AFGHANISTAN Le deuxième bataillon de l’armée nationale officiellement opérationnel(PHOTO)

Le deuxième bataillon de l’Armée nationale afghane (Ana) a été officiellement formé hier à Kaboul en présence du ministre afghan de la Défense Mohammad Qassim Fahim, qui s’est dit persuadé à cette occasion que les armes détenues par les milices contrôlant le pays seront déposées. Ce bataillon, fort de 300 hommes entraînés pendant dix semaines par 57 instructeurs français de la brigade de Montagne basée à Grenoble (est), s’ajoute au 1er bataillon formé par les Américains, pour constituer l’embryon de la nouvelle armée afghane. Il sera déployé dans Kaboul. Avec le bataillon de la garde nationale formée par les Britanniques, les nouvelles forces afghanes sont actuellement composées de 900 hommes. Un troisième bataillon de l’Armée nationale est en cours de formation par les Américains et un quatrième commencera son entraînement en septembre sous la direction des forces françaises. L’objectif est de créer en quatre ans une armée, jusqu’alors inexistante, de plus de 50 000 hommes qui assurera la sécurité du pays, après le désarmement et l’éventuelle intégration des milices des factions afghanes. Le ministre afghan a assuré que tout serait fait pour désarmer les milices locales. « Hier, ils étaient des moudjahidine, aujourd’hui, ils sont prêts à participer à la stabilité et à la sécurité du pays. C’est pourquoi ils ne vont pas opposer de résistance au programme de désarmement et rendre leurs armes », a affirmé le ministre, l’un des dirigeants de l’Alliance du Nord qui avait à ses côtés Gul Agha, le gouverneur pachtoun de Kandahar (sud). « Puisque nous assurons la sécurité, ils n’ont plus besoin d’armes qui, elles, doivent être rendues au gouvernement. Nous n’allons épargner aucun effort pour que tout le matériel utilisé dans le djihad soit redonné à la nation », a-t-il martelé, affirmant que les premiers pas ont déjà été franchis dans l’application du programme. Un discours sans doute au goût du représentant des Nations unies, Lakhdar Brahimi, qui a fait de ce sujet l’une de ses priorités. L’ambassadeur des États-Unis, Robert Finn, et le général Jean-Claude Thomann, représentant l’armée française, étaient également présents à l’académie militaire construite par les Allemands de l’Est à l’époque du régime communiste afghan à une dizaine de kilomètres de Kaboul, sur la route de Jalalabad.