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Actualités - CHRONOLOGIE

Aïn el-Héloué - Le groupe de Denniyé provisoirement en résidence surveillée chez Isbat al-Ansar Quinze jours pour quitter le camp, sinon...

La solidarité interpalestinienne a fini par l’emporter. Pour éviter un bain de sang, les diverses formations ont finalement opté pour le gain de temps. Il s’agit donc de placer les membres du groupe de Denniyé sous la tutelle et la surveillance serrée de Isbat al-Ansar – ce qui ne change pas grand-chose puisque c’est la même Isbat ou sa « filiale », Jamaat al-Nour qui les protégeait –, en attendant de trouver un scénario acceptable pour les remettre aux autorités libanaises. Cela pourrait prendre quelques jours ou deux semaines, puisque hier des sources non officielles parlaient d’un délai de 15 jours, mais le processus est déclenché et, en tout cas, les armes ont été rangées. Après quatre jours de tension extrême, voire de combats de rues, le camp de Aïn el-Héloué a retrouvé son animation des jours d’avant. Les commerces ont rouvert leurs portes et les enfants jouent de nouveau dans les rues poussiéreuses. Seule la présence des éléments armés du « Kifah Moussallah », aux entrées du camp, rappelle la grave crise qui a secoué les formations palestiniennes. Mais, pour bien montrer que les combats ne sont plus qu’un mauvais souvenir, un sit-in de solidarité avec Marwan Barghouti, à l’entrée nord du camp, s’est tenu hier et tous les orateurs ont insisté sur la nécessité de renforcer la cohésion interne, face aux agressions israéliennes. Les réunions marathoniennes de mercredi ont donc finalement abouti à un accord qui tourne autour d’un point essentiel : aucune partie n’a le droit d’utiliser les armes à l’intérieur du camp. Ce qui est valable aussi bien pour le groupe islamiste de Isbat al-Ansar, que pour le Fateh d’Abou Ammar, qui affirmait il y a deux jours vouloir arrêter, de force s’il le fallait, les membres du groupe de Denniyé. L’assaut final n’aura donc pas lieu, et c’est là la grande concession arrachée au Fateh, qui ne pouvait assumer la responsabilité d’un bain de sang interpalestinien, face à la détermination des islamistes à se battre jusqu’au bout. Reste à trouver le scénario En contrepartie, Isbat al-Ansar s’est engagée à placer pratiquement les membres du groupe de Denniyé (cinq ou six, selon les estimations des autorités libanaises, quatre selon des sources palestiniennes) en résidence surveillée, en attendant de trouver un scénario acceptable pour les remettre aux autorités libanaises. Car, depuis le précédent d’Abou Obeida, il y a pratiquement un mois, les Palestiniens ne peuvent plus se permettre de garder sous leur protection des repris de justice libanais. À moins que le scénario final ne prévoie, comme pour Abou Obeida, une dénonciation anonyme lorsqu’ils se trouveront en dehors du camp. Malheureusement, dans le cas d’Abou Obeida, la dénonciation s’est vérifiée exacte, mais en essayant de l’arrêter, trois militaires ont trouvé la mort. En tout cas, hier, au camp de Aïn el-Héloué, nul ne se risquait à évoquer ce genre d’hypothèse. Le responsable de la milice du Fateh au camp, le colonel Mounir Maqdah, qui a lui-même annoncé l’accord, n’a fourni aucune précision, se contentant d’affirmer que les membres du groupe seront expulsés dans un délai raisonnable et que les modalités de leur expulsion ont été fixées en coordination avec Sultan Aboul Aynayn, le représentant de Yasser Arafat au Liban. De son côté, le responsable du Fateh à Aïn el-Héloué, Khaled Aref, a donné hier une conférence de presse, pour confirmer l’adoption de l’accord entre toutes les factions palestiniennes. En réponse à une question sur la réaction de sa formation si les points de l’accord n’étaient pas exécutés, Aref a répondu que le départ des membres du groupe de Denniyé ne relève pas de la seule responsabilité du Fateh. Toutes les formations palestiniennes ont accepté l’accord et elles sont toutes responsables de son exécution. Il a aussi évoqué l’implication de forces politico-religieuses à Saïda qui devraient, elles aussi, contribuer à trouver le scénario adéquat pour le départ des repris de justice libanais. Ce qui remet en lumière le rôle de cheikh Maher Hammoud, qui avait déjà participé à la remise de Abou Obeida aux autorités libanaises, en le transportant lui-même dans sa voiture pour le conduire au barrage de l’armée libanaise, dans le respect des préceptes islamiques. Interrogé par les journalistes, cheikh Hammoud a confirmé que Isbat al-Ansar s’apprête à trouver un scénario pour permettre aux membres du groupe de Denniyé de sortir du camp, refusant toutefois de préciser si effectivement un délai de 15 jours a été fixé pour achever l’opération. Il a, en tout cas, espéré que le processus adopté soit conforme à la loi, tout en étant honorable pour tous. Le groupe de Denniyé a donc gagné quelques jours, même si, selon les termes de l’accord, il devrait être désarmé et rester caché, sans avoir le droit de s’adresser aux médias. Si tout se passe comme prévu, conformément aux promesses des Palestiniens, il pourrait se retrouver bientôt sous les verrous. Libanais et Palestiniens espéraient hier que cela se fasse, sans que le sang ne soit de nouveau versé.
La solidarité interpalestinienne a fini par l’emporter. Pour éviter un bain de sang, les diverses formations ont finalement opté pour le gain de temps. Il s’agit donc de placer les membres du groupe de Denniyé sous la tutelle et la surveillance serrée de Isbat al-Ansar – ce qui ne change pas grand-chose puisque c’est la même Isbat ou sa « filiale », Jamaat al-Nour qui...