Présidence - Cinq accords de coopération signés avec le Yémen Lahoud à Oman : La solidarité arabe, une nécessité(photos)

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a entamé hier une visite officielle de deux jours au sultanat d’Oman, à l’invitation du sultan Qabous ben Saïd. Venant de Sanaa où il avait tenu une série d’entretiens avec son homologue yéménite, Ali Abdallah Saleh, le chef de l’État est arrivé en début d’après-midi à l’aéroport de Salalah, une ville portuaire située à un millier de kilomètres de Mascate, où il a été accueilli par le sultan Qabous alors que l’artillerie omanaise tirait la traditionnelle salve de 21 coups de canon. Le président Lahoud était accompagné d’une délégation de haut rang regroupant les ministres des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, et des Travaux publics et du Transport, Négib Mikati, l’ambassadeur du Liban à Oman, Nizar Chamas, les présidents des Ordres de la presse et des journalistes, Mohammed Baalbacki et Melhem Karam, le directeur du protocole, Maroun Haimari, et le conseiller de presse à la présidence de la République, Rafic Chléla. Quant à la délégation officielle omanaise, elle était composée du vice-Premier ministre, Fahd ben Mahmoud al-Saïd, du ministre des Affaires étrangères, Youssef ben Alwi ben Abdallah, du ministre du Transport et des Communications, Malek ben Suleiman al-Maamari, du conseiller du sultan aux affaires culturelles, Abdel Aziz ben Mohammed al-Rawass, et de l’ambassadeur du sultanat d’Oman à Beyrouth, Amer ben Hamad ben Mohammed al-Hajari. Le sultan Qabous est le président en exercice du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui groupe, outre Oman, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et Bahreïn. Après avoir passé en revue la garde d’honneur et salué les officiels et les représentants de la communauté libanaise, les deux chefs d’État se sont dirigés, en cortège officiel, vers le lieu de résidence du président Lahoud, le palais de al-Hosn al-Amer, où les deux délégations ont tenu leur première réunion qui a été suivie d’un échange de décorations entre le sultan Qabous et le président Lahoud. Un tête-à-tête de près de deux heures devait ensuite réunir les deux chefs d’État qui a servi à un tour d’horizon de la situation sur le double plan régional et international. « La solidarité arabe est aujourd’hui une nécessité (...) face à l’offensive dirigée contre nous et qui requiert, de nous tous, une action commune pour la mettre en échec et contenir ses effets négatifs », a déclaré le président Lahoud dans un discours prononcé à l’issue de la réunion. Après avoir rendu hommage au sultan Qabous et l’avoir remercié pour ses prises de position toujours favorables au Liban, le chef de l’État a assuré que la visite contribuera à resserrer les relations entre les deux pays. « La délégation omanaise a largement contribué à la réussite du sommet arabe de Beyrouth qui a effectivement été le sommet de la réconciliation arabe et qui a lancé l’initiative de paix arabe, l’unique cadre valable pour une solution du conflit arabo-israélien », a ajouté le président Lahoud. En cours d’après-midi, le chef de l’État a successivement rencontré, à sa suite à al-Hosn al-Amer, le chef de cabinet du sultan, le général Ali ben Majed al-Maamari, le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alwi ben Abdallah, le ministre de l’Enseignement supérieur, Yéhia ben Mahfouz, le conseiller du sultan aux affaires culturelles, Abdel Aziz ben Mohammed al-Rawass, et le ministre du Commerce et de l’Industrie, Maqboul ben Ali ben Sultan, avec qui il s’est entretenu de sujets d’intérêt commun, de la situation régionale et des menaces américaines contre l’Irak. Le président Lahoud a clôturé sa première journée à Salalah par un dîner officiel offert en son honneur par le sultan Qabous ben Saïd. Une seconde série d’entretiens et de rencontres est prévue pour aujourd’hui, lundi, avant le retour à Beyrouth du président de la République et de la délégation officielle qui l’accompagne. À Sanaa Dans un communiqué conjoint publié hier à l’issue de sa visite officielle au Yémen, le chef de l’État et son homologue yéménite, Ali Abdallah Saleh, ont insisté sur l’importance de la solidarité arabe « eu égard aux dangers qui menacent la nation arabe du fait de la stratégie sioniste qui vise à en ébranler la sécurité et la stabilité ». Les deux dirigeants ont réaffirmé leur engagement d’œuvrer à la mise en application des résolutions adoptées au cours des sommets arabes, notamment celui de Beyrouth. Ils ont fermement condamné « les actes terroristes (israéliens) contre le peuple palestinien et son commandement légitime », appelant à une protection internationale et au retrait total des troupes israéliennes des territoires palestiniens. Ils ont également réitéré leur refus d’un éventuel recours à la force contre l’Irak. Le président yéménite a assuré la détermination de son pays à appuyer le Liban « dans son combat pour la restitution de l’ensemble des territoires encore occupés par Israël et dans son droit à exploiter ses ressources hydrauliques conformément aux accords internationaux ». Les deux présidents se sont félicités du renforcement des relations bilatérales et insisté sur la nécessité de relancer la coopération entre les deux administrations par le biais d’une série de rencontres « qui seront définies au cours de la seconde session de pourparlers prévue en novembre prochain ». Auparavant, les deux dirigeants s’étaient rencontrés en tête à tête, puis avaient présidé les travaux des délégations officielles libanaise et yéménite au cours desquels le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, et son homologue yéménite, Abou Bakr al-Korbi, ont paraphé cinq accords portant respectivement sur la coopération culturelle, la double imposition et la coopération au niveau des affaires sociales. De son côté, le ministre des Travaux publics et du Transport, Négib Mikati, a paraphé, avec son homologue yéménite, deux autres accords portant respectivement sur les services aériens et les transports maritimes. Samedi, le président Lahoud a visité le musée yéménite de la guerre à Sanaa, puis le cortège officiel s’est dirigé, à travers les rues pavoisées aux couleurs libanaises et yéménites et ornées des portraits des deux présidents, vers la vieille ville dont le maire, Ahmed Kahlani, lui a remis les clés. Le chef de l’État a ensuite officiellement inauguré la rue de Beyrouth, une artère longue de 2 626 mètres et large de 24 à 34 mètres, traversant un quartier résidentiel et commerçant de la ville. Au rond-point de la rue, le président Lahoud a planté un cèdre et l’a arrosé, l’eau étant symbole de vie. Le chef de l’État devait ensuite successivement recevoir le président de l’Assemblée nationale yéménite, cheikh Abdallah ben Hussein al-Ahmar, le Premier ministre, Abdel Kader Bajamal, le président du Conseil d’État, Abdel Aziz Abdel Ghani, les ambassadeurs arabes accrédités au Yémen et une délégation de l’Association de fraternité libano-yéménite, avant de reprendre les pourparlers officiels avec le président Ali Abdallah Saleh.