les lacunes dans le corps de la magistrature sont moins nombreuses qu’ailleurs. Et ceux qui s’en prennent à la justice ne proposent rien en échange, sinon un retour à des institutions légales ou non qui ne favorisent pas la justice ». Il a conclu par ce qui ressemble à une promesse : « Les divers degrés de juridiction, permettent au citoyen d’obtenir ses droits, lorsqu’une première décision lui paraît entachée d’une erreur. Finalement, la Justice reste la seule garantie des libertés publiques et des droits personnels. »
À l’heure où les critiques pleuvent sur la justice, à la suite du jugement du tribunal des imprimés sur l’affaire de la MTV, le chef de l’État Émile Lahoud, le président de la Chambre Nabih Berry et le président du Conseil Rafic Hariri ont choisi d’assister à la cérémonie d’ouverture officielle de l’année judiciaire. Le message est fort et surtout clair : pour...