Social La grève des enseignants paralyse les établissements scolaires

Les enseignants du primaire et du secondaire ainsi que les fonctionnaires de plusieurs offices autonomes ont observé hier une grève d’avertissement d’un jour pour protester contre le projet de budget 2003 qui porte atteinte à des avantages liés à leur statut. « Cette grève d’avertissement d’un jour vise seulement les clauses du budget 2003 qui nuisent directement aux intérêts des enseignants et des fonctionnaires administratifs du secteur public, soit en leur infligeant de nouvelles hausses d’impôts, soit en touchant à leurs indemnités de fin de service ou à leurs heures de travail », a déclaré le responsable de l’information au syndicat des instituteurs du secondaire public, Mohammed Kassem. Les revendications des enseignants portent essentiellement sur la réduction des subventions de l’État à l’Université libanaise qui passent de 145 milliards à 132 milliards de livres libanaises, l’imposition des indemnités de fin de service et des salaires des instituteurs retraités, la réduction de 5 % des indemnités de licenciement ainsi que l’augmentation de 2 % des retraits effectués sur les salaires au titre de participation à la Caisse de retraite. L’ordre de grève, lancé par le comité de coordination syndicale, qui représente quelque 70 000 enseignants du primaire et du secondaire, touche près d’un million d’élèves qui ont été contraints de rester à la maison. Concernés par les mêmes mesures gouvernementales, les 3 000 professeurs de l’Université libanaise (UL) et les fonctionnaires de plusieurs offices autonomes se sont joints au mouvement. Au Liban-Nord, la grève était totale, à l’exception des classes terminales assujetties à une stricte observation du programme. Les cazas du Koura, du Batroun et de Jbeil ont également observé l’ordre de grève, à l’exception de la Lebanese American University (LAU) où les cours se sont poursuivis comme à l’accoutumée. La fermeture des établissements scolaires était totale dans les mohafazats du Liban-Sud et de Nabatiyeh et une réunion a groupé plus de 500 instituteurs dans les locaux de l’école évangélique de Saïda. À Tyr, les établissements publics et privés ont respecté l’ordre de grève, à l’exception de rares écoles privées. Les fonctionnaires des offices autonomes n’ont toutefois pas répondu à l’appel lancé par les enseignants. M. Kassem Ghibriss, président du syndicat des offices autonomes pour le Liban-Sud, a assuré que son syndicat n’avait pas été convié à se joindre à l’ordre de grève. Toutes les écoles de la Békaa et du Hermel ont fermé leurs portes, alors que des parents d’élèves venaient manifester leur appui inconditionnel aux grévistes. Au Mont-Liban, une réunion a regroupé plusieurs dizaines d’enseignants au siège régional du syndicat. Prenant la parole, le président du syndicat des enseignants a exposé les raisons des mouvements, assurant que le nouveau projet de budget risque de mettre à la rue quelque dix mille enseignants. Il a appelé les participants à se tenir prêts à une nouvelle escalade sociale au cas où le gouvernement ne reviendrait pas sur sa décision et a annoncé une conférence de presse pour jeudi prochain. De son côté, le comité de coordination syndicale a tenu une conférence de presse à 11 heures au siège de la Ligue des instituteurs du secteur public, à l’Unesco, pour expliquer les raisons de la grève. Outre la Ligue des instituteurs du secteur public, le comité de coordination syndicale regroupe le Conseil national des anciens fonctionnaires de l’État, la Ligue des professeurs à plein temps, la Ligue des instituteurs du cycle secondaire, le Conseil central des ligues des instituteurs du secteur public, la Ligue des anciens de l’école nationale d’administration et de développement et le syndicat des enseignants des écoles privées. Le projet de budget 2003 adopté par le gouvernement doit encore être soumis à l’approbation du Parlement. Rappelons que le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, a annoncé mercredi que le comité exécutif de la centrale ouvrière se réunira mercredi prochain pour « élaborer un plan d’action et décider de la date de la grève générale ».