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Actualités - OPINION

Washington administre des calmants, avant l’opération chirurgicale en Irak

Pour le Wazzani, pour le front du Sud en général et pour le conflit israélo-palestinien, Washington administre des calmants. Afin d’avoir les mains libres en Irak. Une source diplomatique libanaise haut placée confirme que la mission Burns s’inscrit dans un cadre limité de temporisation. C’est-à-dire que l’envoyé américain a voulu rassurer un peu tout le monde, sans vraiment proposer de solution concrète dans l’immédiat. Le traitement de fond ne commencerait qu’après le blizzard sur Saddam Hussein. Pour le moment, les États-Unis se contentent de réitérer les orientations générales de Bush : création d’un État palestinien doté de frontières provisoires, moyennant la neutralisation de l’activisme dit terroriste qui ébranle Israël et plonge l’Autorité d’Arafat dans l’embarras. De ce côté, les Américains insistent sur les réformes qui doivent être accomplies, un nouveau gouvernement palestinien capable de maîtriser la violence devant être urgemment mis en place. Cependant, les appels US ne sont entendus ni par les uns ni par les autres. La feuille de route du quartette diplomatique, parrainée évidemment par Washington, ne semble justement pas tenir la route. Israël continue à rejeter l’idée d’un État palestinien tant que l’Autorité n’a pas jugulé et désarmé les organisations extrémistes. Or Arafat, tout en condamnant régulièrement les attentats revendiqués par les radicaux palestiniens, n’est visiblement pas en mesure d’y mettre fin. Dans ces conditions, poursuit la même source diplomatique, il est évident que les Américains devront se contenter d’un statu quo heurté, mais restant sous contrôle. Jusqu’à ce qu’ils en aient fini avec Saddam Hussein. À cette fin, ils demanderaient à Israël de limiter la casse. C’est-à-dire de ne plus multiplier les incursions dans les zones sous autorité palestinienne, de ne plus raser des habitations, de ne plus imposer un couvre-feu aussi strict, de ne plus favoriser les implantations de colonies juives sauvages. Et d’effectuer au contraire des retraits, sans attendre les élections palestiniennes. Dans le même esprit, ajoute cette source informée, Burns a demandé aux autorités libanaises de veiller à ce que le calme se maintienne au Sud. Il a précisé que le Liban devrait se contenter des quantités d’eau qu’il est en mesure de pomper du Wazzani, sans chercher à en augmenter le volume par de nouvelles installations. Dont les travaux doivent donc être suspendus. Une solution pour ce contentieux serait engagée après la fin de la guerre en Irak. Les Libanais ont répondu que l’ensemble de leur plan hydraulique ne projette de puiser qu’une minime partie du quota qui leur revient. Ils ont ajouté qu’ils craignent une attaque israélienne mettant à profit une éventuelle guerre US en Irak. Agression visant peut-être aussi la Syrie. Et qui serait perpétrée sous n’importe quel prétexte, soit le Wazzani, soit la destruction des missiles à moyenne portée que le Hezbollah détiendrait, selon les accusations israéliennes. Le Liban, ont redit les officiels, tient à la stabilité régionale. Il n’entreprendra rien sans la couverture des Nations unies et en concertation avec les USA comme avec l’Europe. Et cela, dans le respect des quotas que la loi internationale attribue à chaque pays riverain d’un fleuve. En 67, les eaux avaient été l’une des raisons majeures de la guerre. Aujourd’hui, c’est différent. Parce qu’il ne s’agit plus de détourner entièrement les affluents du Jourdain, mais de prélever des quantités infimes, pour l’usage d’une population villageoise assoiffée. Il est clair, de plus, que les Américains ne comptent pas laisser Israël allumer une guerre généralisée. Mais, soulignent ces mêmes sources, il est toujours possible que l’État hébreu, qui n’en est pas à son premier refus de la volonté US, veuille profiter de ce que les Américains soient occupés en Irak pour lancer une offensive d’envergure contre le Liban et contre la Syrie. Sharon est coutumier du fait d’outrepasser les lignes rouges qu’on lui trace. Émile KHOURY
Pour le Wazzani, pour le front du Sud en général et pour le conflit israélo-palestinien, Washington administre des calmants. Afin d’avoir les mains libres en Irak. Une source diplomatique libanaise haut placée confirme que la mission Burns s’inscrit dans un cadre limité de temporisation. C’est-à-dire que l’envoyé américain a voulu rassurer un peu tout le monde, sans...