Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

ASSURANCES - Des procédures pour améliorer la transparence des comptes Les dix premières compagnies contrôlent plus de 60 % du marché

Toutes les compagnies d’assurances opérant au Liban, soit une soixantaine de sociétés, se sont conformées aux dispositions de la loi réorganisant le secteur, relevant leur capital à un million et demi de dollars. Et contrairement aux pronostics, le paysage de l’assurance n’a été marqué depuis deux ans par aucune opération d’acquisition ou de fusion spectaculaire. Pourtant une radioscopie du secteur montre un déséquilibre saillant au niveau du partage des parts du marché entre les compagnies. En effet, les dix premières sociétés contrôlent plus de 60 % du marché domestique, la part restante étant répartie entre la cinquantaine d’opérateurs présents. Dans le cadre des efforts visant à assainir le secteur, le ministère de l’Économie et du Commerce a chargé la maison internationale d’audit et de conseil Ernest & Young de mettre au point un projet consistant en un système global de procédures, dont la mise en œuvre permettra un meilleur contrôle des compagnies et surtout une meilleure transparence de leurs résultats financiers. Le projet serait achevé avant la fin de l’année en cours. Depuis un certain temps, des assureurs élèvent la voix réclamant la formation d’un nouvel organisme de contrôle des compagnies à l’instar de la commission de contrôle des banques. « Un contrôle régulier et préalable des comptes et du fonctionnement des compagnies est nécessaire pour permettre une intervention préventive de la part des instances concernées », souligne un assureur faisant référence aux interventions répétées de la Banque du Liban dans l’affaire de la Banque libanaise pour le Commerce. L’actuel comité de surveillance des assurances manque d’autonomie d’action, de fonds et de personnel pour mener à bien sa mission. En plus, il y aurait une dualité au niveau des prérogatives entre le comité et le département des affaires de l’assurance, toute coordination et coopération étant absente entre les deux organismes parallèles. Ce qui est de nature à compliquer les opérations de surveillance des compagnies d’assurances. Le département des affaires de l’assurance, présidé par Raphaël Harb, relève du directeur général du ministère de l’Économie alors que le comité de surveillance dépend directement du ministre de l’Économie qui est le ministre de tutelle des compagnies d’assurances. Pour éviter les mauvaises surprises des conflits d’intérêts, un comité de coordination regroupant des représentants de l’Association des compagnies d’assurances au Liban (Acal), du ministère de l’Économie et du département des affaires de l’assurance avait été crée alors que Nasser Saïdi détenait le portefeuille de l’Économie. Ce comité a disparu avec l’accession au pouvoir du ministre Bassel Fleyhane. Pour démontrer le laisser-aller au niveau du contrôle de l’activité du secteur, un assureur a souligné la vacance, pendant de longs mois, à la tête du comité de surveillance des compagnies d’assurances, suite à la démission de Lina Charara. Déséquilibre En 2001, la part de marché des dix premières compagnies a représenté 61,4 % contre 59 % en 2000 et 48 % en 1999. Le montant total de leurs primes d’assurances s’est élevé à 198,18 millions de dollars alors que cette somme était de 185,95 millions de dollars en 2000 et 148 millions de dollars en 1999. Selon les chiffres publiés par la revue al-Bayan, les primes de certaines compagnies d’assurances ne dépassent pas les 400 mille dollars, un montant qui représente pour les grandes sociétés la souscription à une seule police d’assurance. « La totalité des compagnies d’assurances ont légalisé leur situation mais nombre d’entre elles sont appelées à disparaître », souligne un assureur, qui a affirmé d’autre part que le manque d’incitations fiscales et financières pousse les petites compagnies à résister et à se maintenir sur le marché en attendant une bonne opportunité pour fusionner avec d’autres sociétés. La même source ajoute que certaines petites compagnies fonctionnent plus en tant que sociétés de courtage que comme celles d’assurances, basant principalement leur activité sur des opérations de fronting. Prié de commenter les résultats financiers maigres de certaines compagnies, une autre source du secteur souligne que les petites compagnies ont tendance à transférer leur portefeuille vers des filiales off-shore à Chypre pour éviter les surtaxes qui grèvent l’activité de l’industrie de l’assurance au Liban. Un assureur rappelle que le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a promis à plusieurs reprises que la taxe de 9 % imposée aux primes d’assurance de transport maritime, aérien et terrestre serait abolie dans le but d’encourager les assureurs à émettre des polices d’assurance à partir du Liban. Selon al-Bayan, le total des primes non-vie se sont élevées en 2001 à 322,88 millions de dollars contre 315,45 millions de dollars en 2000 accusant une légère hausse de 2,36 %. Ce montant était de 311,3 millions de dollars en 1999. Medgulf s’est maintenu pour 2001 à la tête du peleton avec 39,05 millions de dollars de primes non-vie suivie par Bankers avec 35,73 millions de dollars, Sna avec 22,94 millions de dollars, Axa Middle East avec 22,26 millions de dollars et la Libano-Suisse avec18,15 millions de dollars. Liliane MOKBEL
Toutes les compagnies d’assurances opérant au Liban, soit une soixantaine de sociétés, se sont conformées aux dispositions de la loi réorganisant le secteur, relevant leur capital à un million et demi de dollars. Et contrairement aux pronostics, le paysage de l’assurance n’a été marqué depuis deux ans par aucune opération d’acquisition ou de fusion spectaculaire....