Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Testot : « Une culture et une langue partagées »

Dans sa réponse à Mgr Matar, dont nous reproduisons ci-après le texte intégral, M. Christian Testot a relevé l’« existence d’une relation toute particulière avec votre importante et influente communauté (...) qui n’a cessé de se développer sur la base d’une culture et d’une langue partagées ». « C’est pour l’ambassade de France un grand honneur que de se trouver ainsi rassemblée le 15 août, année après année, dans la résidence d’été de l’archevêque de Beyrouth pour assister à une messe “aux intentions de la France”, à l’occasion de la fête de la Vierge, et partager avec de hautes personnalités libanaises un “banquet d’amitié”, pour reprendre votre expression. Cette messe et ce repas revêtent pour nous une signification particulière. Nous ne venons pas à Aïn Saadé simplement pour l’Assomption, en profitant de l’occasion pour respirer le bon air des hauteurs de Beyrouth, admirer votre jardin et apprécier la bonne chère de votre table, mais il s’agit pour nous, dans un lieu où nous nous sentons un peu chez nous, comme nous y invite la plaque qui rappelle qu’une chambre était autrefois réservée ici au consul de France, de célébrer une profonde relation entre la France et le Liban, sous les espèces, si je puis dire, de la communauté maronite avec laquelle nous avons tant de liens et dont vous incarnez si bien, Mgr, la spiritualité, les valeurs et la culture. Deux fois par an, une messe est dite en l’église maronite du Liban en présence de l’ambassade de France, le lundi de Pâques par Sa Béatitude le patriarche, et le 15 août par l’archevêque de Beyrouth. Cette belle tradition se perpétue depuis un siècle et demi. Elle témoigne de l’existence d’une relation toute particulière de la France avec votre importante et influente communauté, fondée à l’origine sur la mission assurée par la France de protection des chrétiens d’Orient, et qui n’a cessé de se développer depuis sur la base d’une culture et d’une langue partagées, jusqu’à conférer à la relation franco-libanaise tout entière sa densité si remarquable. Depuis bien longtemps, la France s’est passionnée pour votre pays, à travers ses représentants administratifs puis diplomatiques, tout autant qu’à travers ses écrivains, ses archéologues et ses voyageurs, dont les récits sont l’un des joyaux de notre littérature. Depuis bien longtemps, les Français ont senti ce qu’avaient d’important pour eux le sort et la situation d’un peuple installé sur une terre si riche en histoire et qui, par-delà ses composantes multiples, ses particularismes locaux, partage tant avec eux. Ce sentiment d’une proximité, chaque Français le ressent quand il arrive ici. Où ailleurs qu’au Liban, pour ne parler que du Moyen-Orient, peut-on en effet, et pour ne donner qu’un exemple, assister, comme j’en ai eu le privilège dernièrement, à l’inauguration d’une grande université francophone, en présence de tous les représentants éminents de la société politique, universitaire et civile locale. Je parle naturellement de votre université, La Sagesse, à laquelle nous souhaitons toute la réussite. On nous dira, c’est Beyrouth. Mais où que l’on aille au Liban, on trouvera des établissements d’enseignement en français, publics et privés, laïcs et confessionnels, on trouvera des centres culturels français et des témoignages multiples de cette proximité sans équivalent dans toute la région. Et c’est cette francophonie profondément ancrée au Liban, et qui doit tant à votre communauté, que le sommet francophone, le premier en terre arabe, nous donnera l’occasion de célébrer fin octobre ici même au Liban, en présence du président Chirac, dans un pays qui plus que d’autres a su donner un sens au dialogue des cultures, qui en sera l’un des grands thèmes. Notre relation accorde une grande place à la langue et à la culture, et votre communauté y prend toute sa part, qui est remarquable. Mais cette relation n’est pas que cela. La France a depuis très longtemps mesuré toute l’importance pour elle du Liban comme point d’appui et relais privilégié pour sa politique régionale. Ce n’est certainement pas un hasard si, très vite après sa nomination comme ministre des Affaires étrangères, M. de Villepin a tenu à venir à Beyrouth pour s’entretenir avec les responsables libanais de la situation régionale, en rappelant au passage l’amitié et la fidélité indéfectibles de la France pour votre pays et l’attention qu’elle porte à ses intérêts, qu’ils soient économiques ou diplomatiques, tout en profitant de l’occasion pour inaugurer notre nouvelle chancellerie qui, après la Résidence des Pins, marque le retour de l’ensemble de notre dispositif au cœur de la capitale, comme pour affirmer, à quelques mètres de ce qui fut le “passage du musée” de funeste mémoire, notre confiance dans l’avenir d’un Liban réconcilié. Il me reste à vous remercier Monseigneur, au nom de toute l’ambassade, dont le consul général, l’attaché de défense et tous les chefs de service ici présents, et à vous adresser tous nos vœux pour vous-même, votre diocèse, la communauté maronite, et plus généralement tous les Libanais, auxquels nous souhaitons en ce jour marial paix et prospérité. »
Dans sa réponse à Mgr Matar, dont nous reproduisons ci-après le texte intégral, M. Christian Testot a relevé l’« existence d’une relation toute particulière avec votre importante et influente communauté (...) qui n’a cessé de se développer sur la base d’une culture et d’une langue partagées ». « C’est pour l’ambassade de France un grand honneur que de se...