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Actualités - CHRONOLOGIE

Opposition - La députée de Zghorta écœurée par les diffamations et les injures proférées contre elle et ses collègues de Kornet Chehwane Moawad : Je n’hésiterai pas à dévoiler tous les noms et toutes les vérités, et à recourir à la justice

«Trop, c’est trop », dit Nayla Moawad, interrogée par L’Orient-Le Jour sur ce qui a motivé les fureurs de sa conférence de presse-choc, tenue hier à Tripoli. « Cela fait deux ou trois mois que je suis traitée de tous les noms dans les mosquées. Idem pour Samir Frangié ou Farès Souhaid. Que je suis l’objet de campagnes de diffamation dans des journaux tripolitains comme le Insha’, que des banderoles calomnieuses, entre guillemets anonymes, sont placardées derrière chez moi ou à Tripoli. Cela suffit. Je n’hésiterai pas à dévoiler tous les noms et toutes les vérités à l’opinion publique et aux autorités judiciaires concernées », dit-elle. Écœurée. La dame du Nord ne voulait pas, d’abord, répondre, entrer dans ce jeu « stupide, et particulièrement à la mode en ces temps où tout est vicié et perverti ». Elle ne voulait pas déroger à sa volonté de tout faire « pour consolider l’unité nationale, relancer le dialogue, tenter de résorber la supercrise économique ». Elle pensait que son silence pouvait « ramener à leur conscience – si jamais il leur en reste une once – ces chefs d’orchestre ». Sauf que maintenant que toutes les lignes rouges ont été allègrement dépassées, Nayla Moawad a voulu briser son mutisme et faire comprendre à ces mêmes chefs d’orchestre qu’il ne fallait pas prendre son silence pour de la « peur », de la « faiblesse », ou pour de la « gêne ». La campagne, a-t-elle rappelé, a commencé par ces mots désolants – mais tellement révélateurs du niveau politique du pays – d’un cheikh tripolitain fondamentaliste, Hachem Minkara, qui l’a traitée, en pleine mosquée, de « vieille sorcière qui ressemble à Golda Meïr ». Nayla Moawad constate ensuite que « comme par un coup de baguette magique cette description s’est répandue jusqu’au Akkar, à la Békaa, à Beyrouth. Certains membres de l’“orchestre” qui prêchaient ne savaient même pas prononcer mon nom : sans doute ceux qui le leur ont écrit n’ont-ils pas soigné leur écriture », a-t-elle ironisé. Ainsi, à ces « chefs d’orchestre », à ces « musiciens », à ce « responsable sécuritaire au Liban-Nord et ces politiciens qui s’imaginent pouvoir se cacher derrière leur petit doigt », Nayla Moawad a tenu à adresser les propos suivants : « Je n’accepterai de personne, et je dis bien de personne, la moindre leçon de patriotisme. Que celui qui a offert à ce pays, à l’unité de ce pays, à la coexistence dans ce pays, à la souveraineté de ce pays, à la liberté de ce pays, à l’indépendance de ce pays, à l’arabité de ce pays... que celui qui a offert au Liban plus que nous lève le doigt », a-t-elle martelé. Elle s’arrête ensuite sur cette interview qu’elle a accordée à la revue Mondanité (et non Monolomité comme l’a déclaré Ahmed Ayyoubi dans son brulôt contre elle) en mars 2000 (et non pas, a-t-elle corrigé, en mars 2002). Nayla Moawad, interrogée sur ses lectures, avait évoqué à l’époque les mémoires de Peres et de Ben Gourion, pour, tout naturellement a-t-elle ajouté, « mieux connaître ses ennemis ». Sauf que la journaliste du mensuel Mondanité a changé la question en « quels sont les personnages qui vous ont le plus marqué ? » Elle s’arrête ensuite sur ces accusations lancées contre l’association René Moawad, des accusations de financements occultes « par des institutions sionisantes ». Pour elle, l’association René Moawad n’a jamais traité qu’avec des entreprises qui ont toutes des relations avec l’État libanais. Et l’approbation de ce dernier. Enfin, Nayla Moawad (se) pose la question suivante : « Pourquoi tout cela ? » Et elle y répond : « Parce qu’ils veulent m’éliminer et éliminer ce que je représente. Un lien et une continuité privilégiés entre tous les Libanais. Ils veulent m’éliminer parce que je représente un obstacle permanent face à leurs travaux de sape du document d’entente nationale et de la Constitution de Taëf. Parce que je demande le rééquilibrage des relations libano-syriennes, et que l’on cesse de puiser sa force de la Syrie, ou de l’inclure dans les affaires internes libanaises pour bonifier les acquis partisans et les potentats. » Quoi qu’il en soit, deux questions se posent. Jusqu’à quand les campagnes effrénées et orchestrées par des sbires du pouvoir contre tel ou tel membre de Kornet Chehwane ? Et comment auraient réagi les responsables et autres pôles musulmans si tel ou tel curé avait utilisé les mêmes mots orduriers vociférés par certains cheikhs contre une personnalité mahométane du calibre de Nayla Moawad ?
«Trop, c’est trop », dit Nayla Moawad, interrogée par L’Orient-Le Jour sur ce qui a motivé les fureurs de sa conférence de presse-choc, tenue hier à Tripoli. « Cela fait deux ou trois mois que je suis traitée de tous les noms dans les mosquées. Idem pour Samir Frangié ou Farès Souhaid. Que je suis l’objet de campagnes de diffamation dans des journaux tripolitains comme...