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Actualités - CHRONOLOGIE

Les habitants veulent pouvoir exploiter leur eau sans conflit avec Israël

Après des décennies de pénurie dans une région pourtant dotée d’importantes ressources en eau, les habitants du Liban-Sud espèrent enfin avoir accès à l’« or bleu » sans autre conflit avec Israël, écrit l’AFP dans un reportage hier. « Nous achetons l’eau au prix fort pour les besoins domestiques et chaque goutte est précieuse », affirme Oum Hassan, assise devant le patio desséché de sa maison à Kfarkila, un village situé à dix kilomètres de la source de la rivière Wazzani. Pour la quarantaine de villages de la région, l’eau est une denrée rare. Les habitants ne peuvent pas entretenir de potagers ni de cultures irriguées et, faute d’eau, ils se privent souvent d’élever du bétail. Dans cette région, la vie quotidienne reste marquée par l’archaïsme et le manque d’hygiène. Dans le village voisin de Houla, moutons et chèvres s’abreuvent dans une mare où les femmes font leur lessive et lavent des ballots de laine vierge. Situation a priori peu compréhensible pour le secteur oriental du Liban-Sud, situé en contrebas du mont Hermon, qui bénéficie d’une pluviométrie abondante et dont les neiges éternelles alimentent de multiples sources. Aujourd’hui, même dans les localités importantes, l’eau potable n’est distribuée qu’une ou deux heures par jour, surtout en saison sèche. Profitant de cette situation, un florissant commerce privé a proliféré depuis le retrait israélien du Liban-Sud en mai 2000. Des camions-citernes font quotidiennement le tour des villages, proposant le mètre cube d’eau à 5 000 LL. Selon le maire du village de Wazzani, Hussein al-Ahmad, un système d’adduction moderne est « d’autant plus nécessaire que l’approvisionnement de villages libanais à partir d’Israël s’est tari après le retrait israélien ». Durant les années d’occupation (1978-2000), treize villages libanais étaient alimentés en eau par la société israélienne Mekorot. Le Wazzani est l’affluent majeur du Hasbani, qui poursuit son cours en Israël, où il se déverse dans le lac de Tibériade, principal réservoir d’eau douce de l’État hébreu. En 2001, le Conseil du Sud a pompé de l’eau supplémentaire dans le Wazzani pour les bourgades de Wazzani, Khiam, Abbassiyé et Majidiyé. Dès le démarrage des travaux, Israël avait menacé d’intervenir, mais avait été rassuré par l’Onu qui avait constaté que l’exploitation était très réduite, les conduites n’ayant que 6 pouces (15 cm) de diamètre. Lorsque le Liban a entamé de nouveaux travaux, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, en a fait le 10 septembre un casus belli. Le nouveau projet utilise des conduites de 16 pouces (40 cm), selon un responsable de l’Office des eaux, Nasser Nasrallah. Il devrait alimenter une quarantaine de villages, porter le total de l’exploitation du bassin Wazzani/Hasbani de 7 millions à quelque 9,5 millions de m3 et permettre de répondre aux besoins de 7 000 foyers. M. Nasrallah souligne que ce projet reste très en deçà des 35 millions de m3 par an accordé au Liban en 1955 par le plan Johnston, fruit, déjà, d’une mission d’études américaines.
Après des décennies de pénurie dans une région pourtant dotée d’importantes ressources en eau, les habitants du Liban-Sud espèrent enfin avoir accès à l’« or bleu » sans autre conflit avec Israël, écrit l’AFP dans un reportage hier. « Nous achetons l’eau au prix fort pour les besoins domestiques et chaque goutte est précieuse », affirme Oum Hassan, assise devant...