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Actualités - CHRONOLOGIE

CONFÉRENCE - Jisr plaide pour un cadre juridique unifié afin de gérer les intérêts arabes communs La dix-huitième session des ministres arabes de la Justice se penche sur le terrorisme(photo)

Le Conseil des ministres arabes de la Justice a ouvert hier, au Sérail, les travaux de sa dix-huitième session, axée sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ainsi que sur l’unification des juridictions et de leurs terminologies. Prenant la parole en tant que président de la dix-septième session, le ministre irakien, Mounzer Ibrahim al-Chaoui – qui a ensuite passé la main à son homologue libanais, Samir Jisr – a appelé les Arabes « à resserrer les rangs pour faire face à une éventuelle attaque américaine contre l’Irak », estimant que cette attaque « vise en fait l’ensemble du monde arabe, mais par étapes, conformément à un plan lâche établi par les forces du mal ». M. Chaoui a en outre invité ses pairs à décider la mise en place d’une école de magistrature arabe, « afin de pouvoir former des juges ayant une vision commune », ainsi que l’établissement d’une Cour arabe de justice et la ratification, par les États arabes, des projets de loi unifiés, en vue d’une unification de la législation arabe. Pour sa part, M. Jisr, qui préside la dix-huitième session, a mis l’accent sur « l’importance d’avoir un cadre juridique unifié pour gérer les intérêts communs et pour combler les vides juridiques », après avoir relevé les dangers qui guettent le monde arabe du fait du soutien américain à Israël. Selon lui, la possibilité que Washington associe l’État hébreu à son attaque contre l’Irak en l’autorisant à bombarder la partie ouest de ce pays « nous fait craindre que le monstre déchaîné en Israël ne profite de l’opération militaire contre l’Irak pour déclencher une guerre dans la région ». M. Jisr a estimé que les menaces israéliennes adressées au Liban et à la Syrie au sujet des eaux du Wazzani « révèlent l’intention de l’ennemi d’étendre son agression ». Indispensable coordination Après avoir appelé à un maximum de solidarité arabe « qui atténuerait les pertes que les Arabes accumulent lorsqu’ils sont dispersés », le ministre a mis l’accent sur l’importance des sujets inscrits à l’ordre du jour de la conférence, dont l’approbation et la concrétisation permettront, à son avis, d’immuniser les sociétés arabes contre tout danger. M. Jisr a notamment cité la convention arabe contre le terrorisme, la mise en place d’une Cour arabe pénale, la lutte contre le crime organisé et l’unification des législations se rapportant notamment aux deux codes de procédures pénale et civile, et aux codes du travail et du commerce. « Le plus important, a-t-il ajouté, est de voir comment il sera possible de mettre ses lois en application et de s’entendre sur ce qui peut servir les intérêts de notre nation, conformément à une échelle des priorités que nous devons convaincre nos gouvernement respectifs d’approuver. » M. Jisr a aussi souligné la nécessité de tenir compte sérieusement de deux propositions avancées par le Yémen et l’Autorité palestinienne. Le Yémen souhaite une unification des positions vis-à-vis des accords internationaux et des sujets à dimension juridique ou légale, a-t-il expliqué. Une telle coordination est indispensable, selon le ministre de la Justice, « en présence d’un nouvel ordre mondial qui essaie d’imposer ses propres concepts au détriment de nos valeurs ». M. Jisr a aussi souligné la nécessité d’« aider les Palestiniens à fonder un institut de droit appliqué qui constituera la base de l’édification d’un État de droit en Palestine ». Prenant ensuite la parole, M. Abdel Rahman Solh, président du Centre arabe des recherches légales et juridiques, basé à Beyrouth depuis 1997, a insisté sur le fait que les Arabes doivent « consolider leurs sociétés face aux retombées des attentats du 11 septembre et à la lutte antiterroriste qui s’en est suivie ». Selon lui, « ce n’est pas en lançant un terrorisme intellectuel qu’il sera possible de régler le problème que pose le terrorisme international, mais en établissant une sorte de coordination, partant du principe que nous sommes tous embarqués sur une même galère, qui vogue sur un océan de frustrations et de colère internationales, et que le salut est possible si l’on privilégie la sagesse et si l’on vient à bout des causes de ces frustrations et de cette colère ». Les treize ministres arabes de la Justice se sont réunis ensuite à huis clos. Les travaux de leur Conseil se termineront aujourd’hui. Ils doivent notamment examiner le projet d’une convention arabe de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, et le moyen d’unifier leurs positions vis-à-vis des accords internationaux de lutte conte le terrorisme et du refus du clonage humain. Chez Lahoud et Hariri Au terme de leur réunion, les ministres se sont rendus auprès du chef de l’État, le général Émile Lahoud, qui a mis l’accent sur les « circonstances critiques que traverse la région et qui sont dues au non-respect du principe de la justice et à la prééminence de la force qui supplante le droit ». « Notre force, a ajouté le général Lahoud, réside dans notre attachement au droit qui nous a permis de vaincre l’occupation israélienne et qui nous permet aujourd’hui d’exploiter notre part des eaux du Wazzani. » Le président a ensuite invité les ministres arabes à « œuvrer comme un seul homme pour une application des lois qui préservent les droits des populations arabes », estimant que les agressions israéliennes contre les Palestiniens et les menaces contre le Liban, la Syrie et l’Irak « traduisent une exploitation des attentats du 11 septembre dont le but est d’imposer un fait accompli aux pays arabes, sous prétexte d’une lutte contre le terrorisme ». Les ministres arabes ont été ensuite reçus au Sérail par le chef du gouvernement, Rafic Hariri, qui a donné un déjeuner en leur honneur. M. Jisr devait donner en soirée un dîner en l’honneur de ses homologues qui doivent aujourd’hui conférer avec des magistrats libanais, au Palais de justice, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire.
Le Conseil des ministres arabes de la Justice a ouvert hier, au Sérail, les travaux de sa dix-huitième session, axée sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ainsi que sur l’unification des juridictions et de leurs terminologies. Prenant la parole en tant que président de la dix-septième session, le ministre irakien, Mounzer Ibrahim al-Chaoui – qui a ensuite...